Du consommateur au producteur Au retour des journées de Rennes

Les Journées nationales de Rennes furent à mon avis une parfaite réussite, jusques et y compris du côté de la météo (le parapluie offert à chaque participant était sans doute destiné à conjurer le sort). Mais j’en reviens cependant avec un sentiment quelque peu mitigé.

Heureux parce que, comme d’habitude, ces Journées ont été pour moi -et, je l’espère, pour les 650 enseignants de mathématiques qui s’y sont côtoyés pendant trois jours- l’occasion d’un enrichissement tant professionnel que personnel, grâce aux activités nombreuses et variées qui s’y sont déroulées, grâce aussi aux retrouvailles avec des collègues éloignés ou perdus de vue que je ne rencontre plus que là (dont plusieurs de « mes » anciens stagiaires d’IUFM, ce qui met un peu de baume au coeur), grâce enfin aux rencontres avec des collègues que je ne connaissais pas, et en particulier les plus jeunes.

Heureux aussi parce que j’ai senti chez l’ensemble des collègues une grande convergence de préoccupations et un même souci de faire en sorte que le plus grand nombre possible de leurs élèves réussissent : en mathématiques bien sûr, mais aussi, plus généralement, dans leur scolarité et dans leur vie future d’hommes et de femmes du 21e siècle.

Mais je suis également rentré de Rennes avec un peu de tristesse, parce que j’ai perçu chez certains d’entre nous une attitude que je qualifierais -un peu abruptement, j’en conviens- de « consumériste » vis-à-vis de notre association. On m’a en effet parfois dit, lors de discussions à bâtons rompus à propos de telle ou telle question relative à notre métier d’enseignants de mathématiques : « Que fait l’APMEP ? » ou « Il faudrait que l’APMEP fasse ceci ou cela ». C’est peut-être oublier un peu vite que l’association, c’est d’abord nous tous, adhérents, qui la faisons exister, et pas uniquement les membres du Bureau national, ni même ceux du Comité. C’est oublier qu’il existe maintes façons d’améliorer une situation dès lors qu’on estime qu’elle n’est pas tout à fait satisfaisante, en aidant, chacun selon ses possibilités, à transformer le « pas très bon » en « bon », et le « bon » en « meilleur ». Ainsi, par exemple :

signer la pétition pour demander le retour de quatre heures hebdomadaires de mathématiques à tous les niveaux du collège, c’est bien ; mais la faire circuler et la présenter à ses collègues pour leur expliquer les raisons qui ont motivé cette pétition, c’est mieux ;

voter pour l’élection des délégués des Régionales au Comité national, c’est bien ; mais participer régulièrement à la vie de sa Régionale, c’est mieux ;

assister à une réunion de commission lors des Journées nationales, c’est bien ; mais participer régulièrement au travail de cette commission, c’est mieux ;

lire -et faire lire- les publications de l’APMEP, c’est bien ; mais proposer de temps à autre un article pour ces publications (par exemple pour alimenter la rubrique « Dans nos classes » du Bulletin Vert ou le tout nouveau PLOT), c’est mieux ;

payer régulièrement sa cotisation à l’APMEP, c’est bien ; mais faire connaître les positions et les actions de l’association autour de soi et faire adhérer des collègues, c’est mieux.

Enfin, pour résumer ce qui précède : se considérer comme un adhérent de l’APMEP, c’est bien ; mais s’en considérer comme un militant, c’est mieux.

Je sais bien que ce n’est pas toujours évident, parce que notre métier - que ce soit en école, en collège, en lycée, en université ou en IUFM - est tout sauf facile et que les tâches qui nous incombent, en tant qu’enseignants, ont une fâcheuse tendance à s’alourdir et à se multiplier d’année en année. Mais, si nous voulons que l’enseignement des mathématiques se rapproche de plus en plus de ce que nous souhaiterions, nous ne devons pas seulement subir les événements en nous contentant de récriminer contre telle diminution d’horaire, telle incohérence de programme, que sais-je encore ?, mais retrousser nos manches et agir pour y remédier, via notre association.

Enfin, en paraphrasant un ancien président des Etats-Unis, je conclurai par une injonction qui pourrait avantageusement nous servir de guide en ce domaine : « Plutôt que de nous demander ce que l’APMEP peut faire pour nous, demandons-nous ce que nous pouvons faire pour l’APMEP ».

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