L’option sciences en question.

A l’heure où, dans de nombreux lycées, fonctionne l’option sciences avec satisfaction et en parfaite complémentarité avec les autres options de détermination, à l’heure où de plus en plus de professeurs volontaires et enthousiastes des trois disciplines scientifiques, tentent de créer à leur tour cette option dans leur établissement, il est important que l’APMEP continue à apporter à tous le soutien dont ils ont besoin et les argumentaires nécessaires pour faire face aux oppositions qui peuvent naître. Notre site contient à ce sujet un dossier complet sur l’option sciences [1]
, la lecture des brochures 150 et 154 « pour un enseignement problématisé des mathématiques au lycée » ainsi que la brochure 151 « les narrations de recherche de l’école primaire au lycée » permettent d’appréhender la philosophie sous-tendant cette option. La démarche scientifique est au centre de cette option où interviennent conjointement les sciences physiques, les sciences de la vie et de la terre et les mathématiques [2]. Cela représente en soi une nouveauté pour les élèves de seconde.

Rappelons, par ailleurs, que le collectif ActionSciences [3] qui rassemble la quasi-totalité des associations et sociétés savantes d’enseignants et de chercheurs scientifiques demande la création officielle de cette option et ceci depuis plusieurs années.

Est-il interdit de vouloir lutter contre la désaffection pour les études scientifiques ? N’a-t-on pas le droit de vouloir disposer de plus de temps pour faire des sciences autrement, pour faire dialoguer trois disciplines scientifiques ?

Tout comme le SNES, L’APMEP regrette que ces objectifs ne puissent être atteints au collège et en classe de seconde. L’horaire de mathématiques en particulier, de sciences en général, très insuffisant et en baisse constante dans ces classes en est la cause principale. C’est la raison pour laquelle l’APMEP accepte le principe d’une pétition commune avec les syndicats, demandant l’augmentation de ces horaires. Est-ce une raison suffisante pour rejeter toute autre solution permettant l’amélioration de l’enseignement scientifique ?

L’argument qui consiste à affirmer que la série S est marquée par la ségrégation sociale et faire croire que l’option sciences pourrait encore accentuer ce phénomène ne résiste pas à l’examen de ce qui se passe sur le terrain. D’autres options jouent déjà à merveille ce rôle. Tout professeur, tout élève, sait qu’il suffit de choisir certaines options, dites de détermination, comme le chinois ou le théâtre pour contourner la carte scolaire et être, la plupart du temps, dans une classe d’élite. Qui a dénoncé ces pratiques ?

Voici ce que dit Pierre Laszlo sur la recherche scientifique dans le phénix et la salamandre :
« La recherche scientifique se nourrit de talents et aptitudes les plus variés. Elle ne se distingue pas en cela d’autres champs de créativité, qu’il s’agisse d’architecture, de peinture, de création d’entreprise, de musique ou de poésie. Et l’on pourrait établir une analogie pertinente entre les différentes façons de mener cette recherche d’une part, et la distinction qui peut être faite, par exemple, entre l’intensité de la décharge d’énergie sur un cent mètres plat et l’effort soutenu du coureur de fond, ou encore entre un cheval de trot et un cheval de labour.
En effet, les deux tempéraments que cette analogie met en scène sont tous deux nécessaires, dans leur complémentarité, à la recherche scientifique. Il faut des explorateurs pour découvrir des gisements. Et il faut aussi de grands esprits d’une autre nature, moins vivaces mais plus méthodiques, pour les exploiter. »

L’option science, en sa souplesse, permet aux deux tempéraments de s’exprimer et sans avoir la prétention de la recherche scientifique donne à l’élève l’opportunité d’élaborer une activité de résolution des problèmes, d’apprendre à le poser –à bien le poser-, d’éprouver la joie de la découverte et de la satisfaction de franchir des obstacles avec persévérance. Tout cela existe aussi dans les cours du tronc commun, mais l’absence de programme et les objectifs de l’option Science devraient permettre de mieux s’y livrer et notamment d’y ré-intéresser des élèves qui, sur ces plans, auraient décroché. Ainsi l’option Science permet-elle de renforcer le développement en cours « classique », des capacités de démarche scientifique, et cela, d’abord, pour des « faibles » en maths ! D’être pluridisciplinaire, l’option sciences permet de favoriser l’analogie qui est ce mouvement de l’esprit indissociable de toute démarche scientifique. Car l’analogie permet de comparer des objets, de les catégoriser quelle que soit leur nature initiale. L’option sciences prédispose les esprits à devenir de nouveaux explorateurs aptes à reconnaître les nouveaux territoires que la pluridisciplinarité permet d’entrevoir et dont la société de demain à tant besoin.

Cependant, des voix s’élèvent et cherchent à remettre l’option sciences en question. Le SNES dans son numéro 632 de l’US dénonce clairement et violemment sa légitimité. Le comité de l’APMEP, réunie fin mars, a adopté à l’unanimité de ses membres une réponse qui se trouve avec le relevé de décisions.

Cette attaque surprenante par sa soudaineté et sa virulence nous interroge, car pourquoi défendre davantage des options mono-disciplinaires et spécialisées au détriment d’une option sciences, pluridisciplinaire ? Est-il inconvenant et politiquement incorrect de constater que l’option sciences réponde à un besoin comme l’attestent les demandes de plus en plus nombreuses des élèves ?
L’APMEP s’oppose aux voix qui cherchent à rompre la dynamique créée par l’option Science car au final ce sont les élèves qui s’en trouveront lésés.

La loi encourage l’innovation ; le SNES, loin de la favoriser, nie complètement en exprimant son opposition le travail accompli jusqu’à présent par les équipes pluridisciplinaires de professeurs volontaires, et souvent militant du SNES, pour cette expérimentation.

L’option sciences est actuellement dans sa phase expérimentale. L’APMEP réclame sa généralisation et son officialisation, mais en même temps, demande une évaluation nationale, déjà lancée d’ailleurs dans l’académie de Montpellier, afin d’apporter aussitôt les rectifications et ajustements utiles et de prévoir une formation des maîtres adéquate.
Cela, dans le seul but de donner ainsi aux élèves de seconde la possibilité d’une réelle détermination, comme il en existe pour les autres séries, pour la filière scientifique et de leur permettre aussi de faire plus de sciences parce qu’ils le désirent. Enfin, n’oublions pas ceux qui, après l’option sciences, ne feront pas de sciences mais en tireront bénéfice pour leur culture générale.

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