
Le BGV — année 2025
Éditorial du BGV n°241
Un raccommodage de plus ?
Le baccalauréat va encore changer. En juin 2026, les élèves actuellement en classe de seconde passeront l’épreuve anticipée de culture mathématique. L’agenda politique (cette épreuve relève de la session 2027) semble dicter la mise en œuvre au pas de course de cette nouvelle adaptation de la réforme du lycée. Nous pensons que l’enseignement des mathématiques en particulier et des sciences en général mérite davantage qu’un n-ième raccommodage.
Nous ne sommes pas opposés à une épreuve commune dans le cadre d’un enseignement de mathématiques de tronc commun qui serait suivi par tous les élèves. Ce tronc commun, dont l’horaire devrait être au minimum de 2 heures hebdomadaires, ne se cantonnerait pas à des usages techniques et utilitaristes des mathématiques. Les savoirs scolaires enseignés dans un horaire suffisant, amèneraient les élèves à raisonner sur des situations intra et extra-mathématiques. L’objectif d’un tel enseignement serait d’achever entre la seconde et la première la formation mathématique des élèves pour leur apporter une culture commune. Le principe est de leur permettre de développer des capacités de raisonnement, un esprit critique, la créativité nécessaire à l’exercice de leur vie de citoyen et citoyenne et des capacités d’adaptation et d’évolution tout au long de leur vie.
Une telle modification de l’organisation du cycle terminal n’est pas prévue et ce n’est pas une épreuve commune qui est proposée. Trois épreuves différentes sont annoncées tant les parcours mathématiques des élèves sont distincts dans le cycle terminal actuel. Ces épreuves soulèvent de nombreuses questions et inquiétudes que nous avons exprimées lors plusieurs audiences auprès de notre institution et dont vous trouverez les détails sur notre site.
Alors, que reste-t-il de la réforme du lycée ? Les différents raccommodages commencent à être plus visibles que le tissu initial. Ne serait-il pas temps pour notre ministère d’écouter le fruit de la réflexion collective des acteurs de terrain et de cesser les changements précipités comme il le fait à nouveau ces jours-ci pour la formation initiale ?