422
De la définition du trapèze
Dans le numéro 419, Novembre-Décembre 1998, l’article de la rubrique
Échanges, intitulé « Comment définir un trapèze isocèle ? » de Marie-Jeanne
Perrin-Glorian a particulièrement retenu mon attention.
Mes propositions
Il me parait judicieux de retenir comme définition générale du trapèze :
« un trapèze est un quadrilatère non croisé qui a deux côtés parallèles ». Ici
j’évite à dessein l’emploi du mot convexe parce que ne faisant pas partie du
vocabulaire usuel du collégien.
À propos du trapèze isocèle, je propose la définition suivante : « un
trapèze isocèle est un trapèze qui a ses diagonales de même longueur ».
Il est intéressant de noter que ces diagonales, auxquelles nous faisons
jouer un rôle particulier ici, ne sont autres que les côtés des quadrilatères
croisés exclus ci-dessus de la famille des trapèzes en général...
Une telle définition du trapèze isocèle a de nombreux avantages. En
particulier, avec celle-ci, toutes les ambiguïtés inhérentes aux différentes
formulations avancées dans l’article suscité de M.-J. Perrin-Glorian, se
trouvent levées, tous les inconvénients mentionnés disparaissent.
En effet
cette définition permet en ce qui concerne les trapèzes isocèles
nécessaire de discuter auparavant de leur exclusion éventuelle de la
famille des trapèzes en général) ;
de conserver les rectangles et les carrés ;
d’exclure les losanges qui ne sont pas des carrés ;
de conserver la propriété essentielle de l’axe de symétrie, médiatrice
commune des deux côtés parallèles opposés.
Comme on le voit cette définition a bien des qualités ! ... Lui trouvera-t-on
quelques défauts ?
Quelques observations pour finir
Le schéma ci-dessous de classification des quadrilatères, repris de l’Atlas
des Mathématiques de F. Reinhardt et H. Soeder, permet, me semble-t-il,
d’illustrer fort bien mon propos.
En effet on peut y observer que la relation représentée par chacune des
trois flèches faisant passer respectivement du Trapèze au Trapèze isocèle, du
Parallélogramme au Rectangle ou du Losange au Carré peut s’exprimer par :
« un ....., qui a des diagonales de même longueur est un ..... »,
autrement dit :
Un Trapèze, qui a des diagonales de même longueur, est un Trapèze
isocèle ;
Un Parallélogramme, qui a des diagonales de même longueur est un
Rectangle ;
Un Losange, qui a des diagonales de même longueur, est un Carré.
On peut, bien sûr, regretter que sur ce schéma de classification des
quadrilatères de l’ouvrage en question, leurs diagonales ne soient pas portées
en tant que telles. Chacun saura ici s’en affranchir en les ajoutant soit par la
pensée, soit à l’aide d’un crayon.
Enfin, en conclusion, et pour paraphraser celle de l’article de M.-J. Perrin-
Glorian M.J., il est certain que « nous avons tous besoin de définitions de
base sûres et cohérentes ».
Nadine Gérald
Professeur au Collège Paul Bert, 78400 CHATOU.
Références
Perrin-Glorian M.J. (1998), Comment définir un trapèze isocèle, Bulletin de
l’APMEP n° 419.
Reinhardt F. et Soeder H. (1997) Atlas des Mathématiques, traduction
française, revue et augmentée, dirigée par Cuenat J et Dablanc J.,
Encyclopédies d’Aujourd’hui, La Pochothèque, Le Livre de Poche