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Être enseignant aujourd’hui.
N° hors série du Nouvel Observateur, en
partenariat avec la MAIF
Janvier 2013 –
ISSN : 0029-4713
100 pages – 7,50€ ; téléchargement gratuit
offert aux adhérents à la MAIF.
Cette brochure regroupe des articles et interviews
parus ces deux dernières années dans
le Nouvel Observateur et des contributions
de spécialistes : chercheurs en psychologie,
sociologie, sciences de l’éducation, sciences
politiques, enseignants des différents degrés
et de toute discipline, de la maternelle à
l’université en passant par le technique et le
professionnel, formateurs des IUFM.
Elle se
propose d’établir un panorama complet du
métier d’enseignant en France à l’époque
actuelle.
Elle se divise en trois parties :
- Partie 1 : Le corps enseignant, un et multiple
Après un édito et la présentation d’un sondage
d’opinion sur les Français et le métier
d’enseignant, largement ouvert à l’interprétation,
des statistiques objectives et précises
sont ici heureusement rassemblées sur les
effectifs d’élèves et de professeurs titulaires
ou non des divers degrés, du public et du
privé, ainsi que leur évolution depuis 50 ans.
Des pyramides des âges hommes et femmes
permettent de comparer profs des écoles, certifiés,
agrégés, profs de lycée. Tableaux et
graphiques donnent, pour une vingtaine de
pays, le taux d’encadrement et les rémunérations,
et mettent en évidence de fortes disparités.
La complexité de notre système éducatif
s’en dégage et donc la difficulté de s’y
retrouver pour qui n’est pas en son sein.
quelques clichés (vacances, absentéisme, 35
heures) sont démontés avec précision.
Des questions se dégagent : l’évolution des
pratiques professionnelles et privées, les
femmes dans la profession enseignante, la
réussite scolaire des enfants d’enseignants.
Cette partie se termine sur l’engagement
politique et syndical des enseignants du
second degré. Un lecteur du Bulletin s’étonnera
qu’aucune mention ne soit faite des
associations de spécialistes malgré leur rôle
ininterrompu de réflexion, de proposition, de
publication et de revendication, et leur
ouverture les unes aux autres. - Partie 2 : Enjeux et évolution d’une profession
Parmi les 11 articles de cette partie on trouve
des descriptions précises et vivantes du quotidien
des enseignants de chacun des types
d’établissement : école maternelle, élémentaire,
collège, lycée général, lycée professionnel.
D’autres (ou les mêmes) évoquent
l’évolution du métier dans l’histoire ; une
large place est réservée aux problèmes caractéristiques
de l’enseignement actuel : démotivation
des élèves, situations conflictuelles,
pression des parents d’élèves, violences,
valorisation excessive de la performance (dès
la maternelle !), « évaluationite », inadéquation
des programmes ; enfin sont évoqués les
changements de pratiques induits par les
TICE. Le lecteur enseignant y verra les différences
et les similitudes entre son propre type
d’établissement et les autres. Le non-enseignant,
qu’il soit parent, simple citoyen ou
responsable politique, y trouvera un témoignage
fiable sur la réalité de notre métier, qui
pourrait infléchir son regard critique. La
vision assez noire de certains textes, dont le
premier, risque hélas de conforter la raréfaction
des vocations ! La présentation du livre
d’Alain Chopin, enseignant en LP, apporte
une note d’optimisme. - Partie 3 : Formation, évaluation des enseignants
Cette partie commence par une histoire de la
formation des enseignants depuis la
Révolution.
Le XIXe siècle est ponctué par la création
des écoles normales, à partir de 1810 pour les
garçons, de 1838 pour les filles et par les lois
Guizot en 1833, Falloux en 1851 et la refondation
par Jules Ferry en 1883. L’article
passe à 1945 sans signaler la fermeture des
écoles normales par Pétain. Et décrit l’évolution
quantitative et qualitative du recrutement
et de la scolarité dans les écoles normales,
tout en signalant avec Antoine Prost
que, de 1951 à 1964, plus de la moitié des
instituteurs ont été recrutés et jetés dans les
classes sans aucune formation initiale.
En ce qui concerne le second degré au XX°
siècle, l’édifice est certes complexe mais
l’article ne dit pas un mot des écoles normales
supérieures de garçons et de filles, ni
de l’ENNA et de la formation des PLP. Il
aurait fallu signaler que la moitié des PEGC
n’avaient aucune formation initiale.
En ce qui concerne la formation continuée, la
création des Irem en 69 puis des MAFPEN
en 81, ainsi que l’ouverture de concours
internes sont passés sous silence. - Le titre de l’article suivant « La formation
des enseignants dans le monde est un peu
trompeur » car les pays survolés sont, à part
la Corée, européens ou américains du nord,
et qu’on n’y trouve ni Russie, Chine, Japon
ou Inde, ni Afrique. - Les articles « Faire ses classes » et « Je suis
jeune prof » soulignent l’importance de
l’épuisement physique et mental des enseignants
débutants, souvent dans les établissements
ou les classes les plus difficiles et suggèrent
des pistes pour y remédier. - Dans la partie « évaluation », on trouve :
une
recherche de critères pour distinguer les
« bons profs » ; un regard très critique sur le
fonctionnement de l’inspection et de la notation
des enseignants en France, avec
quelques propositions alternatives ; une évocation
du projet, abandonné, d’évaluation par
le chef d’établissement ; une étude de l’effet
Pygmalion.
La brochure se termine par
quelques préconisations : conforter l’estime
de soi de l’élève, dédramatiser l’échec ; et
par un florilège de souvenirs, chez des personnalités
très diverses, d’un enseignant qui
les a marqués ; d’où il ressort d’ailleurs
qu’un « bon prof » pour quelqu’un peut être
vu comme déplorable par un autre ; et ceci
aurait pu être dit.