Lettre ouverte au ministre

lettre ouverte
du 12 mars 2009

 
Lettre ouverte des sociétés savantes
au ministre de l’Éducation Nationale
le jeudi 12 mars 2009

 

Extrait de la lettre ouverte

Nous nous adressons solennellement à vous en tant que responsables élus et porte-parole de plus de 30 sociétés savantes. Ces sociétés qui nous ont mandés pour vous écrire réunissent notamment une grande partie des universitaires spécialistes des principales matières enseignées dans les établissements dont vous avez la haute responsabilité. Toutes disciplines confondues, toutes tendances politiques confondues, nous voulons attirer votre attention sur les effets pervers de ce projet de réforme de formation des maîtres et des concours de recrutement qu’au mépris de tous les avertissements, vous voulez mettre en œuvre dès l’an prochain.

En dépit des propos que vous avez tenus le 12 février, dont nous voulons croire qu’ils n’étaient qu’un « dérapage », vous avez absolument besoin d’entendre les préparateurs à « vos » concours et de discuter avec eux pour mettre fin à la crise déjà trop longue qui secoue actuellement nos universités. Si vous craignez les « discussions sibyllines », soyez assuré que nous nous efforcerons d’être clairs.

Précisons d’abord que les enseignants, les préparateurs que nous représentons ne refusent pas toute réforme par principe. Bien au contraire, nous pensons nécessaire la réforme des concours et nous sommes favorables au principe de leur « mastérisation ». Aujourd’hui déjà la formation des professeurs s’effectue en cinq ans ; il est légitime que cette formation soit sanctionnée par un master. Une réforme plus ample du dispositif peut être envisagée, mais doit reposer sur un accord de la communauté scientifique, respecter les principes démocratiques qui sont les nôtres, et ne pas déboucher sur un affaiblissement du niveau des étudiants, un tarissement de la recherche et une mise en concurrence des universités. De surcroît, comment ne pas craindre, au vu de l’actuel projet, le risque que s’instaure à l’avenir un double régime entre les enseignants qui auront réussi le concours et seront donc « titulaires de plein droit », et ceux qui, n’ayant pas obtenu le concours mais étant néanmoins reçus au master, pourront être recrutés avec un statut différent ?

Nous réclamons depuis le printemps dernier une véritable concertation sur ce dossier. Des principes et des propositions ont été formulés par nos sociétés auprès de vous-même et de Mme la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Au lieu du débat constructif que nous espérions, vous avez tenté de nous imposer une réforme précipitée dont toute la communauté scientifique s’accorde à dénoncer les conséquences désastreuses pour l’enseignement et la recherche. Même la Conférence des Présidents d’Universités, dont on connaît la modération, reconnaît que « la question de la mastérisation (…) est aujourd’hui le principal point d’achoppement pour le rétablissement de la sérénité dans les universités. (…) Les présidents estiment toujours que les délais actuels de mise en œuvre de la réforme sont incompatibles avec un travail de qualité et que le mieux serait de reporter d’un an l’organisation du nouveau concours. »

À notre tour, Monsieur le Ministre, nous vous lançons un appel solennel pour que vous débloquiez la situation, et que s’ouvre enfin la négociation que nous demandons. Voici sur quelles bases nous sommes prêts à collaborer et à préparer des « maquettes ».

 

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