Bulletin Vert n°503
mars — avril 2013

Éditorial du Bulletin 503

Un enseignement oublié

On ne peut toujours pas dire, au 21e siècle, que l’enseignement scientifique soit considéré avec égale dignité et de la même manière, que l’enseignement humaniste par les différents ministres qui se succèdent. C’est étonnant si on se souvient que l’enseignement scientifique, depuis la seconde guerre mondiale, est devenu l’un des piliers de la formation citoyenne et du développement économique du pays. Cela ne semble pas suffire pour autant.

Pourtant, le constat est partagé par tout le monde, et entériné par des rapports officiels : les séries d’enseignement général d’aujourd’hui sont en fort déséquilibre de fréquentation. La filière littéraire est de plus en plus évitée, au bord de la disparition, la série ES se maintient, et la série S accentue son caractère élitiste, en regroupant majoritairement les élèves dont le choix n’est pas initialement celui de faire des sciences, mais plutôt de mettre toutes les chances d’orientation de leur côté.

La seule réponse du ministre à ce déséquilibre patent a été de réhabiliter l’histoire-géographie en terminale S. Bien lui en a pris (il faut dire que cela ne lui coûte rien en terme d’heures). Mais alors pourquoi rester sourd à notre demande de retour d’un enseignement de culture scientifique et mathématique pour tous les élèves de la série littéraire ? Pourquoi, alors qu’on le sait à l’avance, laisser des élèves s’orienter vers un baccalauréat qui les empêchera de s’épanouir dans leurs études supérieures ?

Les universités suisses ne s’y trompent pas ! Le Figaro (ne mollissons devant aucune citation puisque le quotidien me « fait parler » sans m’interroger) écrit le 27 janvier 2013 : « les titulaires d’un bac littéraire (L) ne pourront plus se présenter dans une institution d’enseignement supérieur suisse, à moins d’avoir choisi l’option mathématiques en première et terminale ».

Quelles conclusions devons-nous en tirer ? Le retour vers une formation littéraire est au prix d’un enseignement humaniste augmenté en qualité, associé à une culture scientifique pour tous et une option non obligatoire de mathématiques, d’un niveau suffisant et aux contenus adaptés aux élèves de cette série, pour poursuivre des études supérieures qui utilisent des mathématiques.

Si le rééquilibrage des séries, et au-delà, la progression de leurs effectifs, devrait effectivement être une préoccupation importante pour notre ministre (ce dont on est en droit de douter, mais pour nous cela ne fait aucun doute), la seule solution est bien la nôtre. Enfin, nous aurons un véritable rééquilibre et une orientation choisie à l’issue de la classe de seconde.

Nous allons donc à nouveau, plaider auprès du ministère la cause de cet enseignement. Nous allons également nous associer à une démarche commune avec nos collègues physiciens, pour demander une révision de la réforme concernant tout l’enseignement scientifique dans son ensemble.

La refondation de l’École oublie entièrement le lycée. C’est une bien grande erreur.

 

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