Compte rendu de la rencontre APMEP/Cabinet du ministre

M. Nembrini, conseiller de M. de Robien, nous a reçus, à notre demande, le 8 juillet 2005. L’APMEP était représentée par Michel Fréchet, président, Catherine Combelles, responsable de la commission Lycée, Bruno Descroix et Marc Roux, membres du bureau.

M. Nembrini, qui était déjà conseiller de Luc Ferry, se souvient des échanges avec Michel Fréchet en 2002.

Michel Fréchet expose nos différents sujets d’inquiétude (en précisant que l’APMEP est porteuse de propositions) :
-Désaffection pour les filières scientifiques.
-Inadéquation horaires/programmes : il rappelle qu’en 2002, M. Nembrini considérait que les heures de TPE compensaient la diminution d’horaire en terminale S ; mais les TPE y ont disparu...
-Caractère non-scientifique de la section S, qui ouvre aussi bien à khâgne qu’à maths sup : le nombre excessif des matières conduisant à l’écœurement des élèves.
-Problèmes concernant le bac S :

  • ROC trop difficile (moyenne : environ 1, sur 4 points) ; l’APMEP demande un exercice dans lequel tout élève moyen puisse réinvestir ses connaissances.
  • calculatrices à grande capacité de mémoire : elles permettent de stocker tout le cours ; il faut les interdire. L’IG propose un TP de maths sur calculatrice (comparable aux TP de physique et SVT), l’épreuve de maths se faisant alors sans calculatrice : idée à creuser.
  • déséquilibre des notes entre maths (7 à 8) et SVT (13) : d’où choix massif de la spécialité SVT.

M. Nembrini interrompt cet exposé pour souligner qu’il y a deux sortes de problèmes, les uns techniques, les autres de fond.

Redéfinition et rééquilibrage des sections : M. Nembrini reconnaît l’échec de la revalorisation de la voie L : le renforcement de l’option maths n’a pas suffi à y retenir les bons élèves ; il reste la dissymétrie fondamentale quant aux débouchés, d’où la préférence pour S de ceux qui veulent retarder le choix.
Nous présentons les propositions de l’APMEP dans ce domaine : différenciation de la section S en plusieurs voies, l’horaire de maths augmentant dans la voie S-maths, pouvant rester stable dans les autres ; simplification du bac, par réduction du nombre d’épreuves finales. Pour M. Nembrini cette simplification n’est pas du tout à l’ordre du jour, les jeunes rejetant le contrôle continu ; et le bac ne doit pas impliquer une orientation trop précoce, qui entrerait en contradiction avec le but affiché de donner plus de formation générale à tous. Nous soulignons que, dans la situation actuelle, les élèves scientifiques non-littéraires sont bloqués, et que la présence en S de littéraires fait baisser le niveau scientifique. M. Nembrini nous demande si chaque discipline au lycée a pour but de poursuivre des études dans cette discipline : non, mais, en S, elles devraient, à tout le moins, préparer aux études en sciences.

Une intervention sur la dualité souffrance/plaisir dans les études nous conduit à évoquer l’option sciences, en insistant sur le fait que c’est une proposition de l’APMEP, soutenue et portée par le collectif Action Sciences. M. Nembrini semble ignorer qu’elle est expérimentée à grande échelle dans l’académie de Montpellier, et plus ponctuellement ailleurs. Il se montre très intéressé par cette idée, à condition qu’elle ne détermine pas l’orientation de façon rigide : on doit pouvoir entrer en S sans avoir suivi l’option sciences, et pouvoir s’orienter vers d’autres sections après l’avoir suivie ; nous l’assurons de notre convergence de vues à ce sujet ; il pose des questions sur son organisation ; il se renseignera auprès du rectorat de Montpellier ; il voit dans cette option un espace de liberté pédagogique, notion à laquelle il tient beaucoup. Cependant, dit-il, il faut étudier d’avance les possibles conséquences négatives de toute décision, ce qui n’a pas été suffisamment fait en ce qui concerne les TPE (trop de liberté des élèves d’où, entre autres, mise à l’écart des maths). Pour l’option sciences, une question se pose par rapport à l’option MPI : la remplacera-t-elle ? l’inclura-t-elle ?

Michel Fréchet propose ensuite la création de groupes de suivi des programmes, et remet à M. Nembrini un court texte dans ce sens. M. Nembrini répond que c’est une « vraie question », et que notre proposition est intéressante. Il confirme la disparition du CNP, à l’occasion de la création du HCE. Le décret devrait prévoir la création d’un comité consultatif ; les associations comme la nôtre y seront-elles représentées ? « On n’en est pas là ».

Nous évoquons ensuite rapidement les problèmes de la place des maths :
-dans les thèmes de convergence (la présence d’un IPR de maths dans chaque groupe, obtenue par le doyen de mathématiques, devrait l’assurer).
-dans les programmes de collège (les maths font-elles partie des sciences ou de l’EPS ?)
-dans le socle commun : pour M. Nembrini le socle se détermine en fonction des programmes et non l’inverse ; ce n’est pas un SMIC culturel, nous affirme-t-il.
-dans le DNB (diplôme national du Brevet) : le nouveau DNB est pour 2007 ; en 2006, il sera à peine réaménagé, pour tenir compte des classes de découverte professionnelle. Il devra permettre de mesurer la maîtrise de ce qui est indispensable à tout citoyen en LP.
-dans les sections STI : une rencontre inopinée avant notre entrevue nous a appris que le groupe correspondant est en sommeil : il faut le réactiver.
Ces questions seront approfondies dans un autre entretien, ultérieurement.

Nous évoquons rapidement, en fin de séance, les points suivants :
-la question du délai de 48 heures pour la diffusion des résultats du bac, et d’éventuelles conventions, pour cette diffusion, signée entre des rectorats et un site payant.
-l’aide individualisée en 2nde  : nous constatons qu’elle fonctionne mal et est peu efficace, moins efficace que les modules qui l’ont précédée, en tout cas lorsque ceux-ci n’étaient pas de simples dédoublements. M. Nembrini et M. de Robien attachent beaucoup d’importance à l’aide aux élèves en difficulté ; ils veulent combattre les sorties sans qualification ; dans ce domaine comme ailleurs, ils prônent la liberté pédagogique, l’inventivité pour la création de dispositifs (dans le cadre des moyens existants). Nous demandons pour cela un appui moral, un affichage plus clair de cette incitation ministérielle, pour faire face à certaines résistances des équipes administratives. Le conseil pédagogique jouera un rôle dans ce domaine ; il n’y aura pas de dispositif imposé ; les bonnes pratiques ne seront pas généralisées de force. Nous demandons également une évaluation de ces dispositifs d’aide.

Sur un plan général, le nouveau ministre se donne pour tâche d’appliquer la loi Fillon, mais seulement après avoir écouté et échangé. Nos propositions lui seront retransmises ; « au ministère, on n’invente rien, on écoute et on prend des idées ». M. Nembrini conclut en affirmant son attachement à l’Education Nationale, qui ne doit pas se limiter à l’instruction publique.

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