Bulletin Vert n°520
septembre — octobre 2016

La formule de Stokes

Roman, par Michèle Audin

Cassini, janvier 2016
298 pages en 14 × 21,5, prix : 18 €, ISBN 978-2-84225-206-9

 

L’héroïne de ce roman est la formule de Stokes bien connue des étudiants de licence suivant les différents atours dont elle se pare et l’image qu’en ont donnée mathématiciens et physiciens. L’ouvrage est divisé en douze mois eux mêmes structurés en plusieurs chapitres centrés sur une date précise entre le 13 août 1819 et le 25 novembre 1936, et sur un homme célèbre, le plus souvent mathématicien. Le lecteur est entrainé à suivre celui-ci dans son cadre scientifique, culturel, social et familial, sans pour autant respecter l’ordre chronologique. Et c’est ainsi qu’on rencontre : Gauss, Ostrogradski, Green, Thomson, Stokes, Riemann, Beltrami, Volterra, Poincaré, Bühl, Goursat, Élie et Henri Cartan, de Rham, Kähler, Weil et bien d’autres dont les travaux ne sont pas liés directement à la formule de Stokes.

Les événements les plus tragiques (Commune, affaire Dreyfus, première guerre mondiale, montée du fascisme, …) font l’objet d’un bref chapitre calendrier rédigé en style télégraphique.

L’ouvrage est illustré d’une centaine de photos, portraits, vie familiale, ponts audacieux et métro cher à Zazie, sans oublier l’horloge de la gare de Lyon qui n’indique jamais l’heure !

La bibliographie comporte plus de quatre vingts références d’ouvrages mathématiques, de souvenirs et correspondances de mathématiciens, mais aussi de classiques de la littérature. Un index des œuvres citées ou utilisées en recense une bonne centaine et un index général regroupe près de 400 sources ou hommes célèbres nommés au long de l’ouvrage. On ne peut donc qu’admirer le travail de l’auteure pour utiliser et mettre en forme cette documentation, constituée de contributions personnelles ou de comptes-rendus enfouis dans des archives peu visitées.

L’auteure raconte avec humour ses relations avec les éditeurs et l’incompréhension qu’ils manifestent quand elle leur soumet un manuscrit en leur exposant ses objectifs. Le style est très alerte ; de nombreuses incidentes ponctuent le texte parfois en s’emboîtant, toujours avec humour. L’emploi du passé simple donne aux récits de voyage un charme désuet.

La lecture de ce livre passionnant enthousiasmera à la fois le mathématicien qui pourra trouver dans la bibliographie ce qui se cache derrière les formules et les figures du texte, l’historien des sciences cherchant à analyser le développement prodigieux des mathématiques de 1820 à 1936, en particulier par la création de ponts entre champs disciplinaires, l’honnête homme curieux de mieux cerner la place et la tâche du mathématicien dans la société.

 

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