Au fil des évènements le Bac S 2011

La session du baccalauréat 2011 laissera un souvenir indélébile aux élèves, candidats de la série S, aux collègues qui les ont formés pendant l’année, aux correcteurs qui se sont trouvés dans une situation bien délicate et à tous ceux qui sont attachés au baccalauréat.

Le BGV n° 159 relate les évènements. Exceptionnellement, nous mettons en ligne deux textes issus de ce BGV d’été.

 

À l’heure de parution de ce BGV, les évènements se sont calmés et laissent un gout d’amertume que la chaleur de l’été ne permet pas d’effacer entièrement.

À l’heure d’écriture de ce BGV, le feu déclenché par la fraude à l’épreuve de mathématiques du baccalauréat S vient de s’achever. Un retour sur ces moments exceptionnels est nécessaire, quelques explications attendues.

Mercredi 22 juin 2011 a été une étrange journée. Les journalistes ont appelé le local de l’APMEP dès le début de la matinée au sujet d’une fraude à l’épreuve de mathématiques de la section S. Renseignements pris, il s’agissait bien d’une fraude, mais non encore officiellement confirmée. Une déclaration du ministre de l’Éducation nationale devait avoir lieu à 11h30.

L’APMEP, interrogée avant cette heure par de nombreux journalistes, ne pouvait rien dire, bien entendu. L’imminence d’une annulation de l’épreuve ne faisait aucun doute et nous nous apprêtions à soutenir cette position qui eut été courageuse. Pourtant, à la surprise générale, le ministre décida ni d’annuler ni de réorganiser l’épreuve. Après consultation rapide mais assez large, le bureau de l’APMEP a décidé de demander officiellement l’annulation de l’épreuve. Un communiqué allant dans ce sens fut immédiatement envoyé à l’adresse électronique du ministre, mis en ligne sur notre site et diffusé à la presse. Un courrier plus détaillé fut également rédigé dès le début de l’après-midi. La Société mathématique de France (SMF), contactée dans le même temps, décida immédiatement de soutenir et cosigner notre lettre.

Ainsi, en quelques heures, le ministre fut averti, d’une part de notre volonté d’aider dans l’explication qu’il eut fallu immanquablement donner aux élèves et à leurs parents pour lesquels l’annulation allait s’avérer difficile (nous en étions conscients), d’autre part pour aider les collègues correcteurs dans une correction de copies écourtée.

Mais nos courriers restèrent lettre morte et aucune réponse (même pas un accusé de réception) ne fut envoyé, ni de la part du ministre, ni de celle de ses plus proches collaborateurs. Notre demande d’annulation ne pouvait tenir bien longtemps. En infléchissant cette proposition en une réorganisation d’une épreuve en un seul exercice (communiqué du jeudi 23 juin), notre demande visait à indiquer au ministre que sa décision n’était pas la bonne. Seule, une annulation de l’exercice incriminé et une réorganisation en une heure d’un exercice, garantissait l’égalité de traitement à tous les élèves.

Un soutien massif à notre position s’est manifesté très rapidement, grâce au site et au véritable rush de journalistes de la presse écrite, radios et télévisions qui se sont jetés sur tous les contacts de l’APMEP qu’ils connaissaient. Il est étrange que la presse ne s’intéresse aux mathématiques que lorsqu’il y a un problème grave, une chance de sensationnel voire quelques informations secrètes à glaner.

Ainsi, plus que la raison de notre demande d’annulation, ce sont davantage les consignes de correction, les secrets de jury ou les éventuelles conséquences néfastes d’un nouveau barème qui ont fait la Une.

Le résultat fut rapide : à peine quarante-huit heures après sa décision, le ministre faisait l’unanimité contre lui. Plusieurs pistes (autre que l’annulation) ont pourtant été élaborées et proposées, grâce à la réactivité de nombreux collègues de l’APMEP : la première consistait à donner 4 points à l’exercice n° 1 (solution qui ne pénalisait pas les élèves non fraudeurs mais accusée de brader le baccalauréat). La seconde proposait de tenir compte de l’exercice n° 1, comme si rien ne s’était passé (accusée d’encourager la fraude). La troisième était celle du ministre (tous les élèves non fraudeurs perdent les points qu’ils ont gagnés sans nécessairement les rattraper ailleurs). Pour beaucoup, cette dernière solution se révélait la plus injuste.

Les consignes envoyées aux correcteurs étaient bien de ne pas tenir compte de cet exercice. Il s’agira de voir l’impact de la décision initiale, prise selon nous trop précipitamment et sans concertation, sur les moyennes académiques et nationale.

Il n’a jamais été autant question du baccalauréat que cette année. On peut s’en réjouir, mais aussi avoir des raisons de s’en inquiéter.

 

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