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Jeux de logique

par C. DELEDICQ.

ACL –
les éditions du Kangourou, 2007.

ISBN : 978-2-87694-148-9.
32 pages en 20 × 27.

Les 82 jeux proposés ne ressortissent pas
tous, loin s’en faut, au raisonnement hypothético-
déductif. Ainsi qu’il est précisé
dans l’introduction, dans beaucoup d’entre
eux il s’agit de compréhension d’un texte
écrit, de tri des informations, de précision
du vocabulaire, de rigueur de l’expression ;
mais aussi d’arithmétique élémentaire,
d’organisation d’un calcul, de reconnaissance
de formes et de couleurs. Mais dans
d’autres il y a effectivement un entraînement
à l’usage des connecteurs « et »,
« ou », « non », au raisonnement par disjonction
de cas ou par élimination de possibilités.

Les publics visés sont « les enfants et tous
ceux qui aiment réfléchir et résoudre des
énigmes » ; les niveaux de difficulté sont
étiquetés de une à trois étoiles, et sont
effectivement très contrastés : la plupart
des « une étoile » sont à la portée de tout
enfant sachant lire ; ils voisinent avec des questions de dénombrement classiques en
première ou terminale, résolubles par arbre
ou par tableau, côtés trois ou même deux
étoiles, et avec de véritables casse-têtes.
Toutes les réponses figurent à la fin de l’ouvrage,
mais sans commentaire sur la
méthode. C’est un peu regrettable, car il y a
un risque de confusion, pour le lecteur non
encadré, entre trouver une solution, par
tâtonnements, intuition ou chance, et
prouver que c’est la solution unique. Je me
suis penché à ce sujet sur le jeu n° 11 (quatre
garçons pratiquant quatre sports et utilisant
quatre moyens de transport, avec cinq indications
restrictives) : si un raisonnement
verbal peut conduire à la solution proposée,
pour être certain qu’elle est unique, il
m’a fallu construire laborieusement un
arbre en utilisant certaines contraintes,
puis barrer des branches en utilisant les
autres contraintes.

Dans quelques rares cas, il y a une certaine
ambiguïté dans l’énoncé : par exemple
dans ce même n° 11, si on admet que, dans
la phrase « Pierre et celui qui vient en voiture
n’aiment ni le hand-ball ni le rugby » ,
« Pierre » et « celui qui vient en voiture »
peuvent désigner une même personne,
alors il existe une deuxième solution. Plus
gênant à mon avis, dans le jeu no 6, e) : « le
chiffre des dizaines est 2, son autre chiffre
est un multiple de 8 », il y a deux réponses :
20 et 28 ; or seule la deuxième est donnée,
ce qui risque de donner à de jeunes enfants
des idées fausses, ultérieurement difficiles à
déraciner (et il y a de plus confusion entre
un chiffre et le nombre représenté par ce
seul chiffre). À signaler également la
fâcheuse confusion entre « contraire » et
« négation » : dans le langage courant, le
contraire de « il pleut » est « il fait beau »,
et non pas « il ne pleut pas ».

Ce livre reste néanmoins un précieux réservoir
dans lequel les enseignants de l’école
élémentaire ou de collège puiseront des
exercices ludiques pouvant améliorer la
rigueur de la pensée, et en même temps un
passe-temps intelligent pour petits et
grands.

Marc ROUX

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