Compte rendu de la commission lycées du 21 janvier 2001

I. La classe de première L

a) L’épreuve de mathématiques du baccalauréat

Dans la plupart des académies, les questions posées aux IA-IPR ou aux I.G lorsque l’occasion s’en est présentée, sont restées sans réponse.

Les professeurs demandent une clarification des exigibles : il semble que l’Inspection Générale ait la volonté d’observer les voies explorées par les enseignants, et de laisser se dégager une voie majoritaire : ceci n’est pas acceptable pour un programme devant être évalué au baccalauréat dans cinq mois.

En résumé : Les professeurs ont besoin de précision sur l’évaluation au bac, et sur le temps à consacrer à telle ou telle notion. Or la question de l’évaluation ne peut être détachée de celle des contenus : la multiplicité des intervenants (GEPS, DESCO, IG, CNP et cabinet ministériels successifs) rend l’harmonisation difficile.

b) L’option math en L

En raison de la date tardive à laquelle a été annoncée la réouverture de cette option, et de l’absence de moyens attribués aux établissements, cette option :
 n’a été que rarement proposée,
 n’a pu que rarement être choisie par les élèves, qui avaient déjà fait leurs vœux.

Comment informer les élèves et les familles de l’existence de cette option ? C’est bien sûr le rôle de l’institution, et la DESCO doit donner rapidement aux chefs d’établissement des directives claires dans ce sens. Mais deux ou trois précautions valant mieux qu’aucune, et l’APMEP fera une information sur la question auprès de ses adhérents.

1) programme de l’option en terminale est-il défini ? Comment sera-t-elle évaluée au BAC ? : Il ne faudrait pas que le scénario catastrophe de cette année en première se répète l’an prochain. C’est pourtant ce qu’il y a tout lieu de craindre.

2) Et pour les malheureux futurs redoublants de terminale L ? Là encore il semble bien que rien ne soit prévu (de même que pour la seconde langue en S)

L’APMEP a fait un courrier (voir dans ce BGV) au ministère et aux différentes instances concernées.

II. Le projet de programme de TS

D’abord une bonne nouvelle : Il semble que le GEPS ait enfin compris que les enseignants ont besoin d’une formation lourde en Statistique. Reste à en trouver les moyens, les formateurs et les modalités.

Revenons à la consultation interne à l’APMEP.

Les retour-courrier font état en priorité
 de la lourdeur des programmes.
 du sentiment d’empilement de notions « rencontrées » plus que d’un tout cohérent de connaissances approfondies.
 de l’absence de prise en compte du temps d’apprentissage, d’appropriation et de mise en œuvre des connaissances.
 d’un questionnement très dubitatif sur l’efficacité d’un tel programme pour attirer les jeunes vers la science.

Du fait de l’absence lisible d’exigibles, on distingue difficilement ce que recouvrent certains intitulés, comme la continuité ou les limites (la notion n’est pas définie et apparaît lors de l’étude des fonctions ln et exp). Que devront savoir les élèves ? Comment seront évaluées ces connaissances ?

L’année de terminale n’est sans doute pas la plus indiquée pour « une première approche » d’objets ou de notions qui seront mieux définis plus tard, même si dans le principe l’APMEP défend l’idée qu’il faut « plusieurs couches » pour une appropriation solide des savoirs.

L’hypothèse de travail du GTD semble être du type « les élèves ne réussissent pas parce qu’ils s’ennuient, et ils s’ennuient parce qu’on ne leur donne pas assez à manger ». Si tel était le cas, il faudrait relever la contradiction flagrante entre ce discours et celui qui avance : « donnons du temps pour faire réfléchir les élèves ». A ce propos l’importance, en terme de formation de l’élève, de la partie géométrie, devrait être explicitement mise en relation avec les compétences à développer en première et terminale.

La question a été débattue aussi de la cohérence du programme : Il est peut-être cohérent dans son développement sur le papier, mais comme on n’aura pas le temps de le mettre en œuvre on risque de se retrouver à nouveau avec un catalogue. Le rôle de la spécialité pourrait être ici : donner aux élèves qui le souhaitent un aperçu de ce qu’est que faire des maths pour un mathématicien. En prenant garde que les outils nécessaires aux physiciens ne se trouvent pas dans la spécialité.

Dans le « retour » de la continuité, certains ont vu une expression de l’effet balancier, qui pourrait donner raison aux éternels conservateurs, or l’approche par les suites est radicalement différente.

Les outils logiciels sont mentionnés dans le préambule, mais leur usage n’apparaît dans aucun commentaire, ni comme moyen d’approche, ni d’exploration et d’aide à la conjecture.

Finalement une question essentielle se pose : Pour qui, pour quoi, fait-on un programme ? Le collège unique, la seconde indifférenciée, et, depuis la fusion C-D, la terminale scientifique unique, sont-ils tellement pertinents ? Quelle est la finalité de cette filière S : filière scientifique ou filière d’élite ? les SVT doivent-elles obligatoirement être associées à la physique et aux mathématiques ? On a tous des exemples d’élèves de profil littéraire passionnés de biologie. Avec un programme d’histoire-géo très lourd, et maintenant deux langues vivantes obligatoires, les élèves « normaux » ne peuvent pas faire face dans de bonnes conditions. Et les professeurs vont en être réduits à bachoter toute l’année.

Alors une autre question essentielle suit logiquement : Que doit-on évaluer , et comment doit-on l’évaluer ? Tant que l’évaluation finale n’est pas modifiée, les mêmes problèmes se reposeront. Car distinguer les compétences acquises en terminales de celles évaluées au bac (en gros la situation actuelle ?), c’est faire preuve d’une grande hypocrisie : on ne peut pas en vouloir au professeur qui travaille sur annales. il faut donc proposer au bac des exercices laissant une place à l’expression des compétences. ce qui veut dire :
 proposer tout au long de l’année des exercices laissant l’initiative du choix des outils,
 évaluer cette compétence (autonomie) au bac.

Pour en finir avec l’évaluation, notons qu’une fois de plus rien de clair n’est dit sur les calculatrices. Soit on demande aux enseignants de faire acquérir des compétences en matière de programmation (tableur, boucle, récursivité, etc..), et on évalue ces compétences au bac, soit on abandonne l’idée d’un usage intelligent des calculatrices : il faut le dire.

L’essentiel en cinq lignes :
 Le projet est trop lourd, il faut le réduire.
 On demande le rétablissement de l’horaire, pour pouvoir faire mieux, et avec plus de plaisir. Car moins d’heures de maths, c’est le retour obligé aux cours magistraux, et plus de travail à la maison. C’est aussi un handicap supplémentaire pour les élèves ne bénéficiant pas d’un environnement social et culturel favorable.

S’il faut donner un avis concernant des allégements de programme l’an prochain en TS :

Le programme de première S de cette année, dans les conditions horaires existantes, ne pourra être bouclé (sauf à coups de polycopiés, ou « au pas de charge » et par le professeur seulement)

On est plutôt pour l’allégement de pans entiers du programme, mais ce n’est pas à nous de choisir.

L’argument de Cl. ROBERT : « ce n’est pas grave si le programme n’est pas terminé » ne tient pas pour la terminale. Il n’est pas question que ce soit le professeur qui ait la responsabilité du choix.

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