De l’expérimentation des futurs programmes

Il a fait beau à Rouen. Heureusement. Car des nuages s’amoncellent sur la future réforme du lycée dont on ne cerne toujours pas bien les contours. Nos Journées Nationales l’ont montré ; les professeurs de mathématiques ne veulent pas d’une réforme au rabais, c’est-à-dire d’une réforme a minima : minima des horaires, minima de la place des mathématiques dans certaines séries, minima des niveaux et des exigences. Bien au contraire, la demande, a été forte et déterminée, de dédoublements indispensables et de temps nécessaire pour mener à bien l’introduction de nouvelles méthodes, de nouveaux contenus, comme les travaux pratiques, les activités de recherche ou l’algorithmique qui nous sont demandés. Est-ce bien là, l’esprit de la réforme en cours ? Peut on raisonnablement espérer, avec des effectifs dépassant les trente élèves, une quelconque efficacité dans la formation mathématique de futurs citoyens, qui, pour certains deviendront de futurs scientifiques ? Pourtant, on nous assure, tous les jours, que cette formation est primordiale à notre société, notre économie et notre indépendance internationale. Peut-on faire disparaître, sans risque, les heures d’aides individualisées, de modules, de temps en groupes, qui permettent une approche et une relation différentes aux sciences et aux nouvelles technologies ? Il ne s’agit pas là de demandes de confort. C’est une évidence que seuls semblent connaître ceux qui vivent la situation du sureffectif au quotidien mais qui paraît être ignorée de ceux qui ont la charge de la gestion des flux d’élèves.

Notre Comité de novembre a établi les positions de l’APMEP, fermes et précises, sans concession mais constructives, concernant la réforme. On ne peut honnêtement pas les accuser d’être déraisonnables. Ces positions ont été portées à la connaissance du Ministère. Il y avait urgence puisque tout se décide d’ici la fin de l’année civile 2009. Nous les avons ainsi alertés, prévenus, aiguillés, …

Désormais, il faudrait prendre le temps, puisqu’on a l’opportunité d’en disposer, de mener à bien une élaboration concertée des nouveaux programmes pour chaque cycle terminal. Le programme définitif des classes de première ne rentrera en vigueur qu’en septembre 2011. Profitons de ce que l’année scolaire 2010-2011 sera une année transitoire. Personne n’apprécie vraiment les programmes temporaires, chargés de faire le lien et d’attendre la réforme suivante. D’une part, ils collent mal aux précédents et d’autre part, ils ne laissent guère d’espoirs aux modifications ultérieures sans pour autant avoir été évalués. Serait-il déraisonnable de lancer, dès janvier 2010, une réflexion collégiale sur des projets de programmes qui pourraient être expérimentés dès la rentrée de septembre 2010 en classe de première, puis évalués et amendés en juin 2011 ? Serait-il insensé de faire de même pour les terminales ? Les experts ne manquent pas. Les professeurs de mathématiques de terrain non plus. Eux aussi peuvent apporter leur contribution et leurs expériences.

Alors, renouvelons notre souhait pour un retour à des procédures de confection des programmes qui nous paraissent à nous si naturelles, si évidentes. Mobilisons-nous pour un fonctionnement de l’institution de haut en bas mais également de bas en haut. Et puisque désormais, depuis Rouen, les pluies d’automne sont arrivées, j’invite chacun à participer à cette réflexion, pour que l’APMEP soit plus que jamais un laboratoire d’idées… espérons que notre autorité de tutelle saura trouver dans nos convictions des solutions qui semblent lui manquer.

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