Maurice Glaymann
et l’APMEP

« Harmonie ? »

Le système éducatif français a l’ambition de donner une place centrale à la neutralité de l’évaluation des élèves par l’égalité de traitement, notamment lors des examens et des concours.

Aujourd’hui la puissance d’un pays se mesure à son potentiel scientifique ; il faut, si nous voulons rester dans les premiers rangs des nations, former de plus en plus d’élèves à vocation scientifique.

Ce n’est pas le cas à l’heure actuelle : nous vivons une véritable crise, les jeunes fuient des domaines scientifiques et s’orientent vers des domaines littéraires.

Pour renverser la vapeur, il nous faut repenser entièrement notre enseignement, son contenu et ses méthodes.

Qui écrit cela et quand ? Un Président de l’APMEP ? Oui, mais c’est Maurice Glaymann et en 1966 à l’adresse du Ministre de l’Éducation Nationale de l’époque, Christian Fouchet, Maurice Glaymann qui vient de nous quitter à 90 ans et qui fut Président de l’APMEP de 1966 à 1968 !

L’appel qu’il a lancé aux autorités a été fécond et a entraîné tout d’abord la création de la Commission Lichnerowicz. Celle-ci a eu une grande influence sur les programmes jusqu’alors définis par l’Inspection Générale mais a également autorisé — grande nouveauté — un certain nombre d’enseignants, un peu partout en France, à expérimenter des éléments de ces programmes.

Puis, grâce à mai 1968 et à Edgard Faure, cet appel a aussi entraîné la création des IREMs, largement inspirés par la réflexion de l’APMEP contenue dans la Charte de Chambéry, laquelle définit les grandes lignes de la politique de l’APMEP sur les contenus et les structures qu’elle souhaite développer.

Maurice Glaymann, c’est aussi la régionalisation de l’association qui devient une fédération d’associations régies par la loi de 1901 : les Régionales, si bien ancrées désormais dans la vie de l’APMEP.

Et la vie régionale, Maurice la connaissait bien puisque, anticipant leur création officielle, une vingtaine d’enseignants lyonnais ont pris en main une certaine formation continue et fait des conférences chaque semaine. Puis, s’est développé un foisonnement pédagogique autour de ce qui s’est appelé l’Équipe Galion, « Les gars de Lyon » [1] [2].

C’est aussi un intérêt plus grand pour le premier cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement primaire, qu’il exprime dans son premier rapport d’activité en avril 1967.

Il met la main à la pâte en produisant une étude sur la question de « l’initiation de l’enfant au calcul numérique et à l’usage des machines à calculer » selon l’idée que,

dans une décennie ou deux, les ordinateurs seront aussi répandus dans la vie courante que le sont actuellement les machines de bureau.

On peut alors penser qu’il deviendra inutile d’apprendre aux enfants à calculer, car une fois adultes, ils disposeront d’outils si efficaces que cela ne leur servirait à rien de connaître la table de multiplication !

En fait, il n’en est rien, car pour pouvoir utiliser dans les meilleures conditions un ordinateur, il faut soi-même savoir parfaitement calculer...

et ici un mot d’André Revuz prend toute son importance : « un calcul ne s’exécute pas, il se médite ». Le mathématicien qui se sert d’un ordinateur médite un calcul, la machine l’exécute. [3]

Maurice Glaymann et Louis Duvert
aux Journées nationales de l’APMEP
à Besançon en 2007

L’APMEP doit beaucoup à Maurice Glaymann, y compris donc son slogan : « de la maternelle à l’université ».

 

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