Au fil des maths HS n°1 Éditorial du bulletin de l’APMEP

 

Venez et vous verrez !

 

C’est une tâche sérieuse que d’avoir à accueillir de nouveaux lecteurs ; je l’endosse avec joie. Elle est le juste retour de la main qui m’a été tendue lorsque j’ai pour la première fois bravé le sol des Journées Nationales de l’APMEP.

Je suis professeure des écoles et j’avais cru bon alors d’ajouter une mention au crayon sur l’étiquette d’identité qui m’avait été remise à l’inscription : « Nulle en maths ». Cette mauvaise fanfaronnade servait à prévenir tout interlocuteur que la discussion risquait de faire flop s’il s’aventurait sur des sujets très mathématiques.

Il existe encore des enseignants du premier degré qui vivent cette contradiction remarquable d’être les premiers enseignants de mathématiques et de se sentir illégitimes à les enseigner. Nulle en maths, cela en dit long sur la relation que bon nombre de Français entretiennent avec le souvenir de l’enseignement de cette discipline puisque la rencontre avec les mathématiques s’affirme en premier lieu dans le cadre de l’institution scolaire. Notre système scolaire engendre des professions qui utilisent au quotidien des notions mathématiques, les manipulent, les partagent, les enseignent ; il façonne malgré tout des dépréciations profondes sur l’échelle intime du rapport aux mathématiques. La phrase que j’aurais volontiers écrite au sortir des trois jours de conférences et d’ateliers était tout autre : « C’est ça les maths ! ». Ainsi les activités mathématiques demandaient de confronter des raisonnements et des savoirs techniques, de construire la capacité à choisir des moyens efficaces, rigoureux et même jolis d’accéder à un résultat valide, et non de brandir ce résultat comme seul fruit de l’activité. Faire des mathématiques, ce serait dorénavant une perspective de questionnement collectif au sein de ma classe.

À l’APMEP, la posture d’autorité que l’on rencontre fréquemment dans le rapport social de celui qui sait vers celui qui ne sait pas, n’a pas de raison d’être. En premier lieu du fait de toute absence de hiérarchie (dont on connaît la force de verrouillage pour la construction d’une coopération). Ensuite, de par la reconnaissance de l’identité professionnelle de chacun. Être professeur des écoles ou professeur de collège et de lycée, enseignant du supérieur, implique des gestes professionnels spécifiques et une aptitude didactique distincte ; s’il existe une posture dogmatique au sein de l’association, c’est celle-là.

J’ai plaisir à témoigner des temps de partage et d’échanges qui caractérisent les groupes et leurs discussions. J’ai la certitude qu’ils contribuent à la capacité d’engagement dans l’exercice de notre métier et à notre faculté de mise en mouvement, de renouvellement et de joie à construire une vie avec nos élèves. Adhérer à l’APMEP, c’est une amorce forte dans la possibilité d’un épanouissement professionnel fait d’expérimentations, de questionnements et de choix. C’est aussi certainement une possibilité de couper court à la reproduction d’une image des mathématiques puissamment sélective et potentiellement élitiste.

Ce hors-série d’Au fil des maths a la capacité de présenter cette force du collectif. Il est une fenêtre ouverte sur quelques ressources pour la pratique de classe et exalte la capacité de partage et d’échange du groupe. Il est une invitation à prendre part à la construction : bienvenue à tous ! Et au grand plaisir de vous rencontrer !

 

© APMEP Octobre 2021


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