JN 1979 — Grenoble

Le discours d’ouverture
de la présidente de l’APMEP

 

Je suis heureuse de déclarer ouvertes les Journées Nationales 1979 de l’APMEP.

C’est Grenoble qui nous accueille et je dois saluer cette récidive : à ma connaissance c’est la deuxième fois que les Journées ont lieu à Grenoble. En effet la Régionale de Grenoble, alors animée par notre collègue Klein a organisé les Journées Nationales en 1963. Cet accueil renouvelé est un signe de la vitalité de Grenoble.

Que son Président Nicolas Balacheff reçoive ici les remerciements chaleureux que je formule au nom de l’APMEP à toute son équipe.

Et je peux déjà vous annoncer que les Journées Nationales 1980 auront lieu à Bordeaux.

Revenons à ces Journées : leur organisation a été plus étroitement concertée que par le passé entre le Bureau National et la régionale organisatrice et c’est une bonne chose.

Le thème retenu touche fondamentalement à la question des IREM, IREM dont la création est due pour beaucoup à l’APMEP, et pour la défense desquels elle ne cesse de se mobiliser.

Par ailleurs les groupes de travail essayent de mettre en œuvre les attitudes que l’APMEP préconise ; prise en charge des enseignants par eux-mêmes, refus d’être de simples consommateurs, de se retrouver entre enseignants, dans la situation de maître — élève.

Mais Nicolas Balacheff va développer tout à l’heure ce point de l’organisation des Journées.

Quant à moi, je me dois de souligner les problèmes qui, parmi les plus fondamentaux paraissent requérir plus particulièrement notre attention. Bien sûr cela constitue un choix, et l’activité du Bureau et du Comité a couvert d’autres champs, ainsi que peuvent en témoigner les divers rapports parus dans le Bulletin et le rapport d’activité annuel sur lequel tous les adhérents ont été appelés à voter et qui a été approuvé à la quasi- unanimité.

Ces problèmes fondamentaux les voici :

La formation continue des enseignants

L’année 1978-1979 a vu un certain démantèlement des écoles normales et par le fait même de leurs équipes de recherche.

Pour les enseignants du 2e degré cette formation qui passait par les IREM, en liaison avec la recherche, a continué à subir, tout au long de l’année de rudes coups. Ainsi l’obligation de bénévolat faite aux stagiaires, obligation que le Comité National du 18 février a refusée et que nous combattons avec vigueur.

Un dernier coup vient d’être porté par la mise en place d’un système de formation continue des enseignants de collège inacceptable à plusieurs points de vue notamment :

  • l’obligation de se tenir hors du temps de service : « université du mercredi », séminaire pendant les petits congés ou au début des grandes vacances,
  • mise sous tutelle hiérarchique.

Forte notamment de l’expérience des IREM, l’APMEP se doit d’envisager, avec les autres associations de spécialistes, les syndicats et les fédérations de parents d’élèves, les moyens propres à dénoncer et à combattre une aussi néfaste politique.

Ces moyens existent, par exemple :

  • l’APMEP, qui a refusé le bénévolat dans les IREM agira pour que les intéressés refusent d’assurer leur formation continue dans les structures officielles telles qu’elles se mettent en place.
  • l’APMEP incite les IREM à multiplier les opérations coup de poing destinées à promouvoir un autre style de formation.
  • Enfin l’APMEP engage ses adhérents, non seulement formateurs mais surtout demandeurs de formation continue à se mobiliser dans ses commissions locales, régionales et nationale de formation des maîtres afin que, à partir du rapport de la COPREM paru dans le Bulletin 316, puissent s’affiner les positions de l’APMEP.

Autre grand problème : l’Informatique

Il n’est pas dans mon propos dans rajoute au battage outrancier qui a lieu à l’heure actuelle au sujet de l’informatisation de la société.

Mais au-delà des aspects contingents distinguons des problèmes fondamentaux :

  • Va –t-on choisir tel ou tel matériel et chercher ensuite qu’en faire en classe ou bien va-t-on dégager d’abord les objectifs de l’introduction de l’informatique dans l’enseignement et définir ensuite les matériels souhaitables et leur utilisation ?
  • Quelle formation sera donnée aux enseignants et dans quelles conditions ? Sera-t-elle uniquement technique ? Ou aussi pédagogique ? et alors en partant de quels objectifs pédagogiques. Et nous avons bien que si, dans cette formation, on rate l’objectif, les « micro-ordinateurs » resteront dans les placards tout autant que certains matériels audio visuels.
  • Peut-on concevoir à moyen terme une modification des méthodes et du contenu même de notre enseignement liés à l’introduction de l’informatique ? N’a-t-il pas été question à ce propos d’un nouvel enseignement plus tourné vers l’acquisition de savoir-faire que de savoirs, moins soucieux de connaissances et plus de méthodes ?
  • Là aussi l’APMEP toute entière a son mot à dire chaque adhérent est concerné et pas seulement ceux qui ont actuellement affaire à l’informatique.

Dernier problème fondamental

Le ministère annonce la mise en place dès 1981 de la réforme du second cycle prévue par le projet Haby. Il y est notamment question d’une seconde indifférenciée et de 1re et Terminales à options.

Une seconde indifférenciée, cela peut signifier : report de l’orientation en fin de 2de, des programmes de mathématiques plus ouverts et moins discriminatoires.

Cela peut aussi signifier, et le ministère ne s’en cache pas, une élévation des effectifs moyens des classes de secondes de 28 à 32 ou 33 élèves.

Voilà pour l’actualité mais ne prenons pas les problèmes par le petit bout de la lorgnette. Quelle que soit l’actualité, il importe que l’APMEP ait affiné sa conception d’un enseignement second cycle. Cela concerne tout adhérent. Un débat de fond dans les délais les plus rapides doit avoir lieu dans toutes les instances de l’APMEP. Il permettra aux instances nationales de préciser leur position vis-à-vis du Ministère.

Bien entendu, si les conditions minimales de sont pas remplies, l’APMEP ne participera à aucune discussion.

Et l’une de ces conditions concerne les effectifs. Elle est directement liée aux créations de postes et aux problèmes de recrutement par le biais des concours. Et la politique ministérielle de « redéploiement » que l’APMEP a combattu avec vigueur tout au long de l’année 1979 nous fait craindre le pire.

Devant tous ces problèmes j’ai souvent réclamé une attitude engagée de la part des adhérents. Cela passe d’abord par les structures régionales. En vue de favoriser une réelle activité régionale, le Comité a voté le principe d’une augmentation substantielle de leur budget : une Régionale moyenne dispose d’un budget d’environ 1M d’anciens francs. Ce n’est pas énorme surtout comparé aux moyens d’un IREM. Mais cela, joint à notre militantisme peut permettre de réelles actions. Que chacun ait à cœur de se mettre à l’œuvre dans sa Régionale !

En guise de conclusion, je pourrais, plagiant Michel del Castillo puis Emmanuel Mounier me résumer ainsi :

Nous avons du mal à nos limites aussi parfois dérivons nous. Non pas, nous nous intégrons à l’APMEP et il arrive parfois que l’Histoire récompense ceux qui s’obstinent et qu’un rocher bien placé corrige le cours de l’Histoire.

 

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