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Une rencontre avec les candidats à l’élection présidentielle. Editorial du Bulletin Vert 498.
Depuis plusieurs mois, L’APMEP a réintégré la Conférence des associations de
spécialistes. Ce collectif regroupe de très nombreuses associations de spécialistes
dont l’association des professeurs de philosophie et celle d’histoire et géographie.
L’effectif total des adhérents que représente la Conférence n’est pas négligeable. Elle
est pour cela un interlocuteur reconnue des instances ministérielles et également des
médias.
La Conférence s’est réunie plusieurs fois au local de l’APMEP et a produit de
nombreux textes sur des sujets d’actualités, publiés régulièrement sur notre site et
dans le BGV. Certains de ces textes ont également été signés par nos collègues
physiciens et biologistes même s’ils ne sont pas membres de la Conférence.
Regrouper les différentes disciplines pour montrer que les spécialistes peuvent
être unis face à une politique éducative destructrice depuis maintenant cinq années
nous a semblé important. Faire émerger des problématiques communes (modalités
nouvelles d’élaboration des programmes à tous les niveaux, évaluation des
enseignants, formation continue) est indispensable. Montrer que les enseignants ne
sont pas dupes d’une réforme du lycée qui les place dans des situations conflictuelles
au sein même de leur établissement (situation soulignée également par un rapport des
Inspections générales en janvier 2010, c’est dire !) était un enjeu majeur que nous
sommes en train de réussir. Car au sein de la Conférence, malgré des historiques
différents pour chaque association et des enjeux qui pourraient a priori sembler
contradictoires, il y a bien convergence des constats et des idées.
L’APMEP joue au
sein de cette Conférence un rôle moteur, grâce à notre réseau de régionales, grâce à
nos relations avec les IREM que les autres disciplines nous envient, grâce aux
avancées de nos dossiers (création d’une commission nationale de suivi des
programmes en mathématiques, proposition d’un Institut national de formation
continue, textes adressé aux candidats à l’élection présidentielle).
C’est dans cette situation d’esprit et de travail commun que plusieurs associations
de spécialistes ont pu rencontrer quelques représentants des candidats à l’élection
présidentielle. Tous avaient été sollicités, certains ont décliné (l’UMP, les Vert),
quelques-uns ont accepté : François Coq pour le Front de Gauche, Sylvain Canet pour
le Modem, Bruno Julliard pour le PS (absent au dernier moment), Françoise Forgerit
pour Dominique de Villepin. L’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Pierre
Chevènement (malgré le retrait de sa candidature) a également accepté d’être
présent.
Les échanges ont été intéressants. Mais, phénomène étrange (ou rassurant ?), tous
reconnaissent et revendiquent l’importance d’une Éducation nationale comme
Institution de la République. Tous souhaitent rebâtir l’enseignement au Primaire et au
collège. Tous promettent de revenir sur une réforme du lycée jugée injuste, tous
dénoncent les conditions de la mastérisation et d’entrée dans le métier. Bien entendu,
on ne peut attendre de promesses de campagne que ce que l’on est capable d’espérer.
Mais il est clair que l’actuel ministère se trouve bien esseulé dans sa politique
éducative unanimement rejetée. Au moins, c’est à cette conclusion qu’une telle
rencontre aura pu permettre d’arriver et elle aura pu le montrer publiquement.
Le travail de l’APMEP au sein de la Conférence ne s’arrêtera pas à la fin de la
campagne électorale. Il sera primordial de montrer, dans des moments où les DGH
sont discutées dans chaque établissement avec difficultés et contraintes, que les
enseignants ont la capacité de se mobiliser sur des valeurs communes et non
uniquement de corporatismes disciplinaires.
C’est à cette condition que nous aurons gain de cause dans une réforme
indispensable et concertée de l’Éducation nationale.