Compte rendu de la Commission Collège du 27 septembre 2009. Réflexion sur l’évaluation en mathématiques du socle commun

Nous étions neuf collègues à participer à cette réunion particulièrement riche, avec de longs échanges et questionnements sur l’actualité du collège en cette rentrée 2009.

Le Bureau ayant rencontré Mme Bajou, Doyenne de l’Inspection générale le 12 septembre dernier, Karine Sermanson, « responsable collège » au Bureau National, nous a fait part de deux points évoqués lors de cette entrevue : la formation continue et les modalités d’évaluation du socle commun de connaissances et de compétences.

Nous avons donc réfléchi, échangé, débattu autour de ces deux points afin d’être en mesure de faire des propositions.

La formation continue :

Le premier constat est que la formation continue ne touche pas suffisamment de collègues compte tenu des évolutions importantes que vit notre profession, tant au niveau des techniques que des programmes ou des structures.

Si de plus en plus de ressources pédagogiques sont mises à disposition des enseignants sur Internet, il nous semble indispensable de maintenir et développer les stages de formation. Avec les missions de plus en plus vastes qui nous incombent, nous avons l’impression de courir sans cesse après le temps. Les stages de formation offrent un lieu et un temps d’échanges entre collègues précieux et nécessaire.

Il nous semble également intéressant de renforcer le rôle de l’équipe pédagogique dans l’élaboration des objectifs de formation de chacun : ainsi chaque enseignant pourrait intégrer sa propre formation au sein d’un ensemble cohérent et saurait de quelles ressources dispose son équipe. Pour cela il faut penser au temps de retransmission dans les équipes, et donc prévoir une organisation qui permette ce travail collectif, avec un temps contractuellement intégré au service de l’enseignant, qui servirait à mutualiser les apports des stages suivis par les collègues. L’exemple de l’heure hebdomadaire consacrée à la concertation, en ZEP, semble être très bénéfique et gagnerait à être généralisé.

L’idée est que les bénéfices des formations ne restent pas, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, des apports individuels, mais au contraire qu’ils permettent, par l’intermédiaire des équipes pédagogiques, une réelle évolution et une harmonisation des pratiques.

Nous pensons aussi qu’il faut réfléchir à une formation continue qualifiante. En effet, et c’est peut-être le défaut de notre système, on ne valorise pas l’enseignant qui fait la démarche de se former et l’effort de réflexion et d’échange sur ses pratiques.

Une proposition de formation sur le temps libre, avec valorisation, nous semble une piste intéressante. En effet, et peut-être au risque de heurter certains principes, nous pensons qu’il est difficile qu’une formation solide et approfondie puisse se faire intégralement sur le temps de cours.

En particulier nous ne voulons pas de solution du type : le professeur partant en formation est remplacé par un étudiant en Master 2 qui doit faire 108 heures de stage en responsabilité. Il est clair qu’un stagiaire doit être encadré pour bénéficier lui-même d’une formation, et ne peut être mis dans la situation inconfortable de « remplaçant ». D’autre part, cette hypothèse ne permettrait pas à tous les enseignants de partir en formation.

On peut aussi imaginer d’autres structures :
 utiliser un « capital » temps de formation pour pouvoir accéder en cours de carrière à des stages « plus lourds »,
 banaliser une semaine dans l’année (sur l’exemple des Journées Nationales de l’APMEP qui proposent une formule intéressante et très appréciée, composée de temps d’information et d’ouverture avec des conférences, d’échanges avec les débats et de mutualisation de pratiques avec des ateliers où chacun peut trouver les centres de réflexions et d’investigations qu’il recherche).
Nous trouvons important que les trois pôles, culture scientifique, échanges et analyse de pratiques, et mutualisation de ressources soient les composantes indissociables de la formation continue de chacun.

Le socle commun et son évaluation

C’est le rôle du conseil pédagogique de chaque établissement d’organiser cette évaluation. Malgré l’imminence de l’échéance, il semble que les collègues restent plutôt en position d’attente car on constate une certaine lourdeur du système et un grand flou concernant les critères de validation. La parution du dernier document « attestation de maîtrise des connaissances et compétences au palier 3 » ne change pas la situation et n’apporte pas de réel éclairage.

Rappel du calendrier :

  Année scolaire 2009-2010 :
Généralisation à tous les établissements de l’expérimentation de la validation des compétences acquises testée dans certains collèges en 2007-2008 et en 2008-2009.

  Session 2010 du DNB :
Seules compétences exigibles :

  • maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication - à travers le brevet informatique et internet (B2i),
  • pratique d’une langue vivante étrangère - avec le niveau A2 en langue vivante.

  Session 2011 :
Prise en compte de l’acquisition de toutes les compétences du socle commun.

Pour le professeur de mathématiques, la validation des compétences est très globale et se résume à quelques croix. La difficulté vient de l’absence de protocole sur les conditions de validation des compétences. Nous avons besoin d’un dispositif permettant de renseigner cette validation.

Nous nous sommes longuement interrogés sur l’élaboration de ce dispositif et sur sa gestion en classe.

Dans le document « grilles de référence pour l’évaluation de la maîtrise des connaissances et compétences du socle commun », la compétence 3 concernant les mathématiques est subdivisée en 33 points. Cette grille nous semble difficilement exploitable directement.

La Commission Collège s’est donc fixé plusieurs objectifs :
 Établir une grille de compétences mathématiques exploitable dans nos classes. Nous utiliserons pour cela les différentes expériences que certains d’entre nous ont déjà testées.
 Associer à cette grille une banque d’exercices et d’activités constituée d’une part de documents destinés à l’évaluation, d’autre part de documents destinés à la remédiation. Chacun de ces documents sera référencé des compétences qu’il met en jeu et du niveau de maîtrise de ces compétences (comme indiqué dans le document ressource pour le socle, nous avons retenu trois niveaux de maîtrise)
L’intérêt d’une telle banque de données est de permettre au professeur d’intégrer facilement dans ses contrôles l’évaluation du socle et de simplifier la différenciation lors de la remédiation.
 Définir un protocole précisant les conditions de l’acquisition d’une compétence qui soit gérable en classe. Première idée : Poursuivre une évaluation traditionnelle en précisant à l’élève les compétences évaluées (on sensibilise l’élève à l’évaluation par compétences et on organise des groupes de besoin mais on se dispense de la lourde charge de relever les résultats de chaque élève à chacune des compétences évaluées). Mettre en œuvre une remédiation par compétence. Organiser, en fin de trimestre par exemple, une évaluation des compétences du socle abordées au cours du trimestre, avec une validation qui tienne compte des résultats à une épreuve écrite mais aussi de l’appréciation générale du travail de l’élève sur la compétence au cours du trimestre.

Un point crucial demeure encore très flou. Comment mettre en œuvre une remédiation efficace qui garantisse à chaque élève l’acquisition de toutes les compétences du socle ? Et cela, avec des horaires planchers, aucune heure dédoublée ? Il nous semble peu judicieux de rajouter des heures « de soutien » aux élèves déjà en difficulté. Mais ne pourrait-on pas imaginer l’organisation de groupes de besoin avec un dispositif d’heures-professeur partagées pour les groupes. Nous avons aussi évoqué la possibilité de la présence d’assistants d’éducation dans les cours pour accompagner les élèves en difficulté.

Certains d’entre nous ont déjà commencé le travail de référencement d’exercices et activités par compétence et par niveau de maîtrise. Nous déposerons la grille de compétences sur abcdébat, ainsi chacun pourra alimenter la banque de données et la compléter au fur et à mesure. Ce travail ambitieux est basé sur la mutualisation de nos recherches.

Nous avions à l’ordre du jour l’avancement du document de liaison troisième-seconde, mais la question d’actualité ne nous en a pas laissé de temps. Le document de travail se trouve dans l’espace adhérents (abcdébat), n’hésitez pas à le compléter.

La Commission Collège se réunira aux Journées Nationales à Rouen. Nous ferons un premier point sur l’avancée des travaux en cours.

Si vous souhaitez participer aux réunions de la commission, ou si vous souhaitez nous faire part de remarques ou propositions, vous pouvez prendre contact avec la responsable de la commission : Catherine Chabrier

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