Bulletin Vert n°479
novembre — décembre 2008

Éditorial du Bulletin 479

Mais que fait donc l’APMEP ?

C’est une question récurrente posée aussi bien par les adhérents que par les non adhérents. Elle nous a encore été posée il y a peu sur le forum du site national de l’association où nous avons lancé une discussion sur la réforme du lycée. Sous le titre « la réforme du lycée, un silence assourdissant », un collègue écrivait : «  Il s’agit d’un changement radical qui va bouleverser complètement l’enseignement des maths et l’association des professeurs de mathématiques ne propose aucune consultation et aucun débat à ce sujet. L’APMEP va-t-elle faire comme avec l’épreuve pratique : cogérer la reforme avec l’IG sans consulter les profs, puis annoncer son avis au nom de l’ensemble des profs de math ? ».

Le Bureau National a énormément travaillé ces dernières années sur la communication de ses actions politiques. Mais cela n’a manifestement pas suffi. Tous les courriers que nous envoyons au Ministère ou à l’inspection générale paraissent au BGV et pour les plus importants sont mis en ligne sur la page d’accueil du site, dans les jours qui suivent leur envoi. C’est ce que nous avons fait pour les courriers envoyés à Xavier Darcos à propos de nos inquiétudes sur la réforme du lycée, ainsi que sur les programmes de primaire. Manifestement le BGV n’est pas lu, pas plus que la page d’accueil du site n’est consultée.

Je ne vais pas reprendre ici la discussion sur l’épreuve de travaux pratiques au baccalauréat. Les adhérents de l’APMEP sont divisés sur ce sujet, y compris au sein du Bureau National. Les courriers que nous avons reçus montrent que nous avons perdu à peu près autant d’adhérents qui pensaient que nous soutenions le projet, que d’adhérents qui pensaient que nous nous y opposions. C’est la diversité des points de vue au sein de l’association qui fait à mon avis sa richesse. Elle n’empêche pas la réflexion.

Je regrette que certains puissent confondre rapport courtois avec l’Inspection Générale et cogestion des réformes. Comment ferions-nous passer nos idées si nous nous interdisions dès le départ toute discussion et toute rencontre. Jacques Moisan, doyen de l’Inspection Générale, comme d’autres inspecteurs généraux et de nombreux IPR, est membre de l’APMEP, et je pense que nous pouvons en retirer une certaine fierté. Je sais pourtant qu’il ne partage pas toutes nos opinions, loin de là ! Sa présence aux Journées Nationales de l’APMEP est très certainement un plus et apporte une reconnaissance institutionnelle à nos travaux.

L’APMEP est totalement indépendante, elle ne vit que des cotisations et des productions de ses adhérents, elle ne reçoit aucune subvention. Les présidents successifs ont toujours souhaité affirmer leur indépendance en refusant toute décharge de service. Cela a conduit certains d’entre eux à renoncer à d’autres responsabilités au sein de leur établissement, ou même travailler à temps partiel pour pouvoir assumer cette lourde tâche.

La façon de procéder du ministère actuel complique nos interventions possibles. Soit nous sommes mis au pied du mur comme pour la réforme du primaire et nous nous heurtons à une fin de non recevoir, soit les réformes prévues, comme celles du lycée, sont annoncées par petites phrases dans les journaux pour être démenties le lendemain si les réactions s’avèrent trop virulentes. C’est ce que nous avons vécu il y a un an avec l’annonce de la suppression des filières et la création d’un tronc commun au cycle terminal. C’est également ce qui s’est passé au mois d’octobre avec l’annonce de la disparition des sciences expérimentales en seconde des matières d’enseignement général. Nous nous entendons dire à chaque fois « il ne faut pas croire tout ce qu’on lit dans la presse » !

Le Bureau National a choisi devant ces alternances d’informations et désinformations de défendre des positions de principe fortes :

  • l’APMEP revendique depuis de très nombreuses années, quatre heures de mathématiques pour tous au collège et en seconde,
  • elle refuse un tronc commun de mathématiques au cycle terminal : oui à des mathématiques pour tous mais pas les mêmes mathématiques pour tous,
  • elle réclame avec force des heures dédoublées à tous les niveaux d’enseignement,
  • elle demande un enseignement cohérent, qui ne soit pas morcelé entre plusieurs professeurs, de façon à permettre les indispensables relations entre les diverses notions et les divers cadres.
  • elle demande que soit apportée une attention particulière apportée aux élèves des sections STI, pour lesquels l’ascenseur social fonctionne encore,
  • elle réclame un enseignement de sciences expérimentales qui d’une part permettent aux élèves qui le souhaitent de réussir des études supérieures en sciences, d’autre part apporte aux autres élèves la culture scientifique indispensable au citoyen du 21e siècle.

 

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