sous la direction de Marie-José Durand-Richard.

L’Harmattan, octobre 2011.

310 p. en 15,5 x 24.

ISBN : 978-2-296-05072-3, 31 €.

L’analogie évoque souvent davantage les
formes prélogiques de la pensée que la
rigueur déductive du discours scientifique et
porte une ambiguïté qui renvoie à une subjectivité
incontrôlable dont la science
cherche à se démarquer. Toutefois elle intervient
souvent dans les travaux de culture
scientifique où elle permet de donner à voir
certains résultats sans utiliser une formalisation
trop particulière Cependant, en mathématique
elle peut fonctionner comme moyen
d’invention et de création, à la différence
d’une simple métaphore qui se contenterait
de constater des ressemblances.

Ce volume rassemble dix contributions sur le
rôle et la place de l’analogie dans les diverses
branches de la science de l’antiquité à
l’époque contemporaine :

• 1) Marie-José Durand-Richard, Introduction
  (30 pages), présentation des articles :
  Analogie et science : une proximité quelque
  peu occultée ; la place de l’analogie dans
  l’économie linguistique ; le travail de l’analogie
  dans la démarche scientifique ; historicité
  du statut de l’analogie ; le statut de l’analogie
  en mathématiques ; la théorisation
  scientifique à l’épreuve de l’analogie.
• 2) Philippe Huneman, Sur la conception
  aristotélicienne de l’analogie (30 pages) : le
  problème ontologique ; l’analogie de proportion
   ; les deux analogies ; usages de l’analogie
   ;
• 3) Alexeï Volkov, Raisonnement par analogie
  dans les mathématiques chinoises du premier
  millénaire de notre ère (35 pages) : les
  textes mathématiques ; usage de l’analogie
  dans le raisonnement ; méthode pour le calcul
  des aires ; volume des solides rectilignes
   ; le rôle des paramètres ; du fini à l’infini ;
  volume de la sphère ; calcul emblématique.
• 4) Christian Houzel, Analogie entre théorie
  des nombres et théorie des fonctions (14
  pages) : nombres décimaux et polynômes ;
  nombres décimaux et séries entières ; fonctions
  algébriques et nombres algébriques ;
  prolongements.
• 5) Alain Herreman, L’analogie algébrique au
  fondement de l’Analysis Situs (19 pages) :
  l’analogie algébrique ; Poincaré et l’analogie
   ; postérité de l’analogie.
• 6) Marie-José Durand-Richard, De l’algèbre
  à la théorie des modèles : structuration de
  l’analogie comme méthode démonstrative
  (39 pages) : autour de la légitimité du calcul
  algébrique ; de l’algèbre symbolique à la
  science des opérations ; le principe de transfert
  comme démarche strictement constructive.
• 7) Michel Paty, Les analogies mathématiques
  au sens de Poincaré et leur fonction en
  physique (23 pages) : les analogies mécaniques
   ; les analogies mathématiques ; analogies
  de l’expérience ; analogie, harmonie et
  réalité.
• 8) Claude Comte, Le pouvoir heuristique de
  l’analogie en physique (40 pages) : vers un
  usage raisonné de l’analogie ; la mécanique
  de d’Alembert, Foncenex et Lagrange ; physique
  quantique ; synthèse : penser par analogie
  et penser l’analogie.
• 9) Gilles Denis, L’analogie dans les sciences
  du végétal : à propos des positions de F.
  Fontana et d’A. M. de Candolle sur les maladies
  des plantes (45 pages) : l’analogie dans
  la constructions des sciences du végétal ;
  Fontana et le rejet de l’analogie source d’erreur
   ; de Candolle et le choix de l’analogie-méthode
  scientifique.
• 10) Paul Bromberg, Analogie et métaphore
  mécaniciste en biologie moléculaire (25
  pages) : similitude, métaphore et analogie ;
  exploration de métaphores en biologie moléculaire.

Chaque texte est ponctué de nombreuses
notes et pourvu d’une abondante bibliographie.

Le texte ne précise pas comment les différents
auteurs ont collaboré et quels ont été
leurs échanges.

Les différentes contributions étant largement
indépendantes, le lecteur, étudiant ou professeur
pourra choisir une époque ou une discipline.

L’ouvrage pourra inspirer des travaux pluridisciplinaires avec physiciens, botanistes,
biochimistes, historiens et philosophes.