Le BGV — année 2023

Éditorial du BGV n°228  
 

 

 

Éditorial
BGV 228

Et si on résolvait vraiment les problèmes ?

 

« La résolution de problèmes, au centre de l’activité mathématique, engage les élèves à chercher, émettre des hypothèses, élaborer des stratégies, confronter des idées pour trouver un résultat » et « permet aux élèves d’accéder au plaisir de faire des mathématiques  ». Cette phrase est issue du bulletin officiel spécial n°3 du 5 avril 2018. Aujourd’hui, c’est un changement de cap que semble chercher à imposer le ministère de l’Éducation nationale : dans la note de service du 10 janvier 2023 intitulée « Savoirs fondamentaux », on lit : « L’objectif premier n’est pas de faire découvrir une multitude de procédures originales aux élèves, mais au contraire de leur permettre de développer une maîtrise solide de procédures robustes et d’outils efficaces pour résoudre des problèmes et de savoir reconnaître les situations où ces procédures s’appliquent. »

Ces deux injonctions ministérielles sont contradictoires. Même si faire des analogies avec un modèle connu n’est pas une idée nouvelle dans la résolution de problème, et que c’est nécessaire, cette phrase ressemble fort à une préconisation à se contenter d’enseigner des méthodes-types… Et là, l’APMEP ne s’y retrouve pas. Nous ne voulons pas d’un enseignement-formatage. Nous refusons de considérer nos élèves comme des exécutants juste capables de reproduire, de reconnaître, d’appliquer. Résoudre un problème, ce n’est pas suivre la recette dictée par l’enseignant. Nous voulons accompagner et former des personnes capables de créer, de prendre des initiatives, de faire preuve d’imagination et d’esprit critique.

Le ministre de l’éducation nationale paraît envisager la résolution de problèmes dans les classes comme il traite les problèmes des enseignants : nous non plus ne voulons pas être considérés comme des exécutants. Notre métier est profondément créatif et nous sommes attachés à cette précieuse dimension intellectuelle. Nous voulons du débat, l’affirmation de la liberté pédagogique, en opposition à des repères de progressivité figés, des guides rigides, des évaluations stéréotypées qui nous échappent et ne remédient à aucune difficulté fondamentale.

Pour résoudre des problèmes, quels qu’ils soient, il faut pouvoir penser, être engagé dans une relation de confiance, et il faut de l’ouverture d’esprit. À quand un gouvernement qui serait un réel interlocuteur, qui connaîtrait en même temps la nature et la richesse de l’exercice des mathématiques et les vertus d’une écoute active ?

 

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