Le socle commun, mais quel socle commun ?

Les modalités d’application du socle commun commencent à se préciser. Cinq inter académiques sur ce thème se sont déroulées au mois de décembre. Nous avions demandé à y être associés es qualité, mais cela n’a pas été possible. Nous n’en avons pas été absents pour autant puisque deux membres du bureau et deux membres du comité y ont assisté. Ils nous ont rédigé des comptes rendus très détaillés, qui ont été diffusés aux présidents de Régionales et qui sont résumés dans ce BGV.

Le socle est bâti sur sept compétences ou sept piliers :

  1. la maîtrise de la langue française,
  2. la pratique d’une langue vivante étrangère,
  3. les principaux éléments de mathématiques (3A) et la culture scientifique et technologique (3B),
  4. la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication,
  5. la culture humaniste,
  6. les compétences sociales et civiques,
  7. l’autonomie et l’initiative.

Les mathématiques sont de façon évidente incluses dans le troisième pilier mais elles participent aussi pleinement à la maîtrise d’autres piliers et plus particulièrement des premier, quatrième et septième piliers. De même certaines capacités du pilier 3A peuvent prendre appui sur d’autres disciplines, la notion de socle rompt de ce fait avec le découpage disciplinaire.

Le principe de socle commun de connaissances est à rattacher au processus de Lisbonne qui énonce les recommandations européennes en matière d’éducation. C’est un engagement fort de l’institution vis-à-vis des élèves qu’elle accueille : ils devront avant la fin de la scolarité obligatoire maîtriser le socle, pas seulement constitué de connaissances et de savoirs mais aussi de capacités à les mettre en œuvre et d’attitudes, le but étant de réduire les sorties d’élèves du système éducatif sans qualification. « La scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun ».

En mathématiques, nous étions habitués à ce type de démarche, mais ce qui est nouveau c’est l’obligation de réussite pour 100% des élèves. Le projet du socle n’étant pas de faire redoubler à la fin de l’année ceux qui n’ont pas maîtrisé les éléments du socle, il faudra plus d’individualisation dans la gestion des élèves en difficulté, d’où la mise en place des PPRE. Mais là se pose un problème majeur, le socle commun de compétences naît à moyens constants. Les PPRE ne peuvent être qu’un élément de réponse et ne permettront certainement pas de régler les problèmes posés par les élèves ne maîtrisant pas le socle. En outre, comment gérer dans les classes l’articulation entre le socle et le programme ?

Une notion pourra faire partie du programme d’une année, mais n’être dans le socle que l’année suivante. Le socle ne doit pas être considéré comme le programme, mais son noyau, la différence réside dans le degré d’approfondissement. Les programmes ont été relus, et les éléments du socle y sont clairement identifiés. Les points du programme qui ne sont pas dans le socle sont écrits en italique, lorsqu’ils sont précédés d’un astérisque, ils seront dans le socle l’année suivante. Les programmes sont rédigés en quatre colonnes intitulées connaissances ; capacités ; exemples d’activités, commentaires ; commentaires spécifiques pour le socle. L’articulation socle programme a été mise en évidence, mais une lecture attentive sera nécessaire. A la parution du décret d’application, nous avions exprimé nos craintes sur la quantité et la difficulté des notions à maîtriser, il semble que le GEPS ait opté pour une lecture plus réaliste du socle.

Le décret d’application précise qu’un livret personnel permettra à l’élève, à sa famille et aux enseignants de suivre l’acquisition progressive des compétences. Nous ne connaissons pas encore la forme que prendra ce livret : sera-t-il unique ? rédigé pour l’ensemble du socle ou par pilier ? En revanche, nous savons qu’il n’y aura pas de compensation possible entre les piliers. Un élève devra maîtriser des connaissances et capacités d’un pilier (nous n’avons pas encore de précision sur le niveau d’exigence par pilier), indépendamment de sa maîtrise dans les autres piliers.

Le socle apparaît dans le cahier des charges de la formation des maîtres en IUFM. « Tous les professeurs doivent connaître le socle commun des connaissances et des compétences ». Ce n’est donc pas seulement au collège qu’un changement profond va se produire, mais à tous les niveaux d’enseignement, de la maternelle à l’université.

Malheureusement, ce projet ambitieux ne semble pas s’accompagner des moyens budgétaires nécessaires ; les discussions autour des dotations horaires, qui commencent dans les établissements, ne nous poussent pas à l’optimisme. Toutes nos inquiétudes ne sont pas apaisées quant à la mise en place du socle dès la rentrée 2007.

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