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L’ÂGE D’OR DES SCIENCES ARABES
par Ahmed Djebbar,
Éd. Le
Pommier, Collection « Le collège de la
cité ».
184 pages en 10 × 16 et assez gros caractères.
Bibliographie de 14 titres dont quatre
en anglais.
ISBN : 2-7465-0258-5. Prix : 8,5 €.
L’auteur est bien connu, et fort apprécié, de
l’APMEP. Son « petit » livre « fait suite à
une série de conférences tenues à la Cité des
Sciences et de l’Industrie du 7 avril au 26
mai 2005 ». Il a précédé, de peu, une exposition,
sur le même titre, à l’Institut du monde
arabe. Celle-ci, ouverte jusqu’au 19 mars
2006, et coordonnée par le même Ahmed
Djebbar, enthousiasme tous ses visiteurs…
Une courte PRÉFACE explique l’ordonnancement
du livre.
L’INTRODUCTION brosse ensuite à
grands traits l’instauration de l’espace religieux
et politique des califes et du vaste
espace économique associé. Y surgissent des
centres culturels qui brassent et approfondissent
des apports multiples, l’auteur insistant
sur la « phase de traduction ».
Viennent alors sept CHAPITRES :
1. LES MATHÉMATIQUES ou les
sciences de l’exercice (34 pages). Nous y
retrouvons l’époque des traductions. S’y
greffent les contributions arabes … qui ne se
réduisent pas au célèbre traité d’algèbre d’al-
Khwârizmî, ni aux formules de combinatoire
d’Ibn-al-Bannâ. La trigonométrie sphérique
fait alors son apparition (dommage qu’une
formule annoncée dans le livre y soit
oubliée).
2. L’ASTRONOMIE ou la science de la
configuration du ciel (36 pages). L’auteur y
explique notamment fort bien des travaux
antérieurs (système de Ptolémée, …) et tout
ce qui concerne l’astrolabe.
3. LA GÉOGRAPHIE ou la science de la
configuration de la Terre (14 pages) …, qui
n’oublie pas la géographie des itinéraires
religieux et ses conséquences …, cependant
qu’al-Bîrûnî, à la fin du Xe siècle, « expose
huit types de projections cartographiques
dont deux au moins sont de sa propre invention
», … et qu’apparaissent, plus tard, des
« réseaux de coordonnées »…
4. LA MÉDECINE ou l’art du corps et de
l’âme (15 pages)… avec ses innovations et
son développement de la médecine hospitalière…
5. LA CHIMIE ou l’art par excellence (14
pages). Les héritages, les progrès (savons,
…, travail du verre, supports et outils de
l’écriture, sublimations variées, … et découvertes
multiples : d’acides, soude, …).
6. LA MÉCANIQUE ou la science des procédés
ingénieux (16 pages) : automates, horloges,
mécanique hydraulique, technologies
militaires.
7. LES SCIENCES ARABES EN EUROPE
ou l’appropriation d’un savoir nouveau
(18 pages). De la fin du Xe siècle par la
Catalogne, du XIe par le sud de l’Italie, puis
par Tolède et Palerme, … une « circulation »
par la volonté de curieux et chercheurs…
Ainsi ont été diffusés les sciences arabes « à
travers trois vecteurs essentiels : les instruments
scientifiques, les livres et les
hommes »…
MA CONCLUSION :
J’ai parlé au début, de ce « petit » livre
d’Ahmed Djebbar. J’espère qu’on aura prêté
attention aux guillemets.
En effet, petit par sa taille, ce livre ne l’est
pas quant au savoir dispensé, avec une densité
alliée à la clarté et à l’agrément du style.
Ici chaque phrase compte, fait progresser et ravit.
Un « grand » livre, oui ! Merci, une fois
encore, cher Ahmed Djebbar au talent inimitable
et aux immenses connaissances…
Henri BAREIL