Pour la mise en place de cette option dans les Académies où il y a des difficultés à la faire entrer dans le cadre des options de détermination, il peut être intéressant d’utiliser un dispositif institutionnel : les Missions académiques à la Valorisation de l’Innovation Pédagogique* (MIVIP).

Les programmes académiques sont coordonnés à l’échelon national. La MIVIP a des missions de proposition, de soutien, d’analyse et d’évaluation des initiatives les plus significatives.

Le nouveau plan académique d’innovation, n° 7 (2007 – 2009) est lancé à partir de mai 2007. Si un établissement veut proposer une option-sciences seconde comme option de détermination, donc dérogatoire par rapport aux structures nationales, la MIVIP peut utilement intervenir.

À utiliser sans modération.

Référence : Eduscol/innovation et les sites académiques « Valorisation des innovations pédagogiques » ou MIVIP.

* En 1994, le Ministère de l’Éducation Nationale a mis en place, dans chaque Académie, un pôle de soutien à l’innovation pour promouvoir les initiatives de terrain et favoriser la dynamique interne des établissements. Tout acteur du système éducatif peut donc disposer d’un espace de liberté pour choisir une démarche particulière, novatrice, en bénéficiant d’un accompagnement institutionnel.

Pour convaincre de l’intérêt de l’option sciences il peut être utile d’utiliser la lettre des académiciens Jean-Pierre KAHANE et Yves QUÉRÉ au Recteur de l’académie de Montpellier que nous reproduisons ci-dessous.

Paris, le 17 janvier 2007

Jean-Pierre KAHANE
Yves QUÉRÉ
à
Monsieur le Recteur de l’académie de Montpellier

Invités par le lycée Jules Guesde de Montpellier (lycée du Mas de Tesse), nous avons passé deux demi-journées les 9 et 10 janvier 2007 en compagnie des professeurs et des élèves impliqués dans l’option de détermination de la classe de seconde « Option sciences ».

Nous connaissions déjà les objectifs et les modalités de cette option, par les rapports qui nous avaient été adressés : faire connaître la démarche scientifique en stimulant l’activité des élèves, et leur faire apprécier sur des exemples bien choisis l’unité de la science à travers une approche interdisciplinaire.

Notre visite nous a convaincus que ces objectifs sont largement atteints. Sur un thème, la vision, nous avons vu les élèves travailler dans le laboratoire de mathématiques en vue de réaliser des transformations ponctuelles hors programmes (affinité, inversion, anamorphoses) et dans le laboratoire de physique sur des bancs d’optique dont le montage permettait à la fois de saisir dans son principe physique le rôle respectif du cristallin et de la rétine, et de prévoir le rôle des lunettes correctrices de la myopie. Nous avons vu à l’œuvre les professeurs de mathématiques et de physique et leur articulation avec les expériences faites sur l’œil sous la direction et le contrôle des professeurs de SVT.

Nous avons été frappés par la bonne entente des professeurs et par celle des élèves dans chaque groupe. En nous mêlant à quelques groupes, nous avons mesuré l’impact, sur leur réflexion, de la liberté qui leur est donnée dans l’organisation de leur travail, la bonne tenue des cahiers d’expériences, et dans certains cas le bonheur d’expression des élèves pour expliquer le sens de ce que qu’elles font. L’usage du féminin ici n’est pas artificiel : les groupes sont composés en majorité de jeunes filles, à la fois sérieuses et détendues.

Pour faire apprécier la science au-delà des clivages disciplinaires, la formule « Option sciences » nous paraît exemplaire. Nous savons que les modalités n’en sont pas les mêmes dans les différents lycées de votre académie, et nous en avons discuté avec les responsables à l’IREM. Actuellement, nous ne connaissons pas d’autre académie où l’option sciences soit une option de détermination, et votre académie joue donc dans ce domaine un rôle pionnier.

Nous souhaitons vous apporter tout notre soutien dans cette action, dont nous allons prochainement rendre compte à l’Académie des sciences.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de nos sentiments distingués.

Jean-Pierre KAHANE
Yves QUÉRÉ