La nouvelle épreuve anticipée de culture mathématique en première on en parle en commission et au Comité national

Trois épreuves différentes sont annoncées tant les parcours mathématiques des élèves des voies générale et technologique sont distincts dans le cycle terminal actuel. Ces épreuves soulèvent de nombreuses questions et inquiétudes que nous avons exprimées lors plusieurs audiences auprès de notre institution.

Quel est l’objectif de cette épreuve ?

Le texte du Conseil Supérieur des Programmes indique le but suivant : « établir le niveau mathématique des élèves dans le cadre du baccalauréat [des voies générale et technologique]. Il s’agit de répondre à la demande sociale de garantie de la maîtrise par les élèves des fondamentaux mathématiques par une évaluation objective. ». La mention d’une évaluation objective peut sembler curieuse : est-ce à dire que les enseignants et enseignantes de lycée n’évaluent pas correctement leurs élèves ?

Une confusion semble ici être faite entre épreuve nationale et objective. Quelle est la valeur de cette évaluation quand les épreuves sont adaptées aux différents programmes et dépendent donc du parcours de l’élève ? Comment comparer le niveau d’un élève qui suit la spécialité mathématique ou l’enseignement spécifique de tronc commun ? S’il est en effet question d’une partie « automatisme » portant sur une liste commune aux trois parcours, une autre partie serait spécifique et adossée à chaque programme.

 

Un parallélisme avec le français dans la maîtrise des fondamentaux ?

Nous pouvons balayer cet argument. Le français est une véritable discipline de tronc commun, dotée d’un horaire cohérent pour faire acquérir les compétences évaluées dans l’épreuve anticipée de fin de première qui est la même pour tous les élèves de filière générale d’une part et pour tous les élèves de série technologique d’autre part. La comparaison entre le français et les mathématiques ne tient pas du fait de la structure inégale des parcours en mathématiques.

Enfin, L’enseignement de mathématiques de tronc commun se poursuit en terminale technologique ce qui rend vide de sens voire contre-productive une épreuve anticipée. Les élèves ont besoin de ces deux années pour un apprentissage progressif et sans rupture dans l’optique de la poursuite d’étude dans l’enseignement supérieur.

 

Quelles seront les conditions de passation ?

La structure de l’épreuve a pour conséquence semble-t-il l’interdiction de la calculatrice sur l’épreuve dans son ensemble.

L’utilisation de la calculatrice fait pourtant pleinement partie des enseignements au programme, il semble donc peu compréhensible qu’un outil d’usage quotidien ne soit pas disponible dans une épreuve.

Cela nécessiterait de proposer des exercices utilisant des nombres simples sauf à vouloir évaluer la maîtrise des opérations posées. Il nous semble tout à fait possible d’envisager deux temps distincts avec ou sans calculatrice. Ou encore de bâtir un sujet finement ciselé et robuste évaluant des automatismes ne pouvant pas être résolus à l’aide de la calculatrice ou en l’utilisant de manière pertinente. Il ne s’agirait pas en classe de première d’évaluer la seule maîtrise du calcul et pour de nombreux élèves, l’absence de la calculatrice durant la partie spécifique constituerait un frein inutile.

 

Quelles conséquences sur les choix des élèves ?

Cette épreuve nous semble lourde de conséquence sur l’orientation et les choix stéréotypés. Quelles pourraient être les décisions des élèves déjà influencés par les biais sociaux et de genre ? Prendront-ils le risque d’un choix de spécialité qui leur semble parfois difficile avec la crainte que les notes d’un contrôle terminal plus difficile soient déterminantes pour leur orientation dans parcoursup ? Ou choisiront-ils ce qui leur semble être la sécurité de l’enseignement spécifique de tronc commun, avec un contrôle terminal qu’ils espéreront plus facile, en pensant à tort que les mathématiques ainsi acquises seront suffisantes pour toutes les poursuites d’étude ?

Encore une fois, un bricolage de la réforme du lycée remet les mathématiques dans une position à part, celle d’une discipline élitiste servant d’outil de sélection à l’opposé de notre vision de notre discipline.

 

Notre position

Nous ne sommes pas opposés à une épreuve commune dans le cadre d’un enseignement de mathématiques de tronc commun qui serait suivi par tous les élèves. Ce tronc commun, dont l’horaire devrait être au minimum de 2 heures hebdomadaires, ne se cantonnerait pas à des usages techniques et utilitaristes des mathématiques. Les savoirs scolaires enseignés dans un horaire suffisant, amèneraient les élèves à raisonner sur des situations intra- et extra-mathématiques.

L’objectif d’un tel enseignement serait d’achever entre la seconde et la première la formation mathématique des élèves pour leur apporter une culture commune. Le principe est de leur permettre de développer des capacités de raisonnement, un esprit critique, la créativité nécessaire à l’exercice de leur vie de citoyen et citoyenne et des capacités d’adaptation et d’évolution tout au long de leur vie.

 

Les Journées Nationales
les JN 2026 à Strasbourg
Toutes les JN APMEP

L’APMEP
fonctionnement, responsables, commissions nationales et groupes de travail, JN et communication…

Adhérer ou faire un don à l’APMEP

Publications
Au fil des maths, brochures, le bulletin vert, plot, hypercube,…

Ressources
olympiades, annales examens et concours, handicap et maths, jeux mathématiques, histoire des mathématiques, littéramath,…

Actualités et Informations
Actualités et Informations
Base de ressources
Publimath, base de ressources pour l'enseignement des mathématiques
Les Régionales de l’APMEP
les Régionales de l'APMEP