512

Editorial du Bulletin 512 Le ministère et le recrutement

Nous avons eu droit il y a quelques temps à l’annonce d’une série de mesures en
faveur des mathématiques. Comme cela a été dit par ailleurs, pas mal d’entre elles sont le
résultat d’une concertation entre la communauté mathématique et les conseillers de la
ministre. Il en est pourtant une qui n’est absolument pas évoquée dans ce plan, c’est celle
du recrutement ou du pré-recrutement. Certes, le nombre de places au concours du
CAPES restera élevé, mais nous savons bien que même si cet effet d’annonce a un impact
vis-à-vis des étudiants de première ou de deuxième année, la situation délicate que nous
traversons ne sera pas réglée dans l’immédiat. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui
conduit le ministère à refuser la perspective de l’installation d’un pré-recrutement.

D’autres arguments sont avancés. L’un d’entre eux est celui de la difficulté (et donc du
temps nécessaire pour le mettre en place) de créer un statut compatible avec celui de la
fonction publique pour des pré-recrutés, à l’instar de celui qu’avaient en leur temps des
étudiants qui réussissaient le concours des IPES. Ce statut a disparu et il semble que ce
ne soit pas une mince affaire de le faire réapparaître.
Un autre argument consiste à dire
que les problèmes du recrutement disparaîtront d’ici quelques années puisqu’ils sont en
partie liés à l’importance des départs à la retraite. Il serait donc urgent d’attendre.

Évidemment, toute mesure prise actuellement n’aura des effets que dans quelques
années et il est bien possible que la situation ait alors changé.

Néanmoins, ne pourrait-on
pas profiter de la réflexion qui s’est engagée à la suite des problèmes actuels pour
proposer de nouvelles pistes ?

L’APMEP s’est prononcée dans sa plaquette Visages pour que le concours soit
avancé, de façon à permettre une véritable formation disciplinaire, pédagogique et
didactique, sanctionné par l’obtention d’un Master 2, qui correspondra à un passeport
pour enseigner. Si le niveau L3 paraît raisonnable, on peut même envisager un concours
au niveau L2. Cela laisserait du temps pour apprendre un vrai métier, tout en ayant la
certitude qu’en travaillant normalement, on deviendrait professeur quelques années plus
tard. Tous les formateurs témoignent des biais qu’entraîne la préparation aux concours.
Dans un tel cadre, des stages en situation faciliteraient l’entrée dans le métier des futurs
enseignants.

L’on nous dit souvent que l’un des problèmes du recrutement des professeurs de
mathématiques vient de la concurrence des autres métiers possibles pour quelqu’un qui a
suivi un cursus universitaire en mathématiques. Cette concurrence est d’autant plus forte
qu’elle s’accompagne d’une crainte, sans doute en partie justifiée, des conditions
d’exercice du métier d’enseignant. La préparation à ce métier n’est pas suffisante. Les
nouveaux professeurs sont jetés dans le bain sans s’y être vraiment préparés lors de leurs
études universitaires. Avancer le recrutement permettrait sans aucun doute une meilleure
connaissance du milieu dans lequel le futur enseignant sera amené à travailler.

Cette réflexion comme bien d’autres va occuper notre année 2015. L’année 2014 a été
effervescente, pleine de promesses. J’espère que 2015 sera dans la même ligne. Je
souhaite qu’il en soit ainsi pour l’APMEP, pour les mathématiques, mais aussi et surtout
pour vous tous. Permettez-moi donc de vous adresser au nom du bureau national tous nos
voeux pour cette nouvelle année.

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