Lettre au ministre à propos de la formation des maîtres

Montvalen le 24 novembre 2006

Pascale Pombourcq
Présidente de l’APMEP
à
Monsieur Gilles de Robien
Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Monsieur le Ministre,

Le Haut Conseil de l’Education vient de remettre des recommandations pour la formation des maîtres. Vous avez invité les syndicats ainsi que les représentants des fédérations des parents d’élèves à participer à la concertation sur l’élaboration du cahier des charges de la formation des enseignants.
L’APMEP regrette, une nouvelle fois, de ne pas avoir été consultée et déplore la rapidité avec laquelle les décisions doivent être prises.
Nous tenons à porter à votre connaissance les positions suivantes, que nous jugeons, pour notre part, essentielles.

Avant le concours :
Le saupoudrage de connaissances disciplinaires dans une licence pluridisciplinaire n’offre pas une garantie de maîtrise suffisante d’aucune des disciplines, eu égard au niveau d’enseignement prévu. Il est souhaitable qu’un enseignant ait une formation approfondie dans une discipline, formation qui pourrait être complétée par des modules moins approfondis portant sur d’autres sujets. Une gestion pluriannuelle des recrutements permettrait d’éviter les fâcheux « effets d’accordéon » liés d’une part aux flux démographiques des élèves et des professeurs, et d’autre part aux contingences budgétaires. Si l’on veut que suffisamment d’étudiants restent motivés par l’enseignement, il ne faut pas qu’ils craignent en abordant l’université de voir le nombre de postes au concours se tarir brutalement dans telle ou telle discipline.

Le concours :
L’APMEP souhaite qu’au concours soit conservée une ou des épreuves prenant en compte la connaissance des programmes d’enseignement, ainsi que l’articulation entre connaissances disciplinaires et leur enseignement (exemples de mises en œuvres de leçons, d’exercices, analyse de documents pour l’enseignement), tout en tenant compte du fait que le candidat n’a pas encore eu de contact véritable avec des classes.
Un nombre suffisant de postes doit être proposé au concours de façon à assurer la présence d’un enseignant formé sur chaque poste. Nous désapprouvons fermement les dispositifs de type listes complémentaires affectées sur postes sans formation, ou du type vacataires ou contractuels sans formation.

Après le concours : une entrée progressive dans le métier
L’APMEP revendique pour accompagner toute formation après le concours, une entrée progressive dans le métier. Nous demandons après le concours une formation d’une durée de trois ans respectant les principes suivants :
 une articulation entre formation disciplinaire, didactique et professionnelle ;
 avant tout enseignement en responsabilité devant les élèves, l’enseignant doit avoir une pratique accompagnée, dans le même cycle et le même contexte que celui où il exerce (ce qui concerne actuellement les stages en situation pour les PLC et filés pour les PE) ;
 une durée progressive des enseignements en responsabilité sur trois ans (par exemple pour les PLC 6h par semaine la première année, 12h la seconde et 16h la troisième et pour les PE 54 jours la première année, 108 jours la seconde et 162 jours la troisième).

La formation continue :
L’APMEP souhaite une formation continue généralisée, avec un volet obligatoire, et un autre volet volontaire, prise en compte dans le service et qui ne prive pas les élèves d’enseignement.
L’APMEP demande des moyens pour la recherche en didactique des mathématiques et pour la formation continue à destination des IREM et des IUFM.

Nous sommes à votre disposition pour vous préciser de vive voix les quelques arguments que nous avons esquissés dans ce courrier, et en dialoguer avec vous.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués à une formation mathématique de qualité, indispensable pour tout citoyen et atout pour la France.

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