Commission Lycée

La commission lycée de l‘APMEP s’est réunie les 10 et 11 septembre 2005. Nous portons à la connaissance de nos adhérents le compte rendu suivant est un document de travail destiné à alimenter la réflexion de l’association.

Bac 2005

La discussion porte d’abord longuement sur le bac. Les principales idées sur la question, apparues lors de la réunion ou dans les échanges par mail qui l’ont précédée sont les suivantes :

Si les sujets 2005 de la section ES ont provoqué peu de réactions, et ont été plutôt favorablement accueillis pour leur modération, les sujets de la section S ont une fois encore fait couler beaucoup d’encre.

Le ministère n’a pas jugé bon de nous communiquer les résultats officiels de cette épreuve de maths du bac S que nous lui avions demandés. Ceux qui ont corrigé l’épreuve savent que ces résultats ne sont pas fameux, et que les écarts de notes entre les épreuves de mathématiques et de SVT sont souvent d’au moins 4 points. Choisir la spécialité mathématique devient dans ces conditions un acte héroïque !
L’écart entre l’ambition des sujets et la réalité des productions des élèves devient gigantesque, et s’avère contre-productif. Le sujet de la Réunion en est un exemple caricatural. En effet, lorsqu’un sujet est trop difficile, les élèves font si peu de choses que les commissions de barème sont obligées, pour sauver la face et ne pas pénaliser les candidats, de surévaluer le peu qu’ils ont réussi à faire. Ainsi, des sujets trop ambitieux conduisent paradoxalement à abaisser le niveau d’exigence de l’examen, qui ne joue plus son rôle et ne fait plus la distinction entre les élèves moyens qui ont travaillé et les élèves les plus ignorants. Les notes sont en décalage avec l’évaluation annuelle des professeurs, et leurs exigences en cours d’année s’en trouvent discréditées.

Des sujets mieux adaptés à la réalité du niveau des élèves permettent une évaluation plus équitable, car les élèves moyens y trouvent l’occasion d’y montrer leurs compétences. Or, la majeure partie des candidats de la section S est davantage attirée par les SVT que par l’abstraction des concepts mathématiques. Les sujets de la section S doivent aussi être adaptés à cette catégorie de candidats, et ne doivent pas, dans l’état actuel de la section S, s’adresser seulement aux futurs mathématiciens. Une différenciation plus poussée de la série S permettrait de varier davantage les exigences et les objectifs de l’enseignement des mathématiques et de mieux les adapter aux divers profils d’élèves. Elle nous paraît très souhaitable.
Certes, il ne s’agit pas de revenir aux sujets stéréotypés des années passées et nous réaffirmons notre attachement à de nouvelles formes d’évaluation, qui permettent un travail plus varié, dans la forme comme dans le fond. Mais pourquoi ce renouvellement devrait-il être synonyme d’élitisme ? Les questions difficiles doivent rester rares un jour de bac, et être cantonnées à la fin des énoncés, avec pour seul but de permettre aux meilleurs élèves de montrer leurs compétences. Les exercices de type nouveau doivent rester abordables par des élèves moyens au lieu d’accumuler finesse théorique, difficulté technique, longueur excessive et complication de la règle du jeu, comme le fait par exemple le QCM posé à la Réunion en juin. Les problèmes posés cette année sont souvent pleins d’intérêt et dignes d’être travaillés en classe avec les élèves, mais il faut distinguer les épreuves d’examen et les activités en classe et, quel que soit le curriculum, on ne peut confondre les exigences de la formation et celles de l’évaluation.

L’enseignement de maths en section S se trouve aujourd’hui écartelé entre, d’une part une interprétation maximaliste des programmes et des exigences croissantes à l’examen et, d’autre part, un manque de temps qui gêne considérablement le travail et conduit sur des notions difficiles à un travail superficiel. Pour que la majorité des élèves soit capable d’affronter à l’examen un exercice demandant de l’initiative, il est indispensable qu’ils aient été souvent placés en situation de recherche. De même, il ne suffit pas d’avoir compris en classe une démonstration pour être capable de la reformuler : rendre les élèves capables de cet exercice réclame un travail spécifique qui s’impose aujourd’hui dans les classes, au moment où l’horaire a été réduit. On demande l’impossible aux professeurs, et les collègues eux-mêmes fuient de plus en plus souvent la section S.

L’augmentation de l’horaire de mathématiques dans la section scientifique a été inscrite dans la loi, dans le rapport annexe à la loi Fillon qui mentionne « un enseignement renforcé en mathématiques ». Nous la ressentons comme une impérieuse nécessité.

L’objectif d’un renouvellement des sujets est d’améliorer la formation mathématique des lycéens pour favoriser les poursuites d’études en sciences. Nous partageons cet objectif, mais nous réclamons les moyens de cette ambition : les difficultés actuelles de la section S dépassent largement l’écriture des sujets de bac, mais la surenchère actuelle contribue au découragement des élèves et des professeurs et entretient un climat délétère. Les effectifs de la spécialité maths nous semblent s’effondrer, et même de très bons élèves en mathématiques y renoncent parce qu’ils estiment plus facile d’obtenir une excellente note en spécialité physique et y jugent la mention TB plus accessible : en physique comme en SVT, la note de travaux pratiques pousse les moyennes vers le haut, et le moment est mal choisi pour accroître la difficulté de l’épreuve de mathématiques qui fait figure d’épouvantail ! Le déséquilibre entre les notes des trois disciplines scientifiques était flagrant dans les jurys de juillet dernier.

On comprend qu’en cette rentrée 2005, beaucoup de collègues aient, à l’instar d’un membre de la commission « le moral dans les chaussettes » !

Nous envisageons de faire une étude générale des 9 sujets de la session 2005.

Spécialité maths en S

Suite aux courriers des uns et des autres, il semble que la baisse des effectifs de la spécialité maths se poursuit. Les difficultés de la classe de première, le choc devant l’écart entre les exigences de seconde et celles de première S, le volume et la difficulté du programme, l’engouement récent pour les études médicales joints à la difficulté croissante de l’épreuve d’examen en mathématiques face à la facilité de l’épreuve de travaux pratiques en physique et en SVT sont autant de raisons de ce phénomène inquiétant face auquel nous nous sentons tout à fait impuissants.

Nous constatons que les choix d’options se passent mieux dans la section ES : ils sont raisonnablement liés aux choix de poursuite d’études, plutôt qu’à des stratégies d’examen à courte vue.

Nous appelons à une réflexion d’ensemble sur une restructuration de la section S qui s’accompagne d’une attention accrue aux diverses poursuites d’études scientifiques.

La série STG

Les classes de première STG inaugurent cette année un nouveau programme. Le point crucial est l’absence de dédoublement alors que l’informatique doit être largement utilisée et sur tous les sujets. En outre, les moyens informatiques sont souvent prioritairement affectés aux disciplines technologiques, et les postes réservés à l’enseignement général sont souvent peu nombreux. Suite aux restrictions de postes, les effectifs ont partout augmenté, et les classes de 35 élèves ou plus sont devenues courantes. Les conditions de notre enseignement s’annoncent donc mauvaises et vont compromettre le succès de ce programme, alors même que les collègues de ces classes ont apprécié l’écoute du groupe d’experts et la qualité de la concertation qui a été menée.

Nous décidons de créer une liste STG qui sera animée par Lise Heilbronner, et de rédiger à l’intention du bureau national le communiqué suivant, charge à lui de le diffuser comme il l’entendra.

« Nos collègues abordent cette année le nouveau programme de mathématiques de première STG. Ils apprécient l’effort d’écoute et l’esprit d’ouverture du groupe d’experts, mais protestent vigoureusement contre l’absence d’horaire dédoublé qui gênera considérablement l’utilisation de l’outil informatique pourtant indispensable dans toutes les parties du programme ».

Spécialité L

La spécialité disparaît dans certains lycées : il est impossible aux proviseurs, lorsque la DHG diminue, de maintenir des groupes à effectifs trop réduits. Sauf cas exceptionnels, où les établissements ont décidé une démarche volontariste pour renforcer leurs sections L, le succès est bien faible. Le programme de spécialité est pourtant intéressant, et jugé bien adapté à la série. Nous espérons que l’état d’esprit véhiculé par le programme sera respecté lors de l’évaluation.

Nous constatons que la spécialité « Mathématiques » n’a pas le même coefficient à l’examen que les autres spécialités et nous nous en étonnons. Il semble que les élèves ne sont pas assez sensibilisés aux besoins en mathématiques lors des poursuites d’études supérieures : un effort d’information sur cette question semble nécessaire.

Quant à la baisse d’effectifs constamment déplorée par les politiques en section L, il nous semble que dans une série à 85% féminine, la diversification des orientations des filles est une raison suffisante pour l’expliquer, et nous ne pouvons la regretter.

Nous signalerons aux collègues la parution d’un ouvrage pour cette spécialité de première L : il s’agit du livre de Gérard Hamon et Gilbert Garnier, chez Ellipse, paru en août 2005 : « 1ère L, enseignement obligatoire au choix ».

TPE

La notation provisoire 2006, confirmée par un BO récent, nous paraît loufoque, et les élèves, lorsqu’ils en prennent connaissance sont scandalisés qu’on ne tienne pas compte de la réalité de leur travail. Le choix des disciplines a parfois été imposé par les administrations des lycées selon les disciplines des professeurs désignés pour encadrer le travail, et certains s’estiment piégés par une règle du jeu qui leur semble tout à fait arbitraire.

Quant à la disparition des TPE en terminale, elle constitue de fait en S une baisse de l’offre scolaire en sciences, puisqu’elle diminue de deux heures, et sans contrepartie, l’horaire global de l’enseignement scientifique des élèves. Cette section, aujourd’hui en difficulté, s’en trouve encore fragilisée.

Nous demandons que le dispositif TPE soit revu et mieux intégré à l’enseignement des sciences, dans le cadre d’une redéfinition de la section S : l’intervention des mathématiques, inséparable d’une véritable démarche scientifique, doit y trouver naturellement toute sa place, alors qu’on assiste plutôt actuellement à une compilation de documents de l’ordre du journalisme scientifique, et l’intervention des contenus des programmes doit y être mieux assurée. Il semble hélas qu’il y ait toujours moins de mathématiques dans les TPE actuels, car les professeurs qui les encadrent sont de moins en moins souvent professeurs de mathématiques.

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