« Vive » la rentrée

Voici une année qui s’achève sans que nous puissions nous empêcher de penser à la rentrée prochaine ; les conseils d’enseignement et l’actualité nous le rappellent. Nombre d’entre nous serons concernés par la mise en place d’un nouveau programme : celui de 6ème, de série L en première, de série STG, ainsi que la substitution du programme de 3ème Technologie par celui de 3ème. Certains tenteront de créer un laboratoire de mathématiques dans leur établissement, d’autres ont réussi en classe de seconde à mettre en place l’“option sciences” (enseignement de détermination de “culture scientifique”). Que de chantiers et quelle rentrée en perspective ? !

Mais attention, si certains éléments sont connus, il n’en reste pas moins beaucoup d’interrogations concernant la nouvelle troisième et le nouveau brevet.

L’arrêté du 2 juillet 2004 définit la nouvelle classe de 3ème se substituant aux diverses troisièmes actuelles dont la mise en place est prévue pour la rentrée 2005. Un module Découverte Professionnelle 6 heures est prévu pour des élèves volontaires, en grande difficulté et repérés en voie de décrochage scolaire, implanté préférentiellement en Lycée Professionnel. En clair, ce module s’adresse aux élèves ayant le profil des élèves de 3ème Technologique actuelle, à qui on demandera de faire le même programme de mathématiques et qui passeront le même brevet. Est-ce bien raisonnable et de qui se moque-t-on ? Sûrement des enseignants ayant en charge ces classes pour lesquels des outils adaptés ont été créés et mis en œuvre, voyant ainsi leur investissement balayé d’un revers de la main. Davantage des élèves, pour lesquels ce programme constitue une gageure car déconnecté de la réalité de leurs difficultés et pour lesquels l’obtention du brevet représente un enjeu important de re-motivation et d’estime de soi.

Un nouveau Diplôme National du Brevet sera mis en place pour la session 2006. Un seul diplôme remplacera désormais les trois séries, organisé autour d’un examen terminal national et du contrôle continu dont seuls les résultats obtenus en classe de troisième seront pris en compte. La circulaire de rentrée parue au BO n°18 du 5-5-05 annonce que les textes réglementaires seront publiés avant la fin de la présente année scolaire. Traduisez : vous saurez ce qu’il y a à savoir à la rentrée. C’est inadmissible et l’APMEP s’insurge contre cette pratique malheureusement habituelle.

Ce nouveau brevet devra évaluer le socle commun de connaissances pour être en conformité avec la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’Ecole paru au JO du 24-4-2005, dont voici un extrait :


« La scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun constitué d’un ensemble de connaissances et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser pour accomplir avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société.
Ce socle comprend : la maîtrise des principaux éléments de mathématiques.
Ces connaissances et compétences sont précisées par décret pris après avis du Haut Conseil de l’éducation.
L’acquisition du socle commun par les élèves fait l’objet d’une évaluation, qui est prise en compte dans la poursuite de la scolarité. »

Encore une fois, des décisions sont prises par l’administration centrale sachant par avance que rien n’est encore prêt, mais qui, sans oser le dire, pense que « l’intendance » suivra.

Pour cette fin d’année, rappelons que Jean-Paul Bardoulat dans son édito du BGV n°111 avait déjà clairement annoncé que l’APMEP n’était pas hostile à toute évolution de l’épreuve du baccalauréat, bien au contraire, à condition qu’il ne s’agisse pas de n’importe laquelle et pas n’importe comment.

Pour le “n’importe comment” : si nous pouvons estimer que les annonces faites concernant les évolutions des exigences demandées à l’examen ont été faites deux ans auparavant, la nature de ces annonces n’a pas permis aux enseignants de préparer correctement leurs élèves sur un temps suffisamment long

Pour le “n’importe laquelle” : une question avec prise d’initiative était annoncée (cf la circulaire du 12 février 2004 de l’Inspection Générale de mathématiques quant à la nature de l’épreuve au baccalauréat S) et l’APMEP s’en réjouit. Mais si un enseignant, à la lecture de l’énoncé peut savoir de quelle question il s’agit, l’élève, lui, en est-il capable ? Sait-il qu’à cette question, on cherche plutôt sa capacité à argumenter, à présenter son argumentation, à creuser une piste de résolution ? Non, et s’il ne connaît pas la réponse il n’osera pas mettre ses essais faits au brouillon faute d’un étiquetage clairement annoncé dans l’énoncé.

L’APMEP demande aussi que l’épreuve permette de vérifier des connaissances de base mises en situation relevant, par exemple d’une mise en œuvre immédiate du cours. La ROC (Restitution Organisée de Connaissances) devait répondre à cet objectif. En regardant les sujets de Pondichéry, de la métropole et de la Réunion, on constate que la ROC ne vérifie pas des connaissances de base et qu’elle ne permet pas à un élève appliqué, ayant fourni un effort constant sur l’année, de décrocher ces points. Clairement, ces ROC sont inadaptées à la majeure partie de nos élèves, plus particulièrement pour ceux ayant choisi la spécialisation SVT. On pourra toujours nous rétorquer qu’une banque de données a été fournie aux enseignants pour préparer les élèves à ce type d’épreuve, que si les élèves échouent, c’est qu’ils n’ont pas été suffisamment préparés... Il n’en reste pas moins qu’une contrainte supplémentaire de cet ordre dans un programme déjà jugé irréalisable annihile l’impact voulu sur la formation des élèves.

Non, l’APMEP le répète haut et fort, elle n’est pas hostile à l’évolution des épreuves d’examen, gage d’une évolution des pratiques et de la formation des élèves. C’est pourquoi l’APMEP restera très vigilante et continuera d’exercer son esprit critique afin d’aboutir à des épreuves en accord avec les valeurs qu’elle défend.

Nous ne pouvons pas conclure sans remercier très chaleureusement Nicole Toussaint pour son investissement exigeant et jamais démenti dans l’élaboration du BGV alors qu’après toutes ces années, elle passe le flambeau à Jean-Paul Bardoulat qui a bien voulu accepter cette lourde tâche. Rassurons-nous, Nicole « cède » le BGV pour se consacrer au maquettage de PLOT.
Grosses bises, Nicole.

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