Motions adoptées par le collectif ActionSciences

Le collectif ActionSciences [1]
a récemment adopté les deux motions que nous publions ci-dessous. L’une concerne la série S, l’autre le recrutement et la formation des enseignants.

Propositions pour un renouveau de la voie générale scientifique au lycée

Plusieurs articles récents ont remis en cause l’organisation de la voie générale scientifique au lycée, de façon souvent contradictoire, en lui reprochant d’être trop difficile, élitiste et dispersée.
 Depuis 1994 les horaires de mathématiques ont subi une diminution significative.
 La voie S connaît des problèmes : son effectif a baissé en dix ans d’une dizaine de pour cent.
 De nombreux enseignants du supérieur constatent une baisse sensible du niveau de connaissances en mathématiques, préjudiciable à l’ensemble des formations scientifiques post-baccalauréat.
 La voie S souffre d’un trop grand nombre de matières obligatoires (8, contre 7 en ES et 6 en L).

Le collectif ActionSciences, regroupant quatorze associations, sociétés savantes et associations de professeurs, dans les domaines de la chimie, des mathématiques, de la physique, des sciences et techniques de l’ingénieur, des sciences de la vie et de la Terre propose donc :
 Une diminution du nombre de matières obligatoires en terminale S.
 Un maintien de l’horaire pour les élèves en terminale S, avec un rééquilibrage au profit des matières scientifiques, notamment des mathématiques, sans accroissement des programmes.
 L’organisation d’une deuxième épreuve anticipée au baccalauréat en première S, comme dans les autres filières générales, ce qui aurait en outre pour avantage de simplifier l’organisation du baccalauréat.

L’organisation d’options facultatives devrait permettre aux élèves qui le souhaitent d’élargir leurs connaissances, sans faire porter sur tous les élèves un fardeau excessif.

Pour une professionnalisation de la formation des enseignants

Il va falloir prochainement, quels que soient les choix politiques, remplacer un grand nombre d’enseignants : les chiffres démographiques le montrent. Or depuis 10 ans le nombre d’inscriptions dans les filières générales des universités, qui forment, entre autres, les enseignants, chute.

L’une des raisons en est la difficulté d’accéder au métier (longues études avec une sélection forte à bac+4), ainsi que les variations aléatoires du nombre des recrutements. Il suffit de mettre en rapport cette situation avec l’augmentation des flux d’étudiants pour les études médicales ou d’ingénieur, qui donnent un accès à bac + 1 ou bac +2 à un cursus professionnalisant dont les débouchés sont assurés.

Cette situation a des conséquences multiples et désastreuses :
 chute des effectifs dans les premiers cycles universitaires, qui commence à se répercuter dans les cycles suivants et ne saurait rester sans effet sur l’appareil de recherche,
 autocensure des classes défavorisées et arrêt de l’ascenseur social,
 et, probablement, à terme, comme cela s’est produit dans bien d’autres pays, crise de recrutement et de niveau pour les enseignants, sur laquelle il sera très difficile et coûteux de revenir.

Le collectif ActionSciences attire l’attention du monde politique sur ce problème, et réitère ses propositions :
 Programmation des postes à moyen terme, ce qui est tout à fait possible (les données démographiques permettent de prévoir précisément les effectifs des collèges et lycées pour les 10 prochaines années, et les effectifs du primaire pour les 5 prochaines années) et demandé par tous ceux qui se sont penchés sur la question.
 Pré-recrutement des enseignants au niveau bac+1 par concours sur critères académiques, comme cela a été fait pendant longtemps, avec un engagement décennal et une participation au travail éducatif ; ce pré-recrutement aurait le triple avantage d’attirer vers les universités des étudiants de bon niveau venu des couches défavorisées, de remonter le niveau des premiers cycles, et d’offrir une meilleure formation professionnelle aux futurs enseignants.

Le collectif rappelle que cette proposition a déjà été faite par de nombreux intervenants, dont l’Académie des Sciences (rapport Dercourt).

Notes

[1Associations membres du collectif ActionSciences :
Association des professeurs de Biologie-Géologie (APBG)
Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public (APMEP)
Conférence des Grandes Ecoles (CGE)
Femmes et Mathématiques
Femmes et Sciences
Société Française de Chimie (SFC)
Société Française de Physique (SFP)
Société Française de Statistique (SFdS)
Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles (SMAI)
Société Mathématique de France (SMF)
Union des Professeurs de Classes Préparatoires aux Ecoles Agronomiques (UPA)
Union des Professeurs de Physique-Chimie (UdPPC)
Union des Professeurs de Sciences et Techniques Industrielles (UPSTI)
Union des Professeurs de Spéciales (UPS)

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