Lettre au ministre de l’Education nationale

Pascale Pombourcq, présidente de l’APMEP
à
Monsieur Xavier Darcos
Ministre de l’Education Nationale

Le 28 octobre 2008

Monsieur le Ministre,

Nous avons pris connaissance avec intérêt du discours que vous avez prononcé mardi 21 octobre ainsi que du dossier de presse qui lui était joint. Les grilles qui y figurent ont tout particulièrement attiré notre attention, puisque c’est la première fois depuis l’annonce de la réforme que des documents concrets apparaissent. Mais ces grilles, sur la partie « modules d’enseignement complémentaires », semblent se prêter à des analyses très différentes. Des couleurs apparaissent mais sans légende précisant leur signification. Au sein de notre association, nous avons pensé que deux couleurs identiques représentaient des modules identiques, tous les modules étant choisis à l’intérieur d’une même dominante. Mais il semble que d’autres aient compris que des couleurs identiques signifiaient des modules forcément différents mais choisis dans une dominante identique. Ces deux analyses possibles sont très différentes et les propos que vous avez tenus ne permettent pas de trancher entre ces deux modèles possibles. Vous parlez par exemple de premier choix, puis de droit à l’erreur et de possibilité de changer : cela suppose que s’il n’y a pas d’erreur de choix, on puisse poursuivre le même enseignement. Pourquoi avoir diffusé un document aussi ambigu ?

L’une des grilles présente quatre couleurs. Cela signifie-t-il qu’à l’intérieur d’une dominante, science par exemple, l’élève a testé les quatre disciplines proposées : mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre et informatique ; ou qu’il a testé une discipline dans chacune des quatre dominantes ?

Vous avez dit dans votre discours du 17 juillet que vous souhaitiez « laisser aux élèves qui ont déjà choisi leur orientation la possibilité de se consacrer à leur choix, notamment dans le domaine scientifique (conformément au souci de l’Académie des Sciences) ». Pourquoi ne pas leur laisser la possibilité de confirmer ou d’infirmer leur choix ou leur laissant choisir une seule dominante ? En revanche, laisser la possibilité aux élèves de tester à la fois les quatre dominantes, ne peut qu’encourager leur tendance au zapping ! Cette organisation modulaire ne présente un intérêt que si elle permet à chaque élève de préciser son choix d’orientation, quel que soit l’état d’avancement de son projet.

Nous nous félicitons que le système modulaire ait disparu de l’organisation des enseignements généraux en seconde. Le découpage en briques égales pour toutes les disciplines nous paraissait en effet comme un carcan inutile et trop rigide.

Nous tenons enfin à vous faire part d’une autre de nos inquiétudes. Elle concerne les conditions dans lesquelles vont s’écrire les programmes. Vous avez annoncé au mois de juillet que les programmes devaient être écrits pour le mois de décembre. Or aujourd’hui, la grille horaire n’est toujours pas connue, et les groupes disciplinaires toujours pas désignés. En outre, la nouvelle architecture des enseignements réclamera une réflexion approfondie sur l’articulation entre enseignement général et enseignements modulaires. La commande n’est donc pas simple. Comment ces programmes pourront-ils être débattus, expérimentés, rédigés après remontées des observations, comme nous le demandons depuis de nombreuses années au sein de l’APMEP ? Les associations de spécialistes seront-elles associées à ce travail, comment les professeurs seront-ils consultés ? Nous sommes très inquiets de délais qui nous paraissent intenables.

Nous espérons que vous prendrez un peu de temps pour répondre à ces interrogations.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués à une formation mathématique de qualité.

L’APMEP est reçue le vendredi 28 novembre par Mark Sherringham, conseiller du ministre pour les affaires pédagogiques.

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