Retours sur la PÉDAGOGIE DIFFÉRENCIÉE
supplément au numéro de novembre 1997 des Cahiers pédagogiques.
48 pages en A4.
Très bonne présentation. N° ISSN 008-042X.
Prix 30F. Vente au numéro :Cahiers pédagogiques, 58 Bd Jules Verne 44300 Nantes.
Abonnements : S’adresser à CRAP-Cahier pédagogiques, 10 rue Chevreul, 75011 Paris.
On ouvre sur une transparente parabole
de douches, d’Alain Bouvier, ainsi
conclue : "Heureusement, dans l’enseignement,
nous n’avons pas de douchocrates,
chaque élève peut se doucher -
pardon, peut apprendre - au rythme qui
lui convient" [attention, me semble-t-il,
au sens de "convenir" : cela peut
dépendre d’autre chose que de l’humeur
du moment...].
Jean-Michel Zakhartchouk précise
ensuite "un défi très actuel" : "Comment
faire pour que tous les élèves de France
s’approprient les savoirs indispensables
et une culture commune sans laquelle il
n’y a que ségrégation et société à deux
vitesses... ?"
Est-ce là une légitime mais folle ambition
?
Ce numéro des Cahiers s’emploie à
nous expliquer :
ce que signifie vraiment ”différencier
la pédagogie”
des dispositifs pour différencier
des entrées différentes, notamment
par des exemples, selon cinq disciplines,
"d’une multiplication des
voies d’accès à un même objectif".
l’actualité de la pédagogie différenciée.
Cela mobilise quelque 40 auteurs pour 44 textes (dont une savoureuse citation de Grégoire le Grand sur "les difficultés de la différenciation" !).
Il m’est impossible d’en rendre compte : c’est trop dense, tout me semble important et réclamerait l’in-extenso.
Je citerai cependant deux passages :
- Philippe Perrenoud invite à "faire son deuil" de neuf choses, parmi lesquelles "les certitudes didactiques", et "le splendide isolement" de l’enseignant ("il est difficile de différencier tout seul...").
- "Le modèle du sablier", de J.P. Astolfi : "Pour pouvoir différencier les approches, il faut clarifier l’idée centrale, faire son deuil de tout ce que l’on aurait envie de dire, dans une logique expositive, sur le sujet considéré. Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on pourrait dire, mais les points clés, les "nœuds de ce qu’il y a à s’approprier. D’où le modèle du sablier..." : On y entre, un "travail "d’ascèse", de décantation du contenu" conduit au goulet central où se "détermine le noyau dur”, le savoir à apprendre", puis on s’en échappe en un "travail de diversification des approches selon les nécessités du public."
Ce vivant plaidoyer pour une ”pédagogie
différenciée” n’en cache pas les difficultés.
Cela lui permet de mieux les affronter. Il ne saurait laisser indifférent aucun enseignant, surtout ceux de la scolarité obligatoire.
Henri BAREIL