Le socle commun au collège, on aimerait y croire ! bilan du questionnaire sur le socle commun

Un grand merci à tous les collègues qui ont renseigné le questionnaire. L’enquête a recueilli 136 réponses dont plusieurs sont la voix de toute une équipe d’enseignants de mathématiques ainsi que de nombreux commentaires précis et détaillés : il y a bien un besoin de s’exprimer, de partager nos réflexions et nos ressentis !

Voici les résultats statistiques.

Questionnaire

Dans votre établissement, y-a-t-il eu :

  • une réflexion sur la mise en place de l’évaluation du SC :
    • en mathématiques
      • OUI 59 % / NON 41 %
    • en interdisciplinaire
      • OUI 43 % / NON 57 %
  • un travail effectif de commencé :
    • en mathématiques
      • OUI 48 % / NON 52 %
    • en interdisciplinaire
      • OUI 19 % / NON 81 %
  • une réflexion sur les modalités de validation en juin 2010 pour les élèves de troisième
    • OUI 24 % / NON 76 %

Dans votre académie :

  • avez-vous pu suivre une formation spécifique
    • OUI 39 % / NON 61 %

Dans vos classes :

  • à combien estimez-vous la proportion d’élèves de troisième qui n’auront pas acquis les compétences du socle en fin d’année scolaire ?
    • entre 0 % et 5 %
      • 15 %
    • entre 5 % et 10 %
      • 23 %
    • entre 10 % et 20 %
      • 24 %
    • entre 20 % et 30 %
      • 23 %
    • plus de 30 %
      • 15 %

Êtes-vous d’accord ?

Aspects négatifs de la mise en œuvre du socle

  • manque d’accompagnement institutionnel
    • OUI 92 % / NON 8
  • manque de temps de concertation (disciplinaire et interdisciplinaire)
    • OUI 96 % / NON 4 %
  • difficulté de gestion d’une tâche complexe supplémentaire
    • OUI 93 % / NON 7 %
  • absence d’outils de communication pour le suivi des acquisitions
    • OUI 85 % / NON 15 %
  • moyens insuffisants pour organiser une remédiation
    • OUI 92 % / NON 8 %
  • pression liée à l’obligation de l’acquisition du SC par tous
    • OUI 69 % / NON 31 %
  • difficulté à concilier évaluation par compétence et évaluation chiffrée
    • OUI 75 % / NON 25 %

Aspects positifs

  • évolution des pratiques pédagogiques
    • meilleur repérage des difficultés
      • OUI 70 %/ NON 30 %
    • identification et valorisation de compétences jusqu’à présent peu prises en compte
      • OUI 80 % / NON 20 %
    • incitation à proposer des situations d’apprentissage diversifiées
      • OUI 64 % / NON 36 %
    • développement de la démarche d’investigation
      • OUI 49 % / NON 51 %
    • développement du travail interdisciplinaire
      • OUI 45 % / NON 55 %
  • évolution des pratiques d’évaluation
    • identification des progrès de l’élève sur chaque compétence
      • OUI 75 % / NON 25 %
    • meilleure prise en compte de l’oral, des écrits intermédiaires et des diverses productions
      • OUI 65 % / NON 35 %)

 

Analyse du questionnaire

Lors du séminaire du mois de mai, nous avons essayé d’analyser les témoignages recueillis avec le questionnaire.

En quelques mots, on s’aperçoit vite que, 5 ans après le décretinstituant le socle commun, l’impression générale n’a pas changé d’un iota : ce n’est pas de la mauvaise volonté de la part des enseignants, mais plutôt un total désarroi ; désarroi qui porte d’ailleurs plus sur l’évaluation du socle que sur le socle lui-même (principe et contenu). La notion de compétence n’est toujours pas fixée et le mot a plusieurs acceptations opposées ce qui engendre de réelles disparités dans les pratiques.

Quelques équipes ont bien entamé une réflexion (essentiellement disciplinaire) sur la mise en œuvre du socle mais aucun travail n’a vraiment abouti. Quant aux modalités de validation du socle pour le brevet, c’est encore un grand mystère dans de nombreux collèges.

39 % des collègues disent n’avoir reçu aucune formation spécifique. Les autres signalent dans leurs commentaires une grande disparité dans la durée, le contenu, le déploiement et l’efficience de cette formation.

La proportion d’élèves pour qui l’acquisition du socle n’est pas qu’une formalité est loin d’être négligeable. Pourtant les enseignants quasi unanimes soulignent le manque de moyens pour organiser une remédiation.

Globalement, les collègues reconnaissent que la mise en œuvre du socle permet un meilleur repérage des difficultés de l’élève et la valorisation de compétences jusqu’à présent peu prises en compte mais soulignent la difficulté de gestion du suivi des acquisitions qu’elle engendre. Le travail en équipe disciplinaire et interdisciplinaire induit par le socle est limité par le manque de temps de concertation laissé aux enseignants.

Un malaise grandissant s’installe. De nombreux collègues ne savent plus où donner de la tête : gérer la classe, assurer le socle pour tous et préparer à la 2nde les élèves qui poursuivront en lycée général, valider le B2i, conserver une évaluation chiffrée indispensable pour l’orientation en fin de troisième… Certains s’engagent dans des évaluations incessantes et chronophages mais s’interrogent sur la réelle plus-value pour les élèves quand cette évaluation se substitue peu à peu à la construction patiente de savoirs solides et formateurs.

Tant qu’on ne donnera pas une définition claire de ces notions (que met-on sous le mot compétence et que veut dire « l’évaluer »), tant que l’institution ne répondra pas aux interrogations et aux difficultés des enseignants, le malaise persistera. Surtout s’il s’agit, comme on en a bien l’impression, d’une sorte de « révolution culturelle », nous demandant de revoir les concepts de base qui fondent nos actuelles pratiques d’enseignement et d’évaluation.

 

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