L’appariement Sciences économiques et sociales et mathématiques mis à mal dans le projet de nouveau lycée

Texte co-écrit par l’APMEP et l’APSES [1]

 

Des mathématiques indispensables pour la formation en sciences économiques et sociales

Les Sciences économiques et sociales ont été constituées en discipline scolaire il y a plus de 50 ans. Dès l’origine, tous les élèves de la série B puis ES du baccalauréat ont conjointement bénéficié d’un enseignement de SES et de mathématiques, deux disciplines avec des articulations évidentes. Dans l’enseignement supérieur, de nombreuses filières liées à l’économie et aux autres sciences sociales (sociologie, démographie, etc.) nécessitent un certain bagage mathématique, plus ou moins avancé (statistique, théorie des graphes, études de fonctions et problèmes d’optimisation, ...).

 

Associer les mathématiques et les SES ne sera plus obligatoire dans le nouveau lycée

Le projet de nouveau lycée du Ministre Jean-Michel Blanquer, en supprimant les séries ES, L et S, remet en cause cette complémentarité. Pour l’essentiel, les SES et les mathématiques héritent du statut de discipline de « spécialité », c’est-à-dire d’option à hauteur de 4H par semaine en classe de première et de 6H par semaine en classe de terminale.

Dans ce nouveau cadre, il n’est prévu qu’une seule spécialité mathématique en classe de Première et de Terminale. Cette spécialité s’adressera donc à un public extrêmement varié et devra avoir, à coup sûr, un programme largement déconnecté des autres disciplines et recentré sur sa cohérence propre aux mathématiques.

Une option « Maths complémentaires » sera proposée aux élèves en classe de Terminale qui auront suivi la spécialité « Maths » en Première mais, là encore, cette option ne s’adressera pas exclusivement aux élèves suivant la spécialité SES et se traduira de surcroît par l’inscription de trois heures d’enseignement supplémentaires à l’emploi du temps des élèves choisissant cette option.

 

Un défaut de formation et un risque pour la poursuite d’étude

Il est fort à craindre que de nombreux élèves - mais probablement moins ceux dont les ressources familiales les prédisposent davantage aux stratégies d’orientation valorisées — choisissant de suivre la spécialité « SES » abandonneront les mathématiques à la fin de la seconde ou de la première, ce qui risque de limiter leurs possibilités de poursuite d’études supérieures.

Il est pourtant essentiel que ces élèves puissent acquérir des connaissances mathématiques suffisantes pour être capables d’exercer leur esprit critique sur l’usage des statistiques et des démarches de modélisation en sciences sociales, et être capable de collecter et mettre en forme des données ou modéliser des situations par eux-mêmes. L’acquisition de ces connaissances et savoir-faire deviendra pourtant inatteignable pour les élèves qui ne choisiront pas conjointement les spécialités SES et Mathématiques.

 

Notes

[1APSES : Association des professeurs de Sciences économiques et sociales

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