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L’évaluation des enseignants communiqué de la Conférence des Présidents d’Associations
Un projet d’évaluation des enseignants a été soudainement rendu public, sans concertation préalable. La Conférence des Présidents des Associations de Spécialistes a jugé ce projet dangereux et inadapté.
L’évaluation des enseignants doit être prise en compte par des spécialistes disciplinaires (Inspecteurs pédagogiques et généraux) et non laissée au seul jugement du chef d’établissement.
Le texte voté par de nombreuses associations dénonce un projet non préparé et incohérent.
L’APMEP doit se préparer à répondre et à proposer sa conception de l’évaluation des professeurs.
Les associations signataires ont pris connaissance du projet d’arrêté réformant l’évaluation des professeurs, qui prétend réduire cette évaluation à un « entretien professionnel », « conduit par le supérieur hiérarchique direct de l’agent », excluant les inspecteurs pédagogiques du processus d’évaluation des professeurs au profit des proviseurs ou d’un autre « fonctionnaire » désigné par « l’autorité hiérarchique », qui pourrait ne pas être « le supérieur direct de l’agent ».
Les associations signataires voient dans ce projet le cheval de Troie d’une profonde dénaturation des missions d’enseignement.
En effet, si la pédagogie des professeurs n’est plus évaluée par les spécialistes de leur discipline que sont les inspecteurs, c’est en toute logique que les savoirs disciplinaires ne seront plus au centre de leur mission, ce d’autant plus que des activités étrangères à l’enseignement seraient prises en considération.
Par ailleurs, en confiant, dans le cadre d’une autonomie accrue des établissements, aux seuls chefs d’établissement, déjà présidents du conseil pédagogique, toute l’évaluation des professeurs, ce projet les soumet à des critères locaux et subordonne les programmes nationaux et la liberté pédagogique au projet d’établissement, remettant en cause le caractère national de l’enseignement dispensé.
Enfin, en parlant d’une évaluation à la mesure « des résultats professionnels obtenus par l’agent », ce projet transforme la question de l’échec scolaire en problème de productivité et en disculpe commodément les politiques mises en œuvre ces dernières décennies.
Dans une école alors conçue comme une entreprise, où des « objectifs » sont « assignés » à « l’agent », éduquer reviendrait à produire des résultats selon les mêmes exigences de rentabilité et en modelant les élèves sur la demande du « marché du travail ».
Les associations signataires dénoncent dans cet arrêté l’étape décisive d’un processus destructeur des ambitions humanistes et émancipatrices de l’école républicaine. Elles en exigent le retrait immédiat et le maintien de la double notation des professeurs.
Les signataires
- APAP
Association des Professeurs d’Arts Plastiques - APCEG
Association des Professeurs de Communication, d’Économie Gestion - APMEP
Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public - APEMU
Association des Professeurs d’Education Musicale - APFLA — CPL
Association des Professeurs de Français et Langues Anciennes en Classes Préparatoires Littéraires - APHG
Association des Professeurs d’Histoire Géographie - APL
Association des Professeurs de Lettres - APLV
Association de Professeurs de Langues Vivantes - APPEP
Association des Professeurs de Philosophie de l’Enseignement Public - APSMS
Association des Professeurs de Sciences Médico-Sociales - APV
Association des Professeurs de Vente - CNARELA
Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes - SLNL
Société des Langues Néo-Latines - UPBM
Union des Professeurs de Physiologie, Biochimie et Microbiologie