La réforme des lycées

Le bureau national suit ce dossier depuis presque un an jour pour jour. Après les premières annonces faites par Xavier Darcos, dans la presse, nous avons écrit à deux reprises au ministre. Nous sommes reçus par son plus proche conseiller au mois de février 2008 pour nous entendre dire que la suppression des filières n’est pas à l’ordre du jour. Suit un silence assourdissant autour de cette réforme jusqu’à la nomination du recteur de Marseille, Jean-Paul de Gaudemar, au début du mois de juillet pour piloter la réforme. Dès que nous apprenons sa nomination, nous prenons contact avec lui : il promet de nous recevoir à la rentrée. En effet, nous obtenons un rendez vous pour le 1 octobre ! C’est un mercredi, et nous avons cours... Mais nous ferons un aller-retour à Paris dans la journée, parce que le dossier est trop important pour que cette rencontre soit ajournée. Ce rendez-vous est la suite logique de toutes les démarches que nous avons entreprises pour être entendus.

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Pascale Pombourcq, Présidente de l’APMEP
à
Monsieur Jean-Paul de Gaudemar
Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille

Montvalen le 8 juillet

Monsieur,

A l’occasion de la remise des prix des Olympiades Académiques de mathématiques au rectorat d’Aix, vous avez rencontré Catherine Combelles, vice-présidente de l’APMEP, et vous avez accepté de recevoir au début du mois de septembre une délégation de notre association. Je vous en remercie.

L’enseignement des mathématiques au lycée se porte mal. Les mathématiques sont une discipline exigeante et qui ne peut guère s’apprendre hors de l’école. Or les horaires de mathématiques ont été régulièrement rognés par les ministres successifs alors que les contenus enseignés sont restés par nécessité toujours aussi consistants. Ainsi, craignons-nous chaque réforme, car elle s’accompagne immanquablement pour nous, et depuis près de vingt ans, d’une réduction d’horaire et d’une difficulté toujours plus grande à exercer un métier qui pourtant nous passionne.
Certes, le lycée doit évoluer, mais ce ne doit pas être aux dépends des enseignements les plus fondamentaux et les plus formateurs. Nous avons vu défiler des dispositifs multiples et non pérennes, aux cahiers des charges trop rigides et trop complexes qui ne laissaient pas assez de champ libre à la capacité d’invention des enseignants. Pourtant, nous savons innover : témoin en est la magnifique réussite de l’option Sciences dans l’académie de Montpellier. Nous voulons en particulier attirer votre attention sur cette réalisation dont un inspecteur général de mathématiques nous a dit : « Nous avons beau chercher, nous ne trouvons pas de défaut au dispositif ».

Nous souhaiterions parler aussi avec vous de la formation des scientifiques. Nous avons l’impression, ministère après ministère, que cette question passe au second plan, tant les ministres successifs ont le souci de sauver la section L : son déclin nous paraît en réalité une conséquence mécanique de la diversification de l’orientation des filles, qui constituent de façon permanente 85% des effectifs de cette série.
Cependant, les enseignants de toutes les disciplines scientifiques, au lycée comme dans les enseignements supérieurs se plaignent de la mauvaise qualité de la formation mathématique de nos jeunes. Comment pourrait-il en être autrement lorsque, pour une grande part d’entre eux, l’horaire de mathématiques est passé de 9h à 5,5h ?

Telles sont les questions que nous aimerions en particulier aborder avec vous.
Nous nous tenons à votre disposition dés la rentrée scolaire pour une entrevue où vous le jugerez bon.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués à une formation mathématique de qualité.

Pascale Pombourcq

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Paris, le 17 juillet 2008-09-15

Ministère de l’éducation nationale
Mission Lycée
à
Madame Pascale Pombourcq, présidente de l’APMEP

Madame la Présidente,

J’ai bien reçu votre lettre du 8 juillet 2008 et vous en remercie.

Je vous recevrai bien volontiers pour que vous puissiez me faire part de vos propositions pour le lycée de demain. Il me parait toutefois souhaitable que la réflexion conduite par la mission prenne davantage forme pour que notre rencontre soit utile. Mais je ne manquerai pas de vous faire signe le plus tôt possible.

Je vous prie de croire, Madame la Présidente, en l’assurance de mes hommages les meilleurs.

Jean-Paul de Gaudemar

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