Bac à l’eau… ! Réa… gissons

La session du baccalauréat 2011 laissera un souvenir indélébile aux élèves, candidats de la série S, aux collègues qui les ont formés pendant l’année, aux correcteurs qui se sont trouvés dans une situation bien délicate et à tous ceux qui sont attachés au baccalauréat.
Le BGV n° 159 relate les évènements. Exceptionnellement, nous mettons en ligne deux textes issus de ce BGV d’été.

Il ne reste guère plus que l’humour pour clore, en ce début d’été, « l’affaire » du baccalauréat 2011. C’est donc avec un titre-valise que ce BGV d’été souhaite à l’ensemble des collègues de bonnes vacances de fin d’année. Même si chacun d’entre nous doit avoir le sentiment qu’une affaire comme celle-ci est lamentable à plusieurs égards.
Lamentable sur le fait que quelques personnes puissent commettre cet acte, tellement gratuit et inutile, dont les conséquences sont évidentes et désastreuses pour les élèves. Lamentable dans la communication ministérielle qui a suivi. Lamentable dans la décision qui a été prise. Lamentable pour l’image des mathématiques auprès du public. Enfin, lamentable car instrumentalisée par les « anti-baccalauréats » que l’on voit immédiatement se précipiter sur leur proie.

Lorsqu’il y a fraude à un examen national, la première réaction à laquelle on pense est évidemment celle de l’annulation de l’épreuve et de sa réorganisation dans les plus brefs délais. Bien conscient du coût que cela peut engendrer (voir explications dans ce BGV), il nous est apparu que la responsabilité de l’Etat, face à une fraude dans la procédure d’élaboration des sujets dont il a l’entière maitrise, était engagée. C’est pourquoi cette position a été immédiatement communiquée au ministre. Elle a été soutenue par de très nombreux collègues, élèves et parents qui ont été désemparés par la décision contraire. Entre le déroulement de la conférence de presse en fin de matinée du mercredi 22 juin qui annonçait la non-annulation, juste avant l’épreuve de SVT, et les explications de report de barème, les élèves et leurs familles ont vécu de longues heures pénibles et inquiétantes, sans savoir comment allaient être traitées les copies.
Cette précipitation de communication a été désastreuse. Si le ministre avait demandé conseil, il aurait eu comme réponse celle que nous avons eue et entendue immédiatement chez tous nos collègues (car nous, nous avons consulté !) avec qui nous avons été en contact : l’exercice n° 1 est celui que les élèves ont majoritairement traité et réussi. Que son élimination pure et simple était la moins bonne des solutions. Le résultat ne s’est pas fait attendre, puisque l’unanimité contre cette décision n’a pas tardé à apparaître. Il s’en est suivi un « bricolage » de barème qui a encore davantage entaché l’image du baccalauréat auprès du public.
Les mathématiques sont, une fois de plus, apparues dans les médias sous un éclairage négatif. Après le mauvais coup porté aux sciences dans la réforme du lycée, il ne leur fallait pas cela. Mais, au-delà des mathématiques, c’est bel et bien le baccalauréat qui a fait les frais de cette triste situation. Les précisions publiques données par le ministre concernant le barème ont jeté le doute et la suspicion sur les pratiques habituelles. Le travail des correcteurs n’a pas été facile et nombre d’entre eux ont fait part de leur désarroi pour corriger au mieux les copies. Ne pas lire l’exercice 1, en sachant qu’il a été fait, ne peut satisfaire grand monde. Comment une hiérarchie peut-elle mettre des professionnels dans cette situation et maintenir que c’est la meilleure des solutions choisies ?
Enfin, comme maintenant depuis quelques années, l’agitation médiatique fait naître les questions et accélère les décisions au détriment de la réflexion. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir la mise en cause des modalités de passation du baccalauréat et au-delà, la question de la légitimité de son existence sous prétexte de fraude plus facile. Cette question doit, au contraire, être réfléchie au calme, sans pression médiatique et en concertation la plus large possible avec tous les partenaires. Le baccalauréat doit rester un diplôme national, garant d’un niveau atteint à un moment clé de la scolarité. Si beaucoup de choses peuvent et doivent être améliorées, tant dans son organisation que dans ses modalités de passage, le débat doit prendre le temps nécessaire.
L’APMEP se prépare dès à présent à cette question et sera vigilante à ce que nous n’en soyons pas écartés.

Eric Barbazo

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