Rencontre avec l’Inspection Générale le 25 octobre à La Rochelle

Depuis plusieurs années désormais, lors des journées nationales, le bureau rencontre l’inspection générale. Lors des journées nationales de la Rochelle, nous avons rencontré Jacques Moisan et Brigitte Bajou.

APMEP : La façon de communiquer sur le dossier de la réforme du lycée est détestable. Nous pensons qu’il ne faut pas se faire d’illusions, et que même si certains élèves auront peut-être plus d’heures de mathématiques, l’offre globale d’enseignement de mathématiques risque fort de diminuer.

IG : Les enseignements généraux sont resserrés pour faire réussir tous les élèves ; il y aura parallèlement un peu plus de liberté pour proposer plus de maths à ceux qui veulent en faire d’avantage. De toute façon, cette classe de seconde ne marchait pas. Le programme était trop ambitieux.

APMEP : Les notions de mathématiques enseignées à tous vont être réduites. La marche entre l’entrée au lycée et la sortie va-t-elle de ce fait s’élever ? Où sera-t-elle désormais ? Entre la seconde et la première ou entre la terminale et la première année d’études supérieures ?

IG : Vous ne pouvez pas réclamer plus d’horaire pour tous à la fois. Globalement, il n’y aura pas moins de maths, parce que ce sera avec des élèves motivés pour faire des maths. Attendons de voir. Il y a actuellement 4h en seconde, si l’on ne tient pas compte de l’heure d’aide individualisée, on verra s’il y aura 3h, 3,5h ou 4h. Le pire n’est pas certain. Il est en outre acquis qu’il n’y aura pas de tronc commun en mathématiques dans le cycle terminal.

APMEP : Un élève qui souhaite faire des études d’économie par exemple, pourra-t-il éviter un enseignement de sciences physiques tout en faisant plus de mathématiques ?

IG : Sciences éco et maths, ce serait possible. Vers la fin de l’année, nous y verrons plus clair. Le ministre a rendez-vous avec les lycéens le 15 novembre. Le ministre s’appuie sur les lycéens. Nous y verrons plus clair aussi sans doute sur la première et la terminale. Pour l’instant nous n’avons aucune information sur la question des dédoublements. Dans les audits de modernisation, il est prévu qu’il n’y ait des demi-groupes que pour les TP.
L’informatique est dans le bloc scientifique. Mais il n’y a pas de professeur d’info. Cet enseignement ne sera pas assuré par les professeurs d’éco-gestion. Il s’agit d’informatique scientifique, « science informatique ». Il est formateur d’écrire des algorithmes et les faire fonctionner. II y aura certainement de l’informatique à l’intérieur aussi des programmes de maths. C’était déjà préconisé dans le rapport Kahane.

APMEP : Y aura-t-il un GEPS constitué pour l’écriture des programmes ? Les associations de spécialistes seront-elles consultées ?

IG : Je ne peux pas répondre. Il y aura des programmes transitoires en seconde pour l’année 2009. Mais il n’y aura pas de consultation sur les programmes provisoires, mais il y en aura une sur les programmes qui se mettront en place en 2010. JP Bourguignon fera la conférence d’ouverture au colloque en novembre (unité et diversité des mathématiques). Ce n’est pas l’IG qui va décider en totalité des contenus des programmes, l’IG peut être plus ou moins présente, et on est en ce moment dans une phase où l’IG est assurée d’être présente, mais les programmes ne seront pas écrits par l’Inspection générale, on est dans une phase où l’IG sera présente, mais ne l’écrira pas. La commande du ministère pour fin novembre est un programme provisoire de seconde pour l’année 2009 2010, puis sera écrit le véritable programme de seconde, puis les programmes de première et terminale. Le groupe n’est pas encore désigné. Ce qui est certain, c’est que l’on ne va pas jeter la totalité du programme actuel.

APMEP : Nous avions l’impression que vous aviez des idées.

IG : Pas de vecteurs pour tous, probabilités indispensables, fonctions de référence limitées.

APMEP : Une idée pour le programme de maths du tronc commun en seconde pourrait être l’esprit du programme de STG : beaucoup de lectures graphiques, des calculs de pourcentages et de taux, des probabilités et des statistiques. On ne peut pas se passer des fonctions. Quelle sera la place du calcul ? Y aura-t-il de la géométrie dans l’espace, la réflexion sur horizontal et vertical est intéressante ?

IG : L’espace n’est pas utile pour tous. Mais c’est une réflexion à mener. On pourrait se contenter des connaissances de collège.

APMEP : Quelle sera la place de la démonstration ? La difficulté en première, c’est la rédaction de la démonstration.

IG : Des maths sans raisonnement, ce serait stupide. Le problème c’est ce que l’on peut exiger en termes de rédaction.

APMEP : Il y a un manque en calcul. Quelle sera l’articulation entre les enseignements généraux et les modules : il va falloir être attractif tout en montrant ce que sont des maths un peu plus poussées ? Vous aviez parlé, lors d’une intervention à Toulouse, de la possibilité d’introduire de l’algèbre linéaire.

IG : Il n’est pas question d’introduire de l’algèbre linéaire en seconde. On en a parlé à Saint-Flour, en particulier avec Daniel Perrin, mais introduire du calcul matriciel comme en ES, ce n’est pas hors de portée.

APMEP : Le socle de commun a été lancé très vite. Le soufflet est retombé. La dynamique est arrêtée. Où en est-on ? Les livrets d’évaluation vont-ils être distribués ?

IG : En ce moment, il n’y a pas de dynamique nationale, nous butons sur la question du brevet. Quand il y aura une nouvelle épreuve du brevet, cela évoluera. Les programmes vont s’appliquer à la rentrée prochaine. En maths, il y aura des inter-académiques sur le collège (Avignon en décembre). Le thème en sera : les nouveaux programmes de troisième ; la liaison avec la seconde… Le livret de compétences a été fait au mois de juillet… Nous attendons la suite. Cette année, il n’y aura pas d’évaluation du socle. Nous allons revenir au décret, avec un seul palier.

APMEP : Que devient l’épreuve de travaux pratiques au baccalauréat ?

IG : L’épreuve pratique au bac S n’a pas pu être généralisée dans les conditions que nous avions prévues. Le cabinet n’a pas souhaité qu’on intervienne, nous ne l’avons su que très tard. La lettre aux recteurs était prête, le dossier n’a été débloqué qu’au mois de septembre. Le cadrage est à peu près le même que l’an dernier. Mais l’épreuve se déroulera en mars. Certains lycées l’organiseront pour d’autres séries. Ce type d’épreuve sera incontournable pour les modules à venir. Nous allons sans doute vers une part de contrôle en cours de formation.

APMEP : Vous avez annoncé à la tribune la fin de votre mandat. Qui sera votre successeur ?

IG : L’élection du doyen se fait au mois de mai ; c’est un vote du groupe, et le ministre suit généralement le vote du groupe.

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