Réunion de la commission lycée

La commission lycée s’est réunie le samedi 7 et le dimanche 8 janvier au local national.
Nous avons abordé les questions suivantes :

Nouveaux programmes :
Spécialité maths en L : conditions d’enseignement, effectifs.
En résumé, le programme paraît bien adapté à cette série, l’horaire, quand il est complet semble en adéquation avec les contenus, les élèves apprécient un programme varié et pas trop chargé en calcul. Les notes obtenues à l’examen ne semblent pas pénalisantes même si les diverses spécialité de la section L s’arrachent les élèves et font assaut de bonnes notes quelques peu démagogiques.. ; bref, les conditions semblent réunies pour que cet enseignement soit une réussite ! Pourtant, les classes ferment, les horaires sont souvent réduits dans les lycées à 2 heures, et les niveaux de première et terminale sont parfois regroupés en cours doubles, faute d’élèves ! Il manque semble-t-il localement une vraie volonté de faire vivre cette spécialité et les élèves semblent souvent mal informés en seconde. Ce qui a été supprimé une fois est difficile à remettre en marche et le cabinet Allègre porte une lourde responsabilité. Il reste des relents de son ostracisme vis-à-vis des maths dans cette section puisque la spécialité maths garde mystérieusement un coefficient 3 au baccalauréat, alors que les autres spécialités ont un coefficient 4 (langues )ou 6 (arts).

Série STG :
les nouveaux programmes permettent de regrouper les élèves des diverses spécialités. Du coup, les classes sont à la fois plus chargées et plus hétérogènes. La difficulté la plus évidente est la manipulation du tableur en classe entière : à 35 élèves, c’est mission impossible, même dans le cas, pas si fréquent, où on peut accéder aux salles informatiques librement ! L’articulation avec les disciplines technologiques est plus apparente, et les niveaux d’exigence semblent plus élevés. Les professeurs apprécient le document d’accompagnement qui précise le vocabulaire et fournit un approfondissement pour les enseignants, jugé très intéressant. Seul problème : il y manque un sommaire ! Rémi Belloeil en a donc rédigé un que vous trouverez à la suite de ce compte rendu et sur la page Internet de la commission !
Dans ces deux séries, les banques d’exercices promises, qui devraient paraître sur Eduscol en février, seront les bienvenues, car le niveau d’exigence minimum à demander aux élèves pose question.

Autres séries technologiques :
L’actualisation des programmes de première et terminale des autres séries technologiques tarde à venir. A vrai dire, chacun la redoute, car il est à craindre qu’elle s’accompagne de conditions d’enseignement moins satisfaisantes. Aussi, tout en souhaitant des programmes en adéquation avec les actuels programmes de seconde, les professeurs de ces sections s’en accommodent et parviennent à s’adapter aux connaissances des élèves.
A noter que l’article paru dans le Bulletin Vert n°460 a été apprécié des enseignants de la section SI.

L’option Sciences en seconde :
La situation de cette option est très variable d’une académie à l’autre. Tout dépend de l’accueil qui lui est fait par le recteur et par les IPR des trois disciplines de l’académie : accueil très favorable et progrès remarquables à Montpellier, refus catégorique à Toulouse. Il semble que l’implication d’universitaires dans la mise en place de l’option soit un facteur très favorable : c’est le cas à Montpellier.
Les activités sont variées, et l’équilibre entre les trois matières se fait bien, alors qu’il était très difficile à obtenir en TPE : les élèves sont aussi mieux encadrés, et l’activité plus dirigée. C’est ce qui manque aux TPE. Néanmoins cette option demande un investissement certain des enseignants...
Les élèves sont plutôt enthousiastes et les parents aussi, il y a en général deux fois plus de candidats que de places, ce qui montre que cette option répond à une véritable attente.
Le séminaire de l’APMEP sera cette année consacré à cette option. On en reparlera donc abondamment.

Evolution de l’épreuve de maths de la série S au baccalauréat :
La prise de position du comité en faveur d’une épreuve de TP sur 4 points a surpris certains membres de la commission. Mais elle répond à une urgence : la spécialité maths se porte mal face à la concurrence des autres disciplines scientifiques qui disposent déjà de cette épreuve de TP. Certes, son caractère d’épreuve « maison » fait grincer des dents à certains, mais il est impératif que les maths soient évaluées comme les autres spécialités sous peine de devenir une discipline d’élite comme le montrent à l’évidence les données actuelles. Il n’y aura bientôt plus que des mentions bien ou très bien au sortir de la spécialité maths !
Il est patent lorsqu’on examine l’évolution des effectifs des 3 spécialités que cette baisse a commencée en 2003, avec l’arrivée des nouveaux programmes, et l’absence de TP accentue une situation a priori difficile. Nous devons faire plus en moins de temps, et nous passons pour des réactionnaires ronchons parce que nous répétons que nous avons besoin d’un supplément d’horaire : les élèves, eux, réagissent plus concrètement : ils fuient les mathématiques en terminale, puis les études scientifiques longues dans l’enseignement supérieur. Vu les conditions d’apprentissage qui leur sont faites, c’est très compréhensible. Une étude récente des sociologues Bernard Convert et Francis Gugenheim (juin 2005) sur les choix d’orientation des bacheliers scientifiques montre que ce n’est pas le manque d’intérêt pour les sciences qui les fait fuir, mais bien les difficultés d’apprentissage qu’ils rencontrent.

Cette nouvelle épreuve de TP sera une charge supplémentaire, mais permettra de mettre davantage en évidence le caractère expérimental des mathématiques, avec l’appui de l’ordinateur ou de la calculatrice. Il nous semble indispensable de développer cet aspect de notre discipline, pour mettre mieux en accord l’enseignement du lycée et la place des mathématiques dans le monde scientifique et économique d’aujourd’hui.
Cette mise en place doit s’accompagner d’un renforcement de l’horaire de TP et être précédée d’une période d’expérimentation, comme cela a été le cas en physique et chimie.
Les lycées devront s’équiper en matériel et en logiciels pour permettre un accès régulier des élèves au matériel informatique : salle informatique, batteries de grosses calculatrices ou de micro-ordinateurs portables. La maintenance de ces matériels devra être organisée Ce type de travail nécessitera aussi une coordination au sein des équipes de mathématiques, et une collaboration aux niveaux national et académique : il s’agira d’établir des listes de sujets bien articulés avec les objectifs du programme et en couvrant de larges parties, à la fois réalistes et motivants et de mettre en place une méthodologie dans la mise en œuvre et dans l’évaluation.
C’est tout un chantier qui s’ouvre, et la commission lycée est prête à y participer : nous travaillons à établir une liste de sujets possibles, voire d’exercices type, car c’est en essayant d’élaborer des sujets que nous cernerons mieux les difficultés de l’exercice. Nous avons décidé de nous organiser en groupe de travail pour produire des sujets de TP, et nous nous partageons le travail.
Les collègues enseignant en TS qui sont intéressés par cette question et souhaiteraient collaborer à ce travail ou apporter des contributions sont priés de prendre contact avec Catherine Combelles et/ou Marc Roux (mails : catherine.combelles@gmail.com / marc.roux15@wanadoo.fr )

Dans les déclarations de Jacques Moisan, cette épreuve de TP serait associée à une nouvelle réglementation de l’épreuve écrite interdisant totalement les calculatrices à l’examen. Nous nous sommes interrogés sur les conséquences d’une telle orientation : ont-elles été bien soupesées ? On irait alors vers une interdiction de la calculatrice aux évaluations de la seconde à la terminale, et les professeurs seraient amenés à accorder une attention et un temps bien plus importants au calcul à la main : calcul numérique, algébrique, vectoriel, analytique, différentiel et intégral. Ce serait au détriment de l’effort actuel portant sur la compréhension de la théorie, l’utilisation du graphique, l’apprentissage de la démonstration, la pratique du contre-exemple, la modélisation, la variété des points de vue. On ne peut pas faire tout et son contraire et une épreuve sans calculatrice risque de nous faire revenir des décennies en arrière !
Nous sommes plutôt partisans d’un aménagement de la réglementation : entre le laisser-faire actuel et l’interdiction pure et simple, il y a certainement place pour un usage réglementé et raisonnable. Beaucoup d’universités permettent l’usage de calculatrices scientifiques non programmables aux examens, et on peut imaginer des solutions plus adaptées, en établissant un cahier des charges pour un matériel simple et non communiquant mais incluant un écran graphique et un tableur élémentaire. Mais il semble que l’enseignement français ne connaisse que les coups de balancier brutaux et le tout ou rien !
Nous ferons tout pour y échapper...À suivre !

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