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Dossier option sciences I
Dossier coordonné par Daniel Reisz et Marc Roux
Présentation
La création de l’option sciences en seconde est une revendication déjà ancienne de l’APMEP, dont la genèse et les objectifs sont rappelés par notre présidente dans son éditorial.
Nous avons donc décidé de présenter en plusieurs numéros du Bulletin Vert à la fois un certain nombre de textes généraux, bases de travail ou essais d’évaluations d’une telle option, et des exemples d’activités qui ont été conduites ici et là par des collègues déjà engagés dans de véritables Options Sciences ou dans des démarches voisines.
Dans le présent Bulletin vous trouverez deux textes émanant respectivement de Jean-Pierre Richeton, principal initiateur de l’option, à Strasbourg puis à Montpellier, et de Dominique Courtillot, IA-IPR de physique, chargée de mission par le Rectorat de Montpellier.
La première partie de la contribution de de J.-P. Richeton et celle de D. Courtillot précisent l’historique de l’expérimentation de l’option, et son état actuel (statut, organisation, évaluation, …).
La deuxième partie du texte de J.-P. Richeton apporte des exemples concrets de ce qui se fait dans l’option. Ils ont pour ambition de donner des idées à de nombreux collègues, de les inciter à monter des projets et déposer des demandes de créations auprès de leurs rectorats.
Ce dossier se poursuivra dans un ou plusieurs prochains numéros du Bulletin par d’autres textes de J.-P. Richeton et de membres d’autres équipes pratiquant l’option sciences ou des démarches voisines. D’ores et déjà nous disposons d’un texte de Marie-Josèphe Schmitt (Lycée de Cluses). Sont aussi prévus des articles de Luc Andral et Abdallah Sabir de Bagnols-sur-Cèze et de Muriel Alliot de Caen.
Nous lançons un appel à contribution auprès d’autres enseignants d’équipes option sciences.
On pourra trouver des renseignements complémentaires sur l’option sciences aux adresses internet suivantes (entre autres) :
http://pedagogie.ac-montpellier.fr/disciplines/maths/apmep/index.htm
http://www.irem.univ-montp2.fr/optionsciences/opsc1.html
L’option Sciences
Jean-Pierre Richeton
PREMIERE PARTIE : Généralités
- 1. Historique
L’option scientifique au lycée Jean Monnet de Strasbourg
Cette option facultative a été mise en place à la rentrée 1997 par une équipe de professeurs volontaires et motivés de chacune des trois disciplines scientifiques : Mathématiques, Physique et Sciences de la Vie et de la Terre. Voir article du Bulletin Vert de l’APMEP n° 429 de juin 2000.
L’option Sciences au lycée Mas de Tesse de Montpellier
La Commission de Réflexion sur l’Enseignement des Mathématiques (C.R.E.M.), présidée à sa création par Jean-Pierre KAHANE met en avant dans un rapport d’étape la création de laboratoires de mathématiques.
À la suite de ce rapport l’Inspection Générale de mathématiques propose, durant l’année scolaire 2002/2003 à quelques établissements et sur projet, la création et le financement de laboratoires de mathématiques.
Trois établissements ont été retenus dans l’académie de Montpellier (leurs projets et leurs premiers travaux sont sur le site « Éduscol ») :
Lycée Mas de Tesse à Montpellier
Lycée Daudet à Nîmes
Lycée de Limoux.
Dès leur première journée commune de travail les enseignants de ces laboratoires ont sollicité l’IG afin d’obtenir son appui pour la création d’une « option Sciences » sur le modèle du projet du lycée Mas de Tesse.
Des négociations ont eu lieu durant l’année 2003/2004 et l’option Sciences a été créée à la rentrée 2004 dans neuf établissements de l’académie de Montpellier (dont les trois lycées déjà cités).
À la rentrée 2005 on comptait déjà près de 25 lycées proposant l’option Sciences à leurs élèves de Seconde ; à la rentrée 2006 son existence est prévue dans 35 établissements.
- 2. Les motivations et les objectifs généraux
Les motivations peuvent être résumées ainsi : Les enseignements de détermination actuellement offerts en Seconde relèvent largement des langues vivantes ou anciennes et des arts. Certains peuvent être associés à des projets d’orientation vers les voies technologiques ou vers la voie scientifique mais ils restent monodisciplinaires. Aucun d’entre eux n’est aujourd’hui associé à la culture scientifique au sens large.
On doit pouvoir offrir en classe de Seconde une option à caractère scientifique pluridisciplinaire :
- s’inscrivant dans le cadre des démarches pluridisciplinaires impulsées au collège et au lycée,
montrant la spécificité et la globalité de la démarche scientifique,
soulignant la portée des problématiques scientifiques,
donnant aux élèves le temps d’expérimenter.
Les objectifs figurent dans le projet de création de laboratoire de mathématiques du lycée Mas de Tesse :
« Destinée à faire acquérir aux élèves une culture scientifique, cette option Sciences se ferait sur la base de 3 heures hebdomadaires (une heure dans chaque discipline scientifique) avec pour principaux objectifs de viser à :
rendre les élèves plus autonomes ;
leur apprendre à chercher, à « sécher », sur des problèmes demandant prise d’initiative ;
faire appel à leur imagination, développer leur créativité ;
développer leur désir de savoir et le plaisir de la connaissance… »
Objectifs et motivations sont en partie repris dans le texte du collectif Action Sciences dont fait partie l’APMEP (à lire sur le site http://www.sfc.fr/ SocietesSavantes/Option-sciences.pdf), dont voici quelques extraits :
- Inciter au choix de la série scientifique en donnant, au-delà des clivages disciplinaires, plus de sens à l’enseignement des sciences et en montrant comment les sciences sont impliquées tant dans la culture (élaboration de la pensée et du discours scientifique) que dans l’approche interdisciplinaire de situations concrètes ou de problèmes de société.
- Mettre les élèves en situation de recherche, d’expérimentation, de réussite et d’acquisition d’autonomie dans la perspective des TPE,
- Approfondir la démarche scientifique. Mettre en œuvre un rapprochement de démarches issues des divers champs disciplinaires : on pourrait imaginer « un seul cahier » pour les trois disciplines impliquées dans cette option.
- Réduire le « saut » méthodologique et conceptuel entre Seconde et Première S