Le collège, maillon faible du système éducatif

Je suis tombée il y a quelques jours sur le BGV 27 du mois de juin 1989 dans lequel figure une rubrique intitulée l’APMEP et le collège. On peut y lire « Sans plaisanter, il n’y a pas à notre avis, à tirer une sonnette d’alarme à l’heure actuelle en Collège. Le cliché de la sélection par les maths a vécu à notre niveau. Au Collège, ce sont certainement beaucoup plus le français et l’anglais qui font la sélection… La majorité des élèves a vécu les nouveaux programmes avec 4 heures par semaine dans les classes de 25 élèves en moyenne. Cela a permis aux professeurs de consacrer plus de temps à chaque élève et aux activités préconisées par les programmes. Il est peut-être possible de résorber les difficultés et de combler les lacunes d’enfants de 6ème et de 5ème, mais cela à une condition indispensable, qui est de prendre son temps. Il faut du temps pour mettre un élève en situation de faire évoluer ses idées et de construire son savoir, il faut aussi du temps pour donner confiance aux élèves quant à leurs possibilités en mathématiques ». C’était le bon temps !

Tout le monde s’accorde à dire que le collège est le maillon faible du système éducatif, mais les mesures qui vont être mises en place à la rentrée ne pourront que l’affaiblir encore davantage.
 L’interdisciplinarité est à la mode. C’est un constat, ce n’est pas un jugement ! Depuis dix ans, trois dispositifs se sont succédés pour travailler en interdisciplinarité : les parcours diversifiés, les travaux croisés et enfin les itinéraires de découverte. Ils avaient tous pour objectif la remotivation des élèves et en particulier les élèves en difficulté mais aucun des trois n’a été évalué malgré l’investissement important des enseignants. Leur mise en place s’est faite au détriment des horaires disciplinaires et donc des savoirs fondamentaux. A la rentrée apparaît le quatrième dispositif : les thèmes de convergence, dont le fonctionnement et l’évaluation restent flous, et sans que soit prévu un temps de concertation indispensable entre enseignants des disciplines concernées. Ils devaient se mettre en place au cycle central, mais c’est en fait dès la sixième qu’ils vont voir le jour. Combien de dispositifs va-t-il encore falloir tester ainsi ?
 Il faut venir en aide aux élèves en grande difficulté. Qui irait contre ? Sauf que depuis plusieurs années les dispositifs d’aide proposés se sont avérés peu efficaces. Les PPRE, programme personnalisé de réussite éducative, qui vont voir le jour à la rentrée vont supprimer les souplesses horaires qui existaient au sein des établissements et qui permettaient dans certains cas de conserver les quatre heures en cinquième et en quatrième. Cette diminution de l’horaire hebdomadaire va mettre en difficulté les élèves un peu fragiles.
 Le socle commun comporte ce que doit savoir tout élève à la sortie du système éducatif obligatoire, c’est-à-dire à l’âge de seize ans. Là aussi c’était une bonne idée, à condition qu’elle soit réalisable. Mais comment peut-on imaginer que tout élève de seize ans soit capable de maîtriser les identités remarquables, les théorèmes de géométrie, de modéliser… Certains d’entre nous craignaient un socle minimaliste sans ambition, mais c’est un copié collé des programmes que l’on nous propose. Quelle belle manière de le mettre à la poubelle !

Au lycée, nous soupirons de soulagement, la réforme des STI est sous la pile. Nous allons pouvoir garder encore un peu les heures de module. Et tant pis si le programme ne colle pas tout à fait à celui de seconde, nous nous débrouillerons, nous avons le temps nécessaire, ce qui devient un luxe dans notre discipline !

A la rentrée, il faudra être en forme. Les campagnes électorales vont masquer tous les débats. Il faudra essayer de faire entendre notre voix. Il faudra surfer sur la vague de la désaffection dans les filières scientifiques et sur les lacunes mathématiques des ingénieurs, dont commencent à se plaindre les entreprises, pour motiver nos revendications horaires qui restent bien évidemment notre priorité !

Je ne résiste pas pour finir à soumettre à votre sagacité cet exercice trouvé dans le même BGV : la surface d’une classe contient 97m²09 ; l’étendue assignée pour chacun des élèves est de 68dm²19, de plus, les vides nécessaires pour la circulation comprennent 15m²76, et l’espace pris par l’estrade égale celui qu’occupent sept élèves : combien la salle peut-elle recevoir d’élèves ?

Bonnes vacances à tous.

Je suis tombée il y a quelques jours sur le BGV 27 du mois de juin 1989 dans lequel figure une rubrique intitulée l’APMEP et le collège. On peut y lire « Sans plaisanter, il n’y a pas à notre avis, à tirer une sonnette d’alarme à l’heure actuelle en Collège. Le cliché de la sélection par les maths a vécu à notre niveau. Au Collège, ce sont certainement beaucoup plus le français et l’anglais qui font la sélection… La majorité des élèves a vécu les nouveaux programmes avec 4 heures par semaine dans les classes de 25 élèves en moyenne. Cela a permis aux professeurs de consacrer plus de temps à chaque élève et aux activités préconisées par les programmes. Il est peut-être possible de résorber les difficultés et de combler les lacunes d’enfants de 6ème et de 5ème, mais cela à une condition indispensable, qui est de prendre son temps. Il faut du temps pour mettre un élève en situation de faire évoluer ses idées et de construire son savoir, il faut aussi du temps pour donner confiance aux élèves quant à leurs possibilités en mathématiques ». C’était le bon temps !

Tout le monde s’accorde à dire que le collège est le maillon faible du système éducatif, mais les mesures qui vont être mises en place à la rentrée ne pourront que l’affaiblir encore davantage.
 L’interdisciplinarité est à la mode. C’est un constat, ce n’est pas un jugement ! Depuis dix ans, trois dispositifs se sont succédés pour travailler en interdisciplinarité : les parcours diversifiés, les travaux croisés et enfin les itinéraires de découverte. Ils avaient tous pour objectif la remotivation des élèves et en particulier les élèves en difficulté mais aucun des trois n’a été évalué malgré l’investissement important des enseignants. Leur mise en place s’est faite au détriment des horaires disciplinaires et donc des savoirs fondamentaux. A la rentrée apparaît le quatrième dispositif : les thèmes de convergence, dont le fonctionnement et l’évaluation restent flous, et sans que soit prévu un temps de concertation indispensable entre enseignants des disciplines concernées. Ils devaient se mettre en place au cycle central, mais c’est en fait dès la sixième qu’ils vont voir le jour. Combien de dispositifs va-t-il encore falloir tester ainsi ?
 Il faut venir en aide aux élèves en grande difficulté. Qui irait contre ? Sauf que depuis plusieurs années les dispositifs d’aide proposés se sont avérés peu efficaces. Les PPRE, programme personnalisé de réussite éducative, qui vont voir le jour à la rentrée vont supprimer les souplesses horaires qui existaient au sein des établissements et qui permettaient dans certains cas de conserver les quatre heures en cinquième et en quatrième. Cette diminution de l’horaire hebdomadaire va mettre en difficulté les élèves un peu fragiles.
 Le socle commun comporte ce que doit savoir tout élève à la sortie du système éducatif obligatoire, c’est-à-dire à l’âge de seize ans. Là aussi c’était une bonne idée, à condition qu’elle soit réalisable. Mais comment peut-on imaginer que tout élève de seize ans soit capable de maîtriser les identités remarquables, les théorèmes de géométrie, de modéliser… Certains d’entre nous craignaient un socle minimaliste sans ambition, mais c’est un copié collé des programmes que l’on nous propose. Quelle belle manière de le mettre à la poubelle !

Au lycée, nous soupirons de soulagement, la réforme des STI est sous la pile. Nous allons pouvoir garder encore un peu les heures de module. Et tant pis si le programme ne colle pas tout à fait à celui de seconde, nous nous débrouillerons, nous avons le temps nécessaire, ce qui devient un luxe dans notre discipline !

A la rentrée, il faudra être en forme. Les campagnes électorales vont masquer tous les débats. Il faudra essayer de faire entendre notre voix. Il faudra surfer sur la vague de la désaffection dans les filières scientifiques et sur les lacunes mathématiques des ingénieurs, dont commencent à se plaindre les entreprises, pour motiver nos revendications horaires qui restent bien évidemment notre priorité !

Je ne résiste pas pour finir à soumettre à votre sagacité cet exercice trouvé dans le même BGV : la surface d’une classe contient 97m²09 ; l’étendue assignée pour chacun des élèves est de 68dm²19, de plus, les vides nécessaires pour la circulation comprennent 15m²76, et l’espace pris par l’estrade égale celui qu’occupent sept élèves : combien la salle peut-elle recevoir d’élèves ?

Bonnes vacances à tous.

Je suis tombée il y a quelques jours sur le BGV 27 du mois de juin 1989 dans lequel figure une rubrique intitulée l’APMEP et le collège. On peut y lire « Sans plaisanter, il n’y a pas à notre avis, à tirer une sonnette d’alarme à l’heure actuelle en Collège. Le cliché de la sélection par les maths a vécu à notre niveau. Au Collège, ce sont certainement beaucoup plus le français et l’anglais qui font la sélection… La majorité des élèves a vécu les nouveaux programmes avec 4 heures par semaine dans les classes de 25 élèves en moyenne. Cela a permis aux professeurs de consacrer plus de temps à chaque élève et aux activités préconisées par les programmes. Il est peut-être possible de résorber les difficultés et de combler les lacunes d’enfants de 6ème et de 5ème, mais cela à une condition indispensable, qui est de prendre son temps. Il faut du temps pour mettre un élève en situation de faire évoluer ses idées et de construire son savoir, il faut aussi du temps pour donner confiance aux élèves quant à leurs possibilités en mathématiques ». C’était le bon temps !

Tout le monde s’accorde à dire que le collège est le maillon faible du système éducatif, mais les mesures qui vont être mises en place à la rentrée ne pourront que l’affaiblir encore davantage.
 L’interdisciplinarité est à la mode. C’est un constat, ce n’est pas un jugement ! Depuis dix ans, trois dispositifs se sont succédés pour travailler en interdisciplinarité : les parcours diversifiés, les travaux croisés et enfin les itinéraires de découverte. Ils avaient tous pour objectif la remotivation des élèves et en particulier les élèves en difficulté mais aucun des trois n’a été évalué malgré l’investissement important des enseignants. Leur mise en place s’est faite au détriment des horaires disciplinaires et donc des savoirs fondamentaux. A la rentrée apparaît le quatrième dispositif : les thèmes de convergence, dont le fonctionnement et l’évaluation restent flous, et sans que soit prévu un temps de concertation indispensable entre enseignants des disciplines concernées. Ils devaient se mettre en place au cycle central, mais c’est en fait dès la sixième qu’ils vont voir le jour. Combien de dispositifs va-t-il encore falloir tester ainsi ?
 Il faut venir en aide aux élèves en grande difficulté. Qui irait contre ? Sauf que depuis plusieurs années les dispositifs d’aide proposés se sont avérés peu efficaces. Les PPRE, programme personnalisé de réussite éducative, qui vont voir le jour à la rentrée vont supprimer les souplesses horaires qui existaient au sein des établissements et qui permettaient dans certains cas de conserver les quatre heures en cinquième et en quatrième. Cette diminution de l’horaire hebdomadaire va mettre en difficulté les élèves un peu fragiles.
 Le socle commun comporte ce que doit savoir tout élève à la sortie du système éducatif obligatoire, c’est-à-dire à l’âge de seize ans. Là aussi c’était une bonne idée, à condition qu’elle soit réalisable. Mais comment peut-on imaginer que tout élève de seize ans soit capable de maîtriser les identités remarquables, les théorèmes de géométrie, de modéliser… Certains d’entre nous craignaient un socle minimaliste sans ambition, mais c’est un copié collé des programmes que l’on nous propose. Quelle belle manière de le mettre à la poubelle !

Au lycée, nous soupirons de soulagement, la réforme des STI est sous la pile. Nous allons pouvoir garder encore un peu les heures de module. Et tant pis si le programme ne colle pas tout à fait à celui de seconde, nous nous débrouillerons, nous avons le temps nécessaire, ce qui devient un luxe dans notre discipline !

A la rentrée, il faudra être en forme. Les campagnes électorales vont masquer tous les débats. Il faudra essayer de faire entendre notre voix. Il faudra surfer sur la vague de la désaffection dans les filières scientifiques et sur les lacunes mathématiques des ingénieurs, dont commencent à se plaindre les entreprises, pour motiver nos revendications horaires qui restent bien évidemment notre priorité !

Je ne résiste pas pour finir à soumettre à votre sagacité cet exercice trouvé dans le même BGV : la surface d’une classe contient 97m²09 ; l’étendue assignée pour chacun des élèves est de 68dm²19, de plus, les vides nécessaires pour la circulation comprennent 15m²76, et l’espace pris par l’estrade égale celui qu’occupent sept élèves : combien la salle peut-elle recevoir d’élèves ?

Bonnes vacances à tous.

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