Les Vallier de Plampinet, fondeurs de cloches
et les autres fondeurs briançonnais Barbe et Gautier
- 25 janvier 2010 -
Les Vallier de Plampinet, fondeurs de cloches et les autres fondeurs briançonnais Barbe et Gautier, par Jean Vallier.
Éditions du Fournel, 2009.
316 pages en 14,5 × 20,5.
ISBN : 978-2-915493-95-5.
L’ouvrage comporte : préface de Pierre
Paccard (fondeur de cloches contemporain),
introduction, 7 chapitres, annexes, bibliographie.
Il est illustré de nombreuses photographies
(certaines en couleurs), facsimilé
de documents, figures géométriques.
Pourquoi présenter ici un livre sur les fondeurs
de cloches ? Parce que les mathématiques
sont omniprésentes dans quatre des
sept chapitres, ainsi que dans les annexes.
L’auteur, descendant d’une longue lignée de
fondeurs (250 ans), est aussi physicien. Il
étudie donc de façon détaillée l’acoustique
des cloches, leur mode vibratoire (les partiels,
pas toujours de fréquences multiples
les unes des autres ; méridiens et parallèles
nodaux ; …), la propagation de leur son
(intervention de l’effet Doppler, amortissement
différent de chaque fréquence), le
rapport entre leurs dimensions et les sons
émis : règle de similitude, établie empiriquement
par le père Marin Mersenne.
Il
nous donne l’enregistrement des spectres
acoustiques des cloches de l’église de
Plampinet, et les commente ; il nous
montre et nous explique les « brochettes »
des fondeurs, tiges où des repères gravés
fournissent les dimensions, et la quantité
de métal nécessaire, pour qu’une cloche
donne une note prédéterminée ; il compare
la gamme des fondeurs à celles de
Pythagore et de Zarlino. Il étudie également
la géométrie des cloches, le tracé de
leur profil à la règle et au compas, et y
retrouve le nombre d’or et le pentagramme
(dont il fournit une construction). Les
annexes contiennent des rappels mathématiques.
Le reste de l’ouvrage est consacré pour l’essentiel à des études généalogiques et historiques, et des inventaires de cloches.
Certains lecteurs pourront être agacés par la surabondance de détails (fac-similé et transcription de contrats, relevé des dimensions et inscriptions sur chaque cloche, …) ; d’autres seront sensibles au charme de l’ancien français, des tournures juridiques désuètes, de l’écriture cursive, ainsi qu’à certaines anecdotes historiques : la réquisition des cloches pour fournir le bronze des canons napoléoniens, la résistance de certains villages qui les sauvent en les enterrant.
On ne peut en tout cas qu’être admiratif devant la quantité et la qualité des recherches accomplies.
Marc ROUX