Réunion des commissions 1er degré et Collège samedi 13 janvier 2024

Les commissions se sont tenues au local de l’APMEP à Paris de 9h30 à 17h. Une vingtaine d’enseignants étaient présents.

Ordre du jour

  • Échange autour des annonces ministérielles récentes
  • Les JN 2024 : organisation des temps des commissions
  • Les mercredis de l’APMEP

Choc des savoirs : les annonces du 5 décembre

Les annonces du 5 décembre : Choc des savoirs.

Beaucoup d’annonces mais pas beaucoup de renseignements précis officiels sur ces annonces.

 

Redoublement

Une classe passerelle serait installée pour la rentrée 2025 en lycée.

  • Principe
    Les élèves ayant obtenu la seconde générale mais qui n’ont pas eu le DNB, iraient dans cette classe prépa lycée (revoir les fondamentaux, préparer un projet d’orientation…) . À la suite de cette classe, ils seraient orientés en seconde générale ou en lycée professionnel.
  • Un « passage sous condition »
    Un stage de remise à niveau serait instauré dans certaines classes (CP notamment). L’accord des familles ne sera plus nécessaire pour le redoublement ; leur accord sera recherché mais le choix appartiendra à l’équipe pédagogique. Il se pourrait qu’il existe une classe relais à la fin du CM2, avant le passage en 6e.
  • Le brevet
    L’acquisition du brevet risque d’être plus difficile (changement des barèmes contrôle continu — note de l’épreuve). Par ailleurs, la notation aux examens n’aura plus le correctif académique. Rien n’est dit pour l’épreuve d’oral du brevet.

 

Organisation des groupes en 6e/5e

Les groupes « approfondissement / soutien » mis en place en 6e depuis la rentrée 2023 vont disparaître, au profit de groupes de niveaux.

Les Professeurs des Écoles n’interviendraient donc plus.

Il apparaît que l’organisation de ces groupes sera très complexe à mettre en œuvre dans les établissements. D’où la crainte que cela se transforme en classes de niveaux.

L’APMEP se positionne sur les problématiques éthiques et de valeurs que posent les classes de niveaux, en rappelant que la recherche a déjà statué sur l’inefficacité des classes de niveaux alors que les groupes de besoins, qui évoluent en fonction d’évaluations régulières, peuvent porter leurs fruits.

Ces groupes nécessiteraient des progressions communes afin de permettre une évolution des groupes.

Les groupes d’élèves en difficulté ne devraient pas dépasser un effectif de 15. Cela sous-entendrait qu’il faudrait un groupe de plus par niveau ; nous nous interrogeons sur les moyens nécessaires pour le faire (il faudrait créer de nombreux postes de maths à l’heure où les recrutements s’avèrent déjà compliqués…).

Par ailleurs, d’autres moyens humains seraient aussi nécessaires dans les collèges pour gérer l’hétérogénéité (infirmières, psychologues, assistante sociale…).

 

Brevet des collèges et compétences

Il semblerait que l’actuel socle commun, directive européenne insuffisamment accompagnée dans sa mise en œuvre actuelle, est voué à être remplacé. Il y aurait une réécriture du socle commun avec la disparition des cycles.

La commission s’interroge :

  • Ne doit-il pas y avoir vote d’une loi pour la disparition des cycles ?

Quatre domaines sont annoncés pour le nouveau socle : des compétences fondamentales en mathématiques et comment elles se déclinent dans les autres disciplines, des compétences fondamentales en français travaillées dans toutes les disciplines, des compétence psycho- sociales, des connaissances de culture générale. Ce socle semble ne plus être référencé dans le futur DNB ; l’évaluation du contrôle continu serait dans les disciplines qui sont présentes au contrôle final.

L’évaluation en 3e pose question. La liberté pédagogique doit être conservée : les enseignants ont l’obligation d’évaluer, de donner aux élèves et à l’institution un feed-back sur leurs acquis mais la forme ne devrait pas être imposée.

Pour mémoire l’atelier proposé aux journées nationales de Rennes : Comment les mathématiques sont-elles évaluées au- delà de nos frontières ? par Christophe Rivière — enseignant de mathématique, formateur et Luca Agostino, IA-IPR de mathématiques dans l’académie de Versailles.

 

Modifications sur le premier degré

Le Conseil supérieur des programmes, annonce de nouveaux programmes de l’école maternelle, du CP, du CE1 et du CE2 dès la rentrée 2024.

Par ailleurs, une labellisation des manuels est envisagée (pour la lecture en CP, dès 2024 ; du CP à la 6e pour la rentrée 2025). Cette labellisation suscite beaucoup d’interrogations et fait craindre une uniformisation des manuels qui pourrait conduire à imposer des pratiques.

Néanmoins, l’idée de labellisation à partir de critères clairement explicités répondant aux programmes et précisant des points de vigilance semble être un point positif. Une grille de lecture précise permettrait aux enseignants de faire leur choix en connaissance de cause. En effet, les manuels peuvent / devraient apporter un soutien aux pratiques pour éviter que les élèves ne vivent l’apprentissage des maths qu’à travers des exercices standardisés piochés sur internet parce qu’ils sont « jolis » et où l’apprentissage d’une technique opératoire prend plus de temps que la mise en raisonnement et à la compréhension des notions élémentaires. Avec l’appui sur des manuels, on peut espérer qu’il y ait cohérence, actuellement les enseignants ont recours à des blogs des sites d’enseignants sans recul.

Mais, quel que soit le manuel, comme cela a été montré par Roland Goigoux dans l’étude « Lire et écrire – Étude de l’influence des pratiques d’enseignement de la lecture et de l’écriture sur la qualité des premiers apprentissages », il n’existe pas d’effet manuel, c’est le maître qui fait la qualité de l’enseignement dispensé.

Pour le premier degré, les guides pédagogiques accompagnant les manuels sont alors évoqués : ces outils de l’enseignant devraient contenir de réels accompagnements à la mise en œuvre (ce qui n’est peut être pas nécessaire pour le 2nd degré).

L’exemple de la Suisse où ce type de manuels existent déjà, est évoqué. Les manuels ont été réécrits en appui essentiellement sur les pratiques enseignantes, ce qui pose aussi problème car ils ne tiennent pas compte des apports récents de la recherche, par exemple, en didactique.

La mise en place des nouveaux programmes annoncés et des nouvelles pratiques sous-tendues doivent être accompagnés de temps de formation très conséquents : on ne peut se contenter d’« imposer des méthodes » pour faire changer les pratiques.

Pour les mathématiques, la méthode de Singapour est citée. Nous avons organisé plusieurs réunions en 2018 sur le sujet et les compte-rendus sont sur le site Janvier 2018 , Juin 2018 et Octobre 2018.

Le gouvernement parle d’introduire les fractions et les nombres décimaux non entiers, dès le cycle 2. Un vigilance semble nécessaire : attention à ne pas avoir recours à l’écriture avec le trait de fraction pour cette première approche. Au cycle 2, la fraction peut être conçue à condition de faire référence aux fractions usuelles, écrites en lettres (trois quarts par exemple).

L’exemple de l’activité « Un quart de gâteau » sur les fractions CE1/CE2 proposé par la problémathèque est évoqué.

Cette parenthèse est l’occasion d’un rapide échange autour de cette banque de problèmes pilotée par le CSEN [1]. Ce site, voué à s’enrichir, met déjà en avant beaucoup de ressources APMEP.

 

Les Journées Nationales au Havre

Appel à atelier

Pour déposer une proposition d’atelier, rendez-vous sur le site des Journées : valable jusqu’au 25 mars.

 

Les temps des commissions lors des journées nationales

  • Point de vigilance
    pour favoriser les échanges lors de la table ronde, prévoir un thème différent pour la réunion de la commission qui a lieu le jour précédent. Les thèmes des discussions de la commission pourront être choisis parmi les actualités de la rentrée 2024.
  • Proposition de thématique pour le temps de questions d’actualités lors des journées 2024 (lundi 21 octobre 2024) : La perception des mathématiques dans la société.
    • L’influence de cette perception sur son enseignement
    • L’influence de cette perception sur la réussite des élèves
  • Diverses questions émergent de la discussion
    • Comment peut-on agir ? Quels types de leviers ?
    • Qu’apprend-on en cours de mathématiques ? Qu’enseigne-t-on ? Perception de l’erreur ?
    • Quelle est la perception des mathématiques à Singapour ? Ou dans les autres sociétés (Corée du Sud) en tête des classements PISA ?
  • Intervenants possibles
    deux chercheurs avec des regards différents + une introduction / conclusion / médiation.

 

Les mercredis de l’APMEP

Un calendrier bien rempli jusqu’au mois de mars.

Il y a toujours plus d’une vingtaine de participants aux mercredis de l’APMEP. Ce sont majoritairement des formateurs. Nous aimerions pouvoir toucher plus largement des enseignants. Il faudrait aussi essayer d’organiser une cession qui laisse la place à plus de réflexion et de conception collaborative.

 

Notes

[1CSEN : Conseil scientifique de l’éducation nationale

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