Depuis quelques années, on assiste à une explosion des réseaux sociaux et des
opportunités qu’ils offrent. Les partis politiques, les syndicats et tous ce qui ont la
volonté de participer au débat public l’ont bien compris : être présent, visible, en
temps pratiquement réel, est devenu un atout de communication et d’existence. Les
« tweets », les « like », les « post » sont devenus une priorité incontournable de qui
veut se faire entendre, s’exprimer ou se faire connaître au plus grand nombre.
L’évolution permanente de l’image que l’on renvoie, en tant qu’institution, parti
politique ou association est désormais devenue consubstantielle au discours que l’on
tient, quelle que soit la nature ou la valeur de ce discours.
Constater au 21ème siècle que si l’on n’évolue pas en permanence conduit à
régresser ou à être remplacé par quelqu’un d’autre, doit nous interpeller et nous faire
réfléchir à notre avenir en tant qu’association.
On peut déplorer cet état de fait ou au contraire l’accepter et s’en saisir. Au cours
de son histoire, l’APMEP a toujours été prompte à appréhender la modernité, à
évoluer avec son temps et à développer, au plus grand profit des idées, de nouvelles
stratégies de communication. On le sait depuis longtemps grâce à l’évolution de ses
publications et de son site Internet. On le voit ces derniers temps, avec son nouveau
compte Linkedln et peut-être bientôt ses comptes Facebook et Twitter, la
transformation du BGV (créé en 1985) en lettre numérique et son grand projet d’une
nouvelle publication qui remplacera les actuels Bulletin Vert et PLOT.
Pour paraphraser Aragon, tournons-nous un instant et regardons notre jeunesse.
Le Bulletin Vert est né avec l’Association, en 1910. Il a su s’adapter à son temps
et a connu de nombreuses évolutions. Jusqu’à la Seconde guerre mondiale, il ne
rendait compte dans ces quelques dizaines de pages, que des assemblées générales,
de la liste des adhérents et des activités politiques de l’association. Peu d’articles
d’ordre mathématique y étaient inclus, à part les textes des sujets d’examens et de
concours. À partir des années 1950, sous la houlette de Gilbert Walusinski, le
Bulletin (qui ne s’appelle jamais Bulletin Vert) prend une nouvelle forme et s’étoffe
de nouveaux types d’articles. Les grandes conférences relatives aux mathématiques
modernes y sont retranscrites et de nombreux articles de mathématiques de haut
niveau en constituent la trame principale. Il est enfin « relooké » à nouveau au début
des années deux mille.
PLOT est créé en 1976 par les Régionales de Poitiers-Limoges-Orléans-Tours. Il
s’agit de l’une des publications régionales de l’association. En 2003, le bureau
national décide d’en faire une des trois revues nationales de l’association, avec le
Bulletin Vert et le BGV. PLOT a donc été, à travers une belle idée du bureau de cette
époque, une innovation ambitieuse qui a su s’adapter à son temps.

Ces publications ont su porter le développement de l’association, grâce
principalement à la qualité et à l’engagement de toutes les équipes éditoriales qui se
sont succédé depuis tant d’années. Grâce aussi aux nombreux contributeurs d’articles
d’excellent niveau pour chacune des deux publications.

Le projet de nouvelle revue n’est que la continuation d’une stratégie éditoriale
ambitieuse qu’a toujours eu notre association. Evoluer, se transformer, se renouveler
sont autant de signes de la bonne santé des activités de l’APMEP, de ses adhérents et
de ses dirigeants. Bien entendu, il ne s’agit pas de changer pour le seul plaisir de
changer. Comme nos prédécesseurs, la forme et le fond doivent être à la hauteur des
enjeux.
En unissant les forces, l’expérience et la motivation des équipes en place mais
aussi de nouveaux collègues désireux de s’investir dans de nouvelles rubriques, nous
pourrons faire entrer l’APMEP dans le 21ème siècle.